Baudelaire indique clairement le mouvement de retour à soi de la création poétique. La sublimation de la douleur par la réversibilité permet donc au souffre- douleur, en lutte avec la pleine conscience de son être, de s'écarter de lui-même pour mieux regagner la souffrance qui le définit.
Le spleen baudelairien désigne une profonde mélancolie née du mal de vivre, que Charles Baudelaire exprime dans plusieurs poèmes de son recueil Les Fleurs du mal. Quoiqu'il l'associe, discrètement, pour qui veut le lire, non pas à un véritable mal mais plutôt à une rage de vivre.
Paysage triste, cauchemar, promenade sentimentale, images de mort imminente : le Spleen de Baudelaire imprègne ses créations poétiques . Il peut aussi apparaître comme une sorte de plongée dans des ténèbres, une chute vertigineuse vers des gouffres amers et le poète se sent toucher le fond.
C'est un échec, le Spleen est le plus fort. Alors Baudelaire, sans se décourager, se tourne vers d'autres moyens d'évasion. D'abord le spectacle de la ville et l'observation de ses contemporains (Tableaux Parisiens). Puis il a recours aux « paradis artificiels » (Le Vin), ou au vice.
Baudelaire refuse l'art traditionnel où le beau se trouve défini par son éloignement de la réalité. Selon lui, son époque a sa propre beauté : si le réel n'est pas toujours fiable et peut suggérer le surnaturel, alors le laid peut, à son tour, supporter l'harmonie et devenir un critère esthétique.
État affectif, plus ou moins durable, de mélancolie sans cause apparente et pouvant aller de l'ennui, la tristesse vague au dégoût de l'existence. Synon. fam. bourdon2, cafard1; dépression, ennui, hypocondrie, langueur, neurasthénie.
Publiés en 1857, il a pour but de faire ressentir aux lecteurs le mal que l'auteur ressent. Selon lui c'est fleur dites « maladives » naissent de ses souffrances et, il juge l'ennui comme le premier responsable du mal.
L'Idéal, quant à lui, chez Baudelaire caractérise une conception de l'esprit de la perfection (de ce qui n'est pas surmontable). Baudelaire utilise ce terme en opposition au « Spleen » car celui-ci évoque le bonheur, la joie. Il fait référence au ciel, à Dieu, à l'au-delà.
Poète maudit, incompris de la société dans laquelle il vit, Baudelaire oscille constamment entre l'optimisme et la dépression, la chute ou l'élévation. Cette dualité se retrouve dans le titre de la section « Spleen et Idéal » des Fleurs du Mal dont est extrait le poème « Spleen ».
Baudelaire utilise le mot « spleen » pour son titre de la première section, « Spleen et Idéal », la plus longue du recueil avec 98 poèmes. Le terme apparaît également dans les titres de quatre poèmes (les quatre « Spleen »), mais sans jamais s'intégrer dans les vers d'une poésie.
Le mot spleen, d'origine anglaise, semble avoir été employé en France à l'époque de Denis Diderot, vers 1760, au moment où le père Hoop, écossais de ses amis, lui décrit le mal tenace qui l'habite : « je n'ai jamais la tête libre.
Dans sa longue et patiente « quête » de l'Idéal et du Beau, le poète prend conscience de ses faiblesses… Il se livre à de véritables examens de conscience à la lumière desquels il se rend compte du « péché » où il se plonge ; il fouille son âme avec une lucidité cynique.
Ce poème nous fournit une description de ce qu'est le spleen, ce mélange de mélancolie, d'ennui, de dégoût, qui gagne le poète jusqu'à provoquer chez lui une crise, un mal de vivre qu'il ne parvient pas à vaincre. Les deux allégories que sont l'Angoisse et l'Espoir matérialisent son combat intérieur.
Baudelaire, le poète de la boue
Dans le projet d'épilogue, deux vers avant le vers « Tu m'as donné ta boue et j'en fait de l'or », Baudelaire se compare à « un parfait chimiste » lequel effectue donc cette opération de transformation de la boue en or.
La métamorphose des éléments météorologiques, renforce cette ambiance angoissante, avec, le fait que le ciel est qualifié comme étant « bas et lourd » = sentiment d'écrasement. De plus la terre est associée à un « cachot », ce qui accentue le sentiment d'écrasement.
Lire Baudelaire, c'est entreprendre un voyage au cœur de ses propres sensations, de ses souvenirs olfactifs, musicaux et sentimentaux. Ses poèmes constituent une célébration du passé, qu'il prenne la forme d'un Paris disparu, d'un tableau découvert, d'une femme aimée ou d'un pays visité.
L'argument qui tue sur Les Fleurs du mal : "Le recueil fait preuve de modernité en exaltant la beauté liée au mal." Le titre même du recueil, par le rapprochement qu'il fait des termes « fleurs » et « mal », à connotation opposée, suggère l'idée que l'on peut faire du beau à partir de quelque chose de mal.
Le titre le Spleen de Paris, choisi par Baudelaire lui-même après beaucoup d'hésitations (il envisage successivement Poèmes nocturnes, le Promeneur solitaire, le Rôdeur parisien), constitue une allusion évidente à la section « Spleen et Idéal » des Fleurs du mal ; il suggère la continuité et la divergence entre les ...
Définition du Spleen et de l'Idéal à retenir
Le spleen est un mal de vivre, une angoisse existentielle tandis que l'Idéal est un monde d'ordre, de sens et de beauté vers lequel le poète tend.
« Les Fleurs du mal » est un mélange détonant : cadeau empoisonné. Les fleurs viennent du mal. Cela signifie qu'il va parler du mal alors que le mot fleur signifie qu'à partir du mal, il va rechercher, cultiver quelque chose de bon. Baudelaire fait le constat que l'homme est enfoncé dans le mal.
La mélancolie a été l'émotion centrale de Baudelaire, ce que s'attèle à présenter cette exposition. Sa mélancolie : dissonance d'un cœur écartelé entre « deux sentiments contradictoires, l'horreur de la vie et l'extase de la vie » (Mon cœur mis à nu).
Chez Baudelaire, la vie et la mort ne sont pas séparées par quelque cloison étanche, elles communiquent et s'impliquent réciproque- ment. D'une manière occulte, la mort est attachée à la vie, elle s'insinue en elle et l'habite. Le poème liminaire des Fleurs du Mal associe l'acte de la respiration à la mort.
En affirmant « Je hais le mouvement qui déplace les lignes », la Beauté fait l'éloge d'une immobilité marmoréenne qui serait pour elle le seul véritable modèle de la beauté. Le mouvement est dispersion, changement, et ne peut donc convenir à une Beauté qui se veut éternelle, immuable.