La particularité du Malade imaginaire est d'être une comédie-ballet. C'est Molière qui crée ce genre théâtral afin de divertir la cour de Louis XIV. La comédie-ballet mélange théâtre, musique et danse. Molière demande au musicien Marc-Antoine Charpentier de composer la musique de cette pièce.
La médecine
On soigne toutes les maladies de la même façon, par des saignées, des purges et des clystères, procédés tous très présents dans le Malade imaginaire. Les médecins ont mauvaise réputation et, en se moquant d'eux, Molière sait qu'il va faire rire son public facilement.
Molière se fait philosophe, humaniste à l'instar de Lucrèce et de Montaigne : cette maladie imaginaire se présente ainsi comme une vision faussée de l'existence, d'erreurs dans laquelle tombe l'homme, en préférant se tromper lui-même que d'accéder à la vérité.
Le malade imaginaire est en quelque sorte le triomphe de l'imagination sur le quotidien, la défaite de l'hypocrisie et de l'erreur face à la créativité. Dans cette œuvre, Molière touche également au développement de la médecine moderne et à la reconnaissance de l'importance de l'effet placebo.
Mais le caractère spectaculaire de la pièce, est aussi justifié par le contrepoint, à l'ambiance souffreteuse qui règne dans la maison d'Argan, que génère la fusion de genres mêlant théâtre, carnaval et opéra. Bien qu'il ne soit pas malade, Argan est constamment en train de se plaindre, de tousser, de râler.
Argan est un hypocondriaque, c'est-à-dire une personne toujours préoccupée par sa santé qui craint perpétuellement d'être malade. Par le biais de ce personnage, Molière fait la satire de la médecine de l'époque. Argan pense que la maladie et la mort le menacent de façon permanente.
Le rire provoqué par la comédie est moins anodin qu'il ne le semble à première vue : le spectateur rit de personnages ou de situations qui lui apparaissent tout à coup risibles, car il en perçoit, par un effet de grossissement comique, tout le ridicule.
Au XVIIe siècle, Molière a raison de détester les médecins : lavement et saignée sont les remèdes les plus pratiqués. Un malade déjà affaibli par sa maladie peine à survivre !
Le Malade imaginaire est présenté à travers quatre scènes clés placées sur le signe du jeu et du comique farcesque : la bataille d'oreillers entre Toinette et Argan (I, 6), la mort simulée de Louison (II, 8), le travestissement de Toinette en médecin (III, 10) et la comédie d'Argan faisant le mort (III, 12).
Argan. Argan est le malade imaginaire, ce qu'en langage savant on appelle un hypocondre. En dehors de ce défaut, il est plutôt bon homme et bon père. Il est cependant sous la coupe d'une seconde femme hypocrite qu'il ne veut pas contrarier, ainsi que des médecins qui exploitent sa croyance en une maladie imaginaire.
Le Malade imaginaire est une comédie-ballet en trois actes. Elle met en scène Argan, un hypocondriaque marié à Béline, jeune femme intéressée et qui attend la mort de son mari. Elle affecte cependant de s'occuper de lui et l'encourage à prendre des médicaments et à consulter des médecins.
Le théâtre dans le théâtre : des spectacles dans le spectacle. Dans cette pièce, le spectacle est aussi celui qu'organisent les personnages eux-mêmes. Toinette est, de ce point de vue, le metteur en scène de nombreuses scènes de théâtre dans le théâtre.
Molière, critique de la société de son temps
Dans Le Bourgeois gentilhomme par exemple, il se moque d'un riche bourgeois qui tente d'imiter le comportement des nobles. Dans Le Tartuffe, il crée la polémique en dénonçant les faux dévots, ces personnes qui se disent très religieuses mais sont en fait très hypocrites.
Molière en travestissant Toinette en médecin dénonce toute l'absurdité et la vacuité du corps de la médecine. En effet, il prête à Toinette les mêmes mimiques qu'aux vrais médecins de sa pièce.
« Molière a écrit cette pièce satirique en 1673. Elle résonne pourtant encore très fort aujourd'hui et garde son caractère intemporel, estime-t-il.
Enjeu(x) du sujet : Il s'agira de montrer que Le Malade imaginaire est une pièce fondamentalement divertissante, en étudiant les aspects du comique et du spectacle. Ensuite, il faudra montrer que ce divertissement sert à recouvrir des aspects plus sérieux, des réflexions plus profondes.
1. Des intrigues dynamiques. Le caractère divertissant de la comédie tient en premier lieu à ses intrigues menées tambour battant, qui tiennent le spectateur en haleine.
La première source de comique est le caractère d'Argan . Il nous fait rire avec sa peur de la maladie et sa dépendance des médecines et des lavements , avec son marchandage pour économiser et ne pas être dupe de M. Fleurant , son apothicaire .
Le Malade imaginaire, c'est la dernière pièce qu'a écrite Molière en 1673, l'année de sa mort. Découpée en trois actes, l'œuvre se caractérise par l'accumulation de ressorts comiques utilisés par Molière, qui la rendent très drôle ; et par la satire que l'auteur fait de la médecine de son époque.
Mais Molière poursuit un second objectif. En plus de plaire, il s'agit d'instruire, à travers une véritable leçon de morale adressée au public.
Son but est de divertir et de faire rire (comique de situation, de caractère, de mots, parfois de gestes), mais elle a aussi une intention morale : représenter les défauts des hommes pour qu'ils s'en corrigent.
Molière écrit que le devoir de la comédie est de corriger les hommes en les divertissant. Le théâtre qui est une création artistique, autant par les pièces elles-mêmes que par le jeu des acteurs aurait donc un autre but que d'apporter un divertissement au spectateur ou au lecteur.
Raison du choix (1 minute) :
Il faut expliquer à l'examinateur, de façon personnelle et argumentée, pourquoi avoir choisi l'œuvre en question. Il faut expliquer ici ce que vous avez aimé dans l'œuvre, et pourquoi. Mais vous pouvez aussi dire ce que vous avez moins aimé, toujours en expliquant pourquoi.
Se sachant gravement malade, Molière décide d'écrire une dernière pièce dans laquelle il dénonce les pratiques des médecins et leur profonde ignorance des “mystères du corps humain ” ; Mais cette réflexion sur l'art de se soigner va de pair avec un questionnement sur le sens de la vie et la notion de destin.