La rhétorique est la contrefaçon d'une partie de la politique.
Elle a pour fonction de communiquer les idées, en dépit des différences de langage des disciplines. Aristote fonde ainsi la rhétorique comme science oratoire autonome de la philosophie. Par ailleurs, Aristote va développer le système rhétorique, rassemblant l'ensemble des techniques oratoires.
la rhétorique est l'art de bien parler (ars bene dicendi de Quintilien) ; la rhétorique est l'exposé d'arguments ou de discours qui doivent ou qui visent à persuader (Aristote).
La rhétorique ne s'adresse pas à la raison, mais aux passions et, sous son emprise, la foule peut commettre les pires actions, même les plus irrationnelles.
Dans la mesure où la rhétorique s'adresse à l'âme, Platon choisit d'expliquer ses effets en comparant les effets que d'autres arts engendrent sur le corps et non sur l'âme. C'est en effet ainsi que commence le texte, qui nous parle de la cuisine. Cet art culinaire consiste à flatter le goût, c'est-à-dire à plaire.
Travailler son style, le choix des mots, la syntaxe, l'utilisation des images. Mémoriser son élocution en s'aidant de moyens mnémotechniques et en apprenant son introduction par cœur. Répéter, préparer, s'entraîner et parler encore et encore à son miroir pour pouvoir intervenir en faisant comme si vous aviez improvisé…
Ces définitions mettent en évidence les trois composantes de base qui font qu'il y a rhétorique : un orateur, un auditoire et un langage. La rhétorique est structurée autour de la triple dimension ethos, pathos, logos.
C'est justement cela que Platon va reprocher à la rhétorique, qui en fait un art du mensonge, comparable à ce qu'est la "cuisine" par rapport à la médecine (p. 141) ; la rhétorique produit une croyance, mais non une connaissance.
La rhétorique est, dès le début de son histoire, opposée à la philosophie : dénonçant les sophistes, Platon condamne dans le même geste la rhétorique qui est flatterie, et par là mensonge.
Au final, les Sophistes nous mettent en garde contre les dangers de la rhétorique, de « l'entourloupe langagière », ils nous rappellent que la philo ne doit pas être qu'une joute verbale, ils nous rappellent à la modestie, en nous démontrant que savoir, n'est pas forcement sagesse.
Elle correspond à l'art de bien parler, puisque étymologiquement, ce mot signifie « art oratoire ». Cet art est utilisé pour persuader son auditoire. Une personne voulant utiliser la rhétorique se doit d'avoir de l'éloquence et doit respecter trois règles fondamentales : logos, ethos et pathos.
Éloquence : la qualité
Que désigne l'éloquence, exactement ? C'est le don de la parole, la facilité de bien s'exprimer. Et comme l'éloquence vient souvent servir une demande, un but, une cause, c'est aussi l'art de toucher et de persuader par le discours.
La rhétorique est traditionnellement située entre la logique (ou analytique), qui a trait au discours vrai, et la dialectique qui concerne le plus généralement l'art du discours, ce qui le conduit à travers les dédales de la conversation, de la pensée ou de l'histoire.
La parole est le propre de l'homme, elle permet de communiquer, d'échanger. En ce sens, elle est au fondement de la civilisation humaine et de la politique. Toutefois, tous les hommes ne maîtrisent pas la parole de la même façon. On parle ainsi d'art de la parole, ou encore de rhétorique ou d'éloquence.
Les origines de la rhétorique remontent à la Grèce antique. Plus précisément, la rhétorique naît au Ve siècle avant J-C en Sicile, alors colonie grecque.
La parole comme ethos
L'ethos et les qualités éthiques renvoient au caractère et à la réputation de l'orateur : c'est en fonction de ces qualités en effet que l'auditoire pourra lui accorder sa confiance. L'orateur doit donc se montrer fiable, honnête, sincère et susciter la sympathie de ceux à qui il s'adresse.
Il y a une grande différence entre la rhétorique et l'éloquence. L'éloquence est surtout un talent ou un don de la nature, la rhétorique est un fruit de l'étude ou un art ; l'une trace la méthode, l'autre la suit ; l'une enseigne les moyens, l'autre les emploie.
Aristote définit ensuite la rhétorique comme l'art de la persuasion : « La rhétorique est la faculté de considérer, pour chaque question, ce qui peut être propre à persuader. » (Chapitre 2).
Ce conflit s'est révélé pleinement dans la discussion qui oppose Platon aux Sophistes. La rhétorique est l'art de bien parler et de manière convaincante, art qui donne à l'homme un très grand pouvoir. La philosophie est la recherche d'une vérité assurée. Elle veut briser les rapports des pouvoirs de fait.
Pour Socrate "le bien est la source de toutes nos actions". Celui qui fait le mal se trompe car il le considère, en son for intérieur, comme un bien. La faute est donc une erreur et l'erreur un manque de connaissance. Le sens commun distingue la faute de l'erreur.
Utilisé de manière plus générale et en fonction du contexte, le terme "rhétorique" a pour synonyme "éloquence", "grandiloquence" ou encore "bien-dire". Il désigne alors la qualité oratoire d'une personne.
Les théoriciens de la rhétorique (Anaximène, Aristote, Démétrios, Cicéron, Quintilien, Hermagoras de Temnos, Hermogène, d'autres encore), grecs et latins, ont formalisé la discipline, tant sur le plan pratique que sur le plan théorique et principalement au sein de la sphère politique ou judiciaire.