La réponse la plus évidente est le retour de la grande Russie. Le maître du Kremlin veut rétablir une zone de protection autour de son pays et cela passe par une zone d'influence sur les pays de l'ex-URSS dont l'Ukraine faisait partie mais qui a pris son indépendance en 1991 (90 % des Ukrainiens ont voté en ce sens).
Le Kremlin avait fait de la conquête du Donbass, en vue de son annexion, son principal objectif dans son “opération militaire spéciale”. Officiellement, il s'agissait de “libérer” cette région industrielle, au cœur d'un conflit sanglant entre l'Ukraine et la Russie qui dure depuis près d'une dizaine d'années.
La Russie utilise l'argent du gaz pour financer son invasion, et l'Ukraine se sert des frais payés par la Russie sur le transport de ce même gaz afin de financer sa défense.
Le transit de gaz russe via l'Ukraine est tombé en juin à son plus bas niveau historique, soit à 334 millions de mètres cubes par jour, a annoncé vendredi l'opérateur des gazoducs ukrainiens OGTSOU, dénonçant le "chantage gazier" de Moscou.
Le gaz naturel est une ressource directement extraite du sous-sol. Elle provient donc de gisements souterrains ̶ des gisements qui ne se trouvent pas partout sur la planète ! Les États-Unis, la Russie, le Canada, l'Iran, le Qatar et la Norvège sont les plus grands producteurs de gaz naturel au monde.
La Russie fournit à l'Ukraine environ 60 % du gaz que ce pays consomme, soit 30 à 35 milliards de mètres cubes par an sur un total de 55 milliards [2] 4.. Conséquence d'une telle dépendance, la dette ukrainienne à l'égard de Gazprom a atteint des proportions considérables.
L'opérateur de gazoduc ukrainien a annoncé qu'il arrêterait les expéditions russes via une plaque tournante dans une partie de l'est de l'Ukraine contrôlée par des séparatistes soutenus par Moscou en raison de l'ingérence des «forces d'occupation», y compris le siphonnage apparent du gaz.
L'Allemagne en profite
La Russie pèse encore 14% des importations de gaz naturel liquéfié importé en Europe. Toutefois loin devant les Etats-Unis qui représentent désormais près de la moitié du GNL européen. Leurs exportations vers le vieux continent ont explosé de 150% au premier semestre, selon le GIIGNL.
Dans les faits, le terme "Nord Stream" regroupe deux gazoducs reliant la Russie à l'Allemagne via la mer Baltique : Nord Stream 1 et Nord Stream 2.
“Vladimir Poutine veut faire la jonction entre la Crimée et les territoires conquis autour de la Crimée.”(...), détaille Emmanuel Dupuy, président de l'Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE) . “Il va, petit à petit, grignoter le territoire pour aboutir à une sorte de cohérence géographique”, ajoute-t-il.
Les causes de conflit sont vieilles comme le monde.
Ils sont exacerbés par des émotions et des sentiments humains comme la peur, l'appât du gain, la haine et l'ambition, alliés à des intérêts politiques, économiques, ethniques, nationalistes et autres enjeux religieux.
7. Pourquoi l'OTAN n'envoie-t-elle pas des troupes en Ukraine ou ne ferme-t-elle pas l'espace aérien au-dessus de l'Ukraine ? L'OTAN agit de manière défensive : elle ne cherche pas à provoquer les conflits mais à empêcher qu'ils ne surviennent.
Pétrole, gaz, mais aussi blé… La France dépend partiellement de la Russie, mais elle est aussi le premier employeur étranger dans ce pays.
L'Europe fournit à elle-seule plus de 50% des importations brutes, avec en premier lieu du gaz norvégien dont la part a augmenté significativement depuis une quinzaine d'années pour compenser la baisse des importations en provenance de Russie et d'Algérie. Pour en savoir plus, consultez le site Gas In Focus.
De ce fait, l'Allemagne, encore dépendante du gaz russe à 37%, est la première à subir les conséquences de cette interruption. Selon un rapport d'information du Sénat français daté du 31 août 2022, l'Autriche dépend à 65% du gaz russe. Ce chiffre s'élève à 37% pour l'Italie et à 24% en France.
Les principales réserves de gaz naturel
Le pays affichant la réserve la plus importante est la Russie, avec une moyenne de 37,4 milliers de milliards de m3.
Le réseau français de transport de gaz naturel est exploité par deux opérateurs : le Sud-Ouest est exploité par Teréga (5 100 km de réseau), le reste du territoire par GRTgaz (32 500 km de réseau).
Les deux tiers des ressources de gaz naturel actuellement connues se situent en Russie et au Moyen-Orient. La France, quant à elle, importe son gaz naturel principalement de Norvège (43 %), de Russie (21 %), des Pays-Bas (11 %) et d'Algérie (8 %)(2).
En effet, la production actuelle de gaz naturel en Russie repose principalement sur trois grands gisements situés en Sibérie occidentale (Medvejié, Ourengoï et Iambourg), qui représentent, à eux seuls, entre 70 et 80 % de la production totale.
Elle dispose également de gisements de pétrole et de gaz, qui couvrent respectivement 18 % et 70 % de la consommation du pays.
Ce gazoduc de 1230 kilomètres de long relie Vyborg en Russie, à Greifswald en Allemagne, en traversant la mer Baltique. Il est en service depuis 2012 et fournit chaque année à l'Allemagne 55 milliards de mètres cubes, soit environ la moitié de la consommation nationale.
L'Ukraine, lieu de transit des principaux gazoducs entre l'Europe et la Russie, regorge de réserves de gaz inexploitées. Celles-ci pourraient permettre à Kiev de se passer de sa dépendance aux importations russes. Toutefois, la majorité de ces ressources se trouve au large de la Crimée occupée.
Poutine indique dans son décret que les pays importateurs de gaz ne paieront pas directement en rouble. Ils paieront leur facture en euros ou en dollars auprès de GazpromBank, banque rattachée au géant énergétique russe Gazprom.
Au niveau mondial, le produit intérieur brut 2021 était d'environ 10.365 Euro par habitant. En revanche, le PIB en Ukraine a atteint 3.861 euros par habitant, soit 169,18 milliards d'Euro pour l'ensemble du pays. Ukraine se situe donc actuellement à la 7e place des grandes économies.
Une fois transformé en carburant, le pétrole russe pourra être réexporté vers l'Europe, déjouant indirectement les sanctions qui frappent Moscou. En théorie, les Européens n'achèteront bientôt plus de pétrole produit en Russie.