Tout se fait comme si Antigone n'avait pas le choix. Elle se demande si la vie vaut la peine d'être vécue, elle refuse de travailler au bonheur, d'accepter les petites meurtrissures et blessures de la vie. Elle trouve un sens à vivre dans la mort, ce qui est parfaitement absurde.
Mais, plus que Créon, Antigone est la tragédie, car elle l'intériorise. Elle veut un rapport absolu à l'absolu : Dieu, c'est moi. Elle se sent et se dit absolument contrainte de faire ce que son commandement ordonne ; ce faisant, elle détruit sa propre conscience.
Pour Créon, le geste d'Antigone n'est pas compatible avec l'ordre de la cité, et va même à son encontre ; or son métier de roi exige précisément qu'il garantisse cet ordre.
Pour moi, Antigone préfère mourir car elle rejette la vie et le "bonheur" tels que les évoque Créon, elle refuse les compromissions que semble impliquer la vie d'adulte. Elle préfère la mort en gardant son caractère entier que la vie si elle doit faire preuve de bassesse.
Le roi Créon a ordonné de n'enterrer qu'Étéocle, laissant sans sépulture celui qu'il considère comme traître, Polynice (ce qui, selon les Anciens, condamne son âme à errer éternellement). Quiconque enfreindra la loi sera puni de mort.
Elle préfère désobéir aux lois des hommes quand celles-ci sont injustes, que désobéir aux lois des dieux. Elle est alors arrêtée, jugée et enfermée vivante dans le tombeau des Labdacides, destinée à mourir de faim et de soif. Mais plutôt que de se laisser mourir ou même exécuter, Antigone se suicide par pendaison.
Lorsque l'on rouvre le tombeau, Antigone s'est pendue avec sa ceinture et Hémon, crachant au visage de son père, s'ouvre le ventre avec son épée. Désespérée par la disparition du fils qu'elle adorait, Eurydice, la femme de Créon, se tranche la gorge.
Son histoire est celle d'un refus de soumission qui remet en question l'organisation sociale. C'est ainsi que le psychanalyste Jacques Lacan considère Antigone comme le symbole d'une résistance individuelle, face à l'arbitraire, au nom d'un devoir considéré comme supérieur.
Hémon, puis Tirésias (le devin de Thèbes), interviennent en faveur de l'héroïne auprès du roi, qui se laisse finalement fléchir. Mais Antigone s'est déjà pendue, ce qui provoque les suicides consécutifs d'Hémon et d'Eurydice (femme de Créon).
Mais maintenant une autre question se pose par rapport a (homophone) la réaction de Créon : faut-il arriver jusqu'au (l'h de 'homicide' n'est pas aspiré) homicide juste pour donner l'exemple ? Antigone a pris une décision très courageuse : celle d'enterrer son frère malgré le refus du roi Créon.
ce qu'elle veut, ce qu'elle défend, c'est la liberté à tout prix.
I) Antigone contre Créon : Conflit moral, conflit politique
Antigone est jeune et frêle, c'est une femme et elle se soucie avant tout du repos de son frère Polynice. Créon est vieux, c'est un homme de pouvoir, il domine Antigone et se soucie avant tout du bien-être de la cité.
Ce qui a fait dire que « Antigone a tort d'avoir raison tandis que Créon a raison d'avoir tort », que, sur le plan inférieur, celui de la vie réelle, elle a tort, tandis qu'elle a raison sur le plan supérieur, celui de l'idéal.
Un sentiment de tristesse et d'impuissance se dégage de cette histoire, sombre. Le destin suit son chemin quelque soit les choix des êtres humains, même s'ils sont justes et réfléchis.
La figure d'Antigone, symbole de l'opposition au pouvoir, a hanté la dramaturgie espagnole pendant la dictature franquiste. Les réécritures de la tragédie de Sophocle ont foisonné à cette période, suscitées par un contexte historique qui faisait écho à l'histoire fratricide de Thèbes.
Parue en 1944, cette pièce de théâtre, inspirée de Sophocle, reprend le mythe grec d'Antigone, fille d'Œdipe, confrontée au dilemme d'en- terrer son frère contre l'édit du roi, et mourir suite à cet acte, ou vivre et le laisser sans les rites funéraires, errant à jamais sans trouver le repos.
Pour quelle raison personnelle le roi ne veut-il pas punir Antigone ? Le roi ne veut pas punir Antigone car c'est sa nièce mais aussi la fiancée de son fils Hémon.
Comme une religieuse, elle se cloître dans sa vérité : elle a raison parce qu'elle défend son frère, un homme, non un chien, à qui Créon veut voler sa mort. Elle nous fascine parce qu'elle est jeune, qu'elle accepte de mourir sans tarder. Attirée par la mort, elle ne dit jamais oui à la vie.
Créon a voulu s'affranchir des Dieux et a donc fait preuve d'orgueil (en oubliant sa soumission à ces derniers, il n'a vu que son intérêt et sa réputation d'homme pensant « s'assurer un triomphe sans être puni »). C'est cet orgueil (« hubris » en grec) et cette folie qui lui valent son malheur.
Le personnage d'Antigone représente la liberté, la résistance et a pour but de pousser le public de l'époque à se révolter contre l'Allemagne Nazie.
Signification du prénom Antigone. Signifie littéralement "contre la descendance" ou "à l'encontre des ancêtres"comme l'est Antigone, qui est à la fois la fille et la sœur d'Oedipe. Nous vient du Grec "Antigoné" ("Αντιγονη") personnage de Œdipe, la pièce éponyme de Sophocle.
Quant au Créon de l'Antigone de Sophocle (441), il est le tyran le plus célèbre de tout le théâtre grec. Il n'a rien d'un fou ni d'un pervers, mais veut simplement faire appliquer de manière inflexible une décision rationnelle. Sa démesure est, à l'état pur, celle d'un pouvoir politique sans limites.
Il y a aujourd'hui des Antigone anonymes qui dans les prisons de Turquie s'opposent à la tyrannie du président, qui en France accueillent, et accompagnent les migrants clandestins, alors que la solidarité est considérée comme un délit.
Creon c'est son oncle et le roi. Il ne mourra pas car c'est lui qui l'a condamne à mort.
Chez Sophocle, Créon, qui s'obstine dans sa décision, est coupable de démesure et se retrouve seul. Jean Anouilh supprime le caractère sacré de la tragédie. Antigone incarne la jeunesse et son intransigeance et montre que l'homme reste libre de se révolter contre l'injustice, de lui résister.