Ayant opté pour une économie capitaliste privilégiant les exportations, la Chine dépend du détroit de Malacca pour exporter ses productions, en particulier vers l'Europe, son premier partenaire commercial depuis 2005, mais aussi pour importer des hydrocarbures.
L'essor du trafic dans le détroit de Malacca a pour origine la forte croissance du trafic maritime en Asie Orientale, pour les flux de conteneurs en particulier.
Le long cordon ombilical de l'économie chinoise vers le pays du Golfe constitue donc une vulnérabilité majeure et un casse-tête pour les stratèges chinois qui lui ont donné un nom : « Le dilemme de Malacca ».
Des flux pétroliers hautement stratégiques
Un peu plus de deux tiers des flux mondiaux de pétrole et de gaz transitent par le détroit de Malacca. Pour les pétroliers, la route maritime par le détroit de Malacca est en effet la plus courte entre le golfe Persique et l'Asie orientale.
Or, depuis, la consommation énergétique de la Chine n'a cessé de croître. 33La solution la plus radicale pour sortir du « dilemme de Malacca » serait de court-circuiter le détroit de Malacca en creusant un canal à hauteur de l'isthme de Kra au sud de la Thaïlande afin de relier la mer d'Andaman au golfe de Thaïlande.
Le détroit est long d'environ 930 km, s'étend du sud-est vers le nord-ouest et est d'une largeur comprise entre 50 km et 390 km , avec un resserrement de 38 km dans sa partie la plus étroite (entre le tanjung Tuan, en Malaisie et le tanjung Medang, en Indonésie). Plusieurs îles se trouvent dans sa partie méridionale.
Point de passage maritime le plus fréquenté au monde, le détroit de Malacca est l'objet de tensions récurrentes liées à la sécurité commerciale et à la souveraineté. Face au constat d'engorgement, les nations régionales réfléchissent à la manière de contourner ce bras de mer afin de sécuriser leurs approvisionnements.
La mondialisation des échanges à partir des années 70 a considérablement accru le volume du trafic maritime et donc l'importance du détroit de Malacca où passent un bateau toutes les 8 minutes.
La situation de ces deux détroits, situés entre l'océan Indien et l'océan Pacifique, a fait d'eux les plus grands centres de stockage et de vente de carburant d'Asie, ce qui attire les pirates, notamment quand le prix de l'or noir augmente.
Le détroit de Malacca est le plus fréquenté du monde avec 100 000 navires marchands qui l'empruntent par an, dont la moitié du trafic mondial des pétroliers, devant le pas de Calais avec 80 000 navires marchands et 20 000 car-ferries et bateaux de pêche.
Détroits et canaux transocéaniques sont des lieux stratégiques. Les États-Unis, notamment, affirment le droit de libre circulation dans ces lieux, quelles que soient les limites territoriales. Ainsi, le détroit d'Ormuz, reliant golfe Persique et mer d'Oman, voit transiter 40 % du trafic pétrolier mondial.
En Europe, sur la côte nord-ouest, se trouvent les détroits du Pas-de-Calais et de Gibraltar plus au sud, entre l'Europe et l'Afrique. Vers l'est, en Afrique, se situe le canal de Suez, puis en descendant vers l'est, le détroit de Bab-el-Manded et à la pointe sud de l'Afrique, le cap de Bonne Espérance.
Le Détroit de Malacca est jalousement surveillé par les Etats riverains que sont la Malaisie, l'Indonésie et Singapour. Mais sa sécurité est l'affaire de tous. Les riverains sont concernés directement par la menace de pollution et les risques d'attaques des équipements terrestres.
Le détroit de Malacca est une des voies maritimes les plus fréquentées au monde avec un trafic commercial en croissance exponentielle. Cependant, c'est une zone névralgique avec des menaces permanentes comme la piraterie et l'accroissement des tensions liées essentiellement à la Chine.
Spécificités de la navigation dans le détroit
La navigation maritime dans le détroit peut se révéler dangereuse. Outre son caractère étroit, cette zone est connue pour ses bancs de sable changeants, une visibilité souvent réduite par la brume et de très forts courants de marées.
signification : ce sont les lieux qu'empruntent les navires de commerce (notamment les porte-conteneurs) afin d'éviter le contournement des continents. Ils empruntent donc des routes plus courtes et effectuent des économies de temps et de carburants.
Par exemple, une grande partie du pétrole produit par les pays du Golfe transite par le détroit d'Ormuz, soit environ 30% de la production mondiale. Or, un différend oppose l'Iran – qui contrôle le détroit – aux Émirats Arabes Unis au sujet d'îles situés dans la région.
De nombreux flux transversaux unissent les deux rives du détroit de Malacca : des cargos de petite capacité, des bateaux de pêche à balanciers, des ferries ou encore des sampans relient quotidiennement Medan ou Tanjung Balai à Penang et Port Klang, Dumai à Malacca et à Port Klang et les îles de l'archipel Riau à ...
La Chine investit dans des ports de l'océan Indien (Gwadar au Pakistan) et d'Afrique (Djibouti) : elle y construit des bases navales afin de sécuriser les routes maritimes qui la relient aux ressources pétrolières du Golfe persique, de stimuler la croissance et de nouer des alliances diplomatiques.
Réponse: La mer de Chine devient un espace stratégique dans la mondialisation, car le contrôle des espaces maritimes représente pour la Chine un enjeu stratégique : en quelques décénies, elle est devenue le premier exportateur (produits manufacturés) et le troisième importateur (énergies, matières premières) mondial.
On peut distinguer trois grandes ambitions maritimes chinoises dans la région : premièrement, sécuriser les approches maritimes chinoises et étendre les zones de contrôle ; deuxièmement, élargir la sphère d'influence et maîtriser les accès aux océans Pacifique et Indien ; protéger les déploiements océaniques de la ...
Entre un tiers et la moitié des flux commerciaux maritimes mondiaux transitent par Malacca. Mais ils s'élèvent à 90 % pour la Chine. C'est en effet par le détroit que transitent les exportations de « l'atelier du monde » vers l'Europe et surtout ses importations en gaz et en pétrole venues du Moyen-Orient.
Malacca, c'est d'abord le nom commun d'un arbre, l'Emblica pectinatus, à l'ombre duquel dit-on, Parameswara, un prince fugitif, venu de Sumatra, et grand amateur de chasse faisait la sieste. Il fut réveillé par ses chiens tenus en échec par un chevrotain blanc.
Bras de mer situé à l'extrémité sud-orientale du continent asiatique et séparant la presqu'île du même nom, située en Malaisie avec Singapour à son extrémité, de l'île de Sumatra, en Indonésie.
Les deux menaces focalisées sur le détroit de Malacca sont de nature non militaire. Il s'agit de la piraterie et du terrorisme maritimes.