Grâce au nucléaire, aux boucliers tarifaires et à une moindre réactivité sur les salaires, la France est après Malte le pays le moins touché par l'inflation en Europe. L'inflation confirme son grand retour en Europe et aux Etats-Unis.
Baisse des prix de l'énergie et des services
Ce ralentissement de l'inflation serait dû à la baisse "sur un an des prix de l'énergie […] des produits manufacturés et des services", mais aussi de l'alimentation, en hausse de 14,1 % sur un an en mai après avoir crû de 15 % en avril, indique dans un communiqué l'Insee.
La moindre exposition à la flambée des prix de l'énergie fossile et les dispositifs publics de soutien aux ménages ont notamment permis de limiter la hausse des prix.
Augmentation des coûts de production : Les entreprises peuvent avoir des coûts de production plus élevés en raison de l'augmentation des prix des matières premières et des salaires. Cela peut les amener à augmenter les prix de leurs produits, ce qui contribue à l'inflation.
Le taux d'inflation dans les pays européens
Des économies fortes telles que l'Allemagne (1ère de l'UE) ou l'Italie (3e) connaissent des taux d'inflation records, respectivement 6,8 % et 6,7 %. La première n'avait pas connu de tels chiffres depuis les années 1950, et la seconde depuis près de 40 ans.
Les prix à la consommation au Japon ont à peine augmenté en janvier (+0,2% sur un an hors produits frais), selon des données officielles publiées vendredi, confirmant que le pays continue actuellement d'évoluer à part de la tendance inflationniste mondiale.
L'inflation repart fortement à la hausse avec une pointe en 1980 à 14% et reste élevée jusqu'en 1983.
Logement, crédit, alimentation, chauffage, essence : les prix n'en finissent plus de grimper. La pandémie, la guerre en Ukraine, les pénuries ont été pointées du doigt, tandis que les industriels nient en bloc tirer parti de la crise.
L'inflation est en grande partie alimentée par la hausse du profit des entreprises, selon le FMI. G.N. Quand les prix augmentent, il faut bien que l'argent aille quelque part. Et sur ces deux dernières années en Europe, il est parti dans les poches des entreprises.
Le taux d'inflation
L'inflation annuelle s'établit ainsi à +5,2 % en 2022, selon l'Insee. Selon les données publiées par l'Insee chaque année en janvier pour l'année précédente, l'inflation s'est établie à 1,6 % en 2021 et à 0,5 % en 2020, après 1,1 % en 2019 et 1,8 % en 2018.
«Le taux d'inflation annuel historiquement élevé est principalement dû aux hausses extrêmes des prix des produits énergétiques et alimentaires depuis le début de la guerre en Ukraine», a expliqué la présidente de l'institut Destatis, Ruth Brand, dans un communiqué.
La lutte contre l'inflation doit être envisagée moins comme un ensemble de problèmes fiscaux, financiers, voire monétaires, que comme un problème purement économique. Il s'agit de produire des biens nouveaux, soit en réduisant d'autres productions, soit en développant la production.
L'inflation va rester au-dessus des 5% jusqu'à la fin 2023 en France, selon l'OFCE. L'inflation restera élevée jusqu'à la fin de l'année 2023 dans l'Hexagone, entre +5,5% et +6,5%. Il faudra attendra fin 2024 pour la voir refluer aux alentours de 3%, d'après l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).
L'inflation en France restera élevée jusqu'à fin 2023, prévoit l'OFCE.
Pas avant 2024 ? Au global, l'OFCE confirme que l'inflation ne reculera pas avant plusieurs « longs » mois. Dans une note, l'Observatoire indique même que, « l'inflation resterait élevée jusqu'à la fin de l'année 2023, oscillant entre 5,5 % et 6,5 % ».
Pour contrôler l'inflation, la banque centrale peut agir sur deux leviers : son taux directeur, ou la quantité de monnaie qu'elle émet. Ces deux instruments ne peuvent cependant pas être utilisés en même temps, toute variation des taux entraînant une variation de la quantité de monnaie, et réciproquement.
Depuis son institution le 1er juin 1998, la Banque Centrale Européenne définit la politique monétaire unique au sein de la zone euro aux côtés de l'Eurosystème (ensemble des banques centrales nationales européennes).
Si l'on prend le seul mois de mars, les hausses les plus fortes touchent les viandes surgelées (+31,6% par rapport à mars 2022), les mouchoirs en papier (+30,4%), les conserves à base de pâtes (+30,3%), le papier toilette (+27,4%) et la moutarde (+27,3%).
Ce phénomène est mondial. Plusieurs facteurs peuvent expliquer l'inflation actuelle : Une distorsion entre offre et demande, la guerre en Ukraine, le re-confinement en Chine, des relocalisations ou encore la transformation énergétique.
Les prix alimentaires flamberont encore en 2023
L'Insee prévoit une « contribution assez faible autour de la mi-année » pour les frais d'énergie à l'inflation, alors que celle-ci a été le moteur de la hausse des prix pendant des mois. Source : Insee, note de conjoncture du mardi 7 février 2023.
Du fait de la difficulté à rembourser les dettes de guerre, le Franc perd de son attractivité et est dévalué à plusieurs reprises, rendant les importations plus chères. Ceci génère de l'inflation qui atteint alors des niveaux records avec des pointes annuelles à près de 40% en 1920 (années folles) et 60% en 1948.
Parmi l'ensemble des pays analysés par l'institution financière, le Venezuela est le pays qui connaît l'inflation la plus élevée au monde. En 2023, elle atteint le chiffre stratosphérique de 400%.
Pour rappel, selon les données de l'Insee, la baguette de 250 grammes s'achetait en moyenne à 0,66 centimes d'euro en 2001, 0,68 centimes en 2002, 0,87 centimes en 2016, 0,90 centimes en 2021, et donc 0,93 centimes en juin 2022. C'était 4,31 francs en moyenne en 2001.
Au cours de l'année 2023, en l'absence de nouveau choc, l'inflation totale diminuerait nettement, essentiellement sur la deuxième partie de l'année. Elle s'établirait à 5,6 % en moyenne annuelle, et à 4,4 % pour l'inflation hors énergie et alimentation.