Les achats de blé français par l'Egypte, principal importateur de blé tendre, sont passés de 13% (sur les 6,8 millions de tonnes importées en 2022-2023) à 8% (sur le 1,4 million de tonnes importé au 6 août 2023). La Russie continue d'en couvrir 71% des besoins.
Le blé français revient dans la course à la compétitivité avec la Russie. Pour reconquérir ces destinations de proximité du Maghreb, « le blé français devra rester compétitif » tout au long de la campagne face à la concurrence de la mer Noire, surtout de la Russie.
Le coupable, c'est l'insecticide "QuickPhos", utilisé pour traiter les blés exportés. En effet, l'Agence française de sécurité sanitaire (Anses) a annoncé, en octobre 2022, l'interdiction à compter du 25 avril prochain de l'insecticide PH3 (ou phosphine). C'est un coup dur pour cet agriculteur.
Des stocks mondiaux de céréales records
L'Algérie, qui avec 6,6Mt d'importations prévues complète ce podium, devrait aussi acheter moins que l'an dernier. En 2021-2022, ce pays a importé 7,2Mt de blé tendre, la France en redevenant le premier fournisseur, avec 19% du total des importations algériennes.
On estime que l'UE a exporté 31 millions de tonnes de blé au cours de la campagne de commercialisation 2022-2023. Les pays de destination sont notamment l'Algérie, le Maroc, l'Égypte, le Pakistan et le Nigeria.
Les achats de blé français par l'Egypte, principal importateur de blé tendre, sont passés de 13% (sur les 6,8 millions de tonnes importées en 2022-2023) à 8% (sur le 1,4 million de tonnes importé au 6 août 2023). La Russie continue d'en couvrir 71% des besoins.
Autre chiffre clé, qui dit les effets dévastateurs de ce conflit : 27 pays (et 750 millions d'habitants) dépendent à plus de 50 % des exportations ukrainiennes et russes pour nourrir leurs populations. Parmi eux, l'Égypte et l'Indonésie, le Maghreb et le Moyen-Orient ou encore la corne de l'Afrique.
En blé tendre, les principaux fournisseurs de l'Algérie sont la France (4,4 millions de tonnes en 2014 et 3,9 en 2015) suivi par l'Allemagne (279 804 t en 2014 et 975 787 t en 2015).
A noter que la France a importé 10 650 tonnes de blé et 3 697 tonnes de maïs.
Le blé dur (Triticum turgidum) ou blé pastifiable est connu pour sa dureté, sa forte teneur en protéines, sa couleur jaune intense, son goût de noisette et ses excellentes qualités de cuisson.
En raison notamment de sa proximité et donc des atouts logistiques, la France est le premier fournisseur de blé tendre du Bénélux, avec plus de 4 Mt exportées par an (encadré). Elle y détient en moyenne 60 % des parts de marché (figure 2), et est principalement concurrencée par l'Allemagne.
Sur le marché nigérian par exemple, avec plus de 1,1 Mt, la Pologne devient le premier fournisseur européen de blé tendre en 2022/23 (contre 110 kt en 2021/22), dépassant les pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) qui avaient pourtant totalisé 1,9 Mt de blés exportés en 2021/22 à eux trois.
Premier exportateur mondial de blé, la Russie pourrait être concurrencée par la France en Afrique du Nord. Pour la campagne 2022-2023, la Russie pourrait atteindre de nouveaux records d'exportation, en particulier vers les pays d'Afrique, avec des prix particulièrement attractifs.
Le maïs grain est également destiné aux industries d'alimentation animale : broyé et mélangé à d'autres matières premières telles que le soja ou le pois, il entre dans la composition des aliments composés sous forme de farines ou de granulés.
La France largement en tête des exportations
La France fait figure de premier pays de l'UE exportateur de céréales l'an passé, avec 14,6 millions de tonnes exportées (soit 30 % du total européen). Suivent la Roumanie (8,9 millions de tonnes), l'Allemagne (6,9 millions de tonnes) et la Pologne (4,3 millions de tonnes).
Les premières cultures de blé sont apparues il y a 10 000 ans, au sud-est de la Turquie. Le blé d'alors, l'engrain (Triticum monococcum), correspond génétiquement à une plante diploïde, c'est-à-dire contenant deux exemplaires de chaque chromosomes.
Les dix principaux pays importateurs de blé ont, en 2021, réalisé 39,5 % des importations mondiales. Entre 2017 et 2021, en moyenne, les dix principaux importateurs mondiaux sont l'Indonésie, l'Égypte, la Turquie, l'Algérie, l'Italie, la Chine, le Brésil, les Philippines, le Bangladesh et le Japon.
La Russie domine les échanges
Premier exportateur mondial, avec 46 millions de tonnes en 2022-23 selon l'estimation du ministère américain de l'Agriculture (USDA), la Russie pourrait cette année assurer à elle seule un quart du commerce mondial de blé.
En ce qui concerne le blé, le gouvernement a fixé cette année trois prix et non un seul comme les autres années. Le " prix indicatif valable dans la zone déficitaire " sera de 47,98 NF. Le " prix indicatif dérivé valable dans la zone la plus excédentaire " sera de 44,63 NF et le " prix d'intervention " de 41,95 NF.
Le blé, une céréale indispensable
Le blé est à la base du régime alimentaire des consommateurs algériens. Mais le pays n'en produit pas suffisamment, notamment en raison de conditions climatiques défavorables, et la filière nationale peine à satisfaire les besoins croissants de sa population.
Pour rappel, le Maroc a importé plus 2.2 millions de tonnes de blé au cours du premier Semestre 2023. La France était son principal fournisseur avec plus de 3 millions de tons expédiés, suivie de l'Argentine (878.292 tons) et de l'Allemagne (360.304 tons).
Le déséquilibre agricole principal tient à l'insuffisance des céréales et des fourrages. Les rendements céréaliers ne dépassent pas 10 quintaux en moyenne sur les terres non irriguées.
Selon Sébastien Abis, chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), la Turquie est depuis 2018 le premier client du blé russe, suivie de l'Egypte: ces deux pays représentent 40% des exportations russes. Suivent l'Iran et de la Syrie.
Dès le début du xviii e siècle, l'Ukraine acquiert le surnom de grenier à blé de l'Europe en raison de la production de blé qui se développe sur les terres fertiles de sa partie méridionale et des exportations qui en découlent vers la Méditerranée occidentale.
Ces régions sont celles du kraï de Krasnodar, du raïon de Terek, du Kouban, du kraï de Stavropol et du Daghestan, ce sont le domaine de la céréaliculture intensive, avec des rendements pour le blé dépassant 45 quintaux par hectare, ce qui est très important pour la Russie qui a une moyenne de 17,7 quintaux à l'hectare.