Rien qu'à eux deux, ils représentent 30 % de la production mondiale. Sauf qu'aujourd'hui, avec la guerre, les ports sont bloqués, ce qui empêche l'exportation du blé. Résultat : des pénuries sont à prévoir dans certains pays comme la Turquie ou l'Égypte, indique le quotidien Nice-Matin.
Le phénomène traduit des tensions multiples, entre inquiétude des consommateurs, guerre en Ukraine, hausse des coûts de production ou encore négociations commerciales ardues, sur fond de forte inflation.
Les rayons vides s'expliquent par la tension sur l'approvisionnement créée par ces achats de précaution et un phénomène de stockage "plus important qu'à l'habitude", selon Nicolas Léger de NielsenIQ. Un phénomène également observé lors des premiers mois de l'épidémie de Covid-19.
Malgré la guerre en Ukraine, la production de blé reste assez stable. Mais les tarifs augmentent, et les chaînes d'approvisionnement sont déréglées. Avec la farine de blé aussi, les achats de précaution consécutifs au conflit en Ukraine provoquent une absence ponctuelle du produit en linéaires.
Selon la secrétaire générale du Syndicat des industriels fabricants de pâtes alimentaires de France, le dérèglement climatique est en cause : « Des pluies beaucoup trop abondantes en Europe et une sécheresse sans précédent au Canada ont conduit à une pénurie de blé dur […] et à la flambée historique des prix mondiaux » ...
Après la pénurie de moutarde, d'autres produits pourraient prochainement manquer dans les rayons, explique BFM TV lundi 22 août 2022. Parmi eux, les huiles, les féculents, les farines, les pâtes et le riz.
«La pénurie actuelle en rayons est liée à des achats massifs. Le marché de l'huile est habituellement un marché stable et nous ne pouvons pas multiplier par deux nos capacités de production en trois semaines.
Les rayons d'huiles, de farines ou de pâtes dans les magasins sont soumis depuis quelques semaines à davantage de tensions d'approvisionnement, en raison notamment d'achats de précaution des consommateurs, mais les professionnels sont rassurants sur les stocks à court terme.
De multiples épisodes de sécheresse, de chaleur et d'inondations en 2020, 2021 et 2022 liés au changement climatique ont considérablement nui à l'approvisionnement et aux réserves alimentaires mondiales, ce qui a rendu le système alimentaire moins résilient face à des chocs comme la guerre en Ukraine.
Les bouteilles d'eau par exemple, mais aussi le charbon de bois pour le barbecue ou encore les sandwiches, deviennent de plus en plus difficiles à trouver dans certains supermarchés. Un phénomène qui perturbe de nombreux consommateurs qui repartent alors bredouilles de leurs courses.
Blé, farines et sarrasin
Le blé est probablement le produit qui pourrait connaître des ruptures de stock les plus importantes dans les semaines à venir. La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), a indiqué craindre une pénurie de blé due à l'effet des fortes chaleurs de ces derniers jours.
Cette fois, la canicule est en cause. Il y a eu 28 % de ventes en plus cet été 2022. Les consommateurs modifient leurs habitudes alimentaires. C'est tant mieux, car les difficultés d'approvisionnement vont se multiplier.
Les grandes surfaces n'ont pas pu être approvisionnées. Voilà pourquoi il n'y a plus d'œufs dans les supermarchés, alors que nous avons une surproduction dans les élevages. Au niveau des centres de conditionnement et de transport, les effectifs ont été réduits de 30 à 40 %.
Grâce à son savoir-faire et ses outils industriels performants, la filière céréalière française exporte également une partie de ses grains transformés en produits céréaliers comme le malt, la semoule de blé dur et de maïs, l'amidon et la farine.
Risque de pénurie alimentaire
Les pays de la mer Noire (Russie, Ukraine, Kazakhstan) exportent 40 % du blé mondial. Près d'une cinquantaine de pays dépendent de la Russie et de l'Ukraine pour plus de 30 % de leur blé importé. La guerre en Ukraine fait peser un risque alimentaire en Afrique et au Moyen-Orient.
L'augmentation des coûts de production, la baisse du nombre d'exploitations laitières, et la diminution de la part de matière grasse dans le lait de vache expliquent en partie cette pénurie de beurre qui menace le pays.
A la fois à cause de la guerre en Ukraine, des répercussions du Covid-19, et désormais de la sécheresse en France, les stocks de certains produits diminuent, sans toutefois que l'on ait atteint un niveau critique.
Manque d'eau et fortes chaleurs
Les périodes de fortes chaleurs à répétition et la sécheresse inédite de cette année comptent parmi les principaux responsables de ce manque de lait. En effet, pour faire du lait, il faut des vaches. Et pour nourrir les vaches, il faut du fourrage.
En 2021, ce sont 828 millions de personnes qui souffraient de la faim à travers le monde. Le rapport de 2022 va plus loin et, estime que 670 millions de personnes seront encore confrontées à la faim en 2030 -pratiquement aucun progrès depuis 2015 – date à laquelle l'objectif de la faim zéro a été fixé.
Pénurie de moutarde : voici sa date de retour dans les rayons des supermarchés et ce sera en 2022.
Depuis le début de l'année, les pénuries se succèdent. Différents facteurs peuvent les expliquer : la guerre en Ukraine pour l'huile de tournesol, une sécheresse exceptionnelle au Canada pour la moutarde ou encore la grippe aviaire pour les volailles…
Après le papier toilette pendant le confinement, les consommateurs se ruent sur l'huile de tournesol, touchée à son tour par la pénurie à cause de la guerre en Ukraine. Deux anthropologues réagissent au phénomène collectif d'achats compulsifs dans les moments de crise.
Le beurre : pour remplacer l'huile de tournesol dans vos gâteaux préférés, utilisez du beurre fondu. Il est également possible de l'utiliser pour des cuissons courtes ou à température peu élevée en remplacement de l'huile.
À Coudekerque, tout près de Dunkerque, Georges Lesieur et ses trois fils construisent leur usine de production d'huile, les Huileries Georges Lesieur.
L'Ukraine est la première productrice mondiale de tournesol, avec 50% du marché, talonnée par la Russie : à eux deux, ces deux pays en guerre représentent 80% des ressources. Outre l'huile, cette hégémonie sur la production concerne aussi les tourteaux de tournesol, destinés à l'alimentation animale.