Des raisons logistiques aiguillent le choix du gouvernement de Vichy. Ce sont Raphaël Alibert et Paul Baudoin qui proposent la ville de Vichy. Stratégiquement, le choix est intéressant, car la ville est proche de la ligne de démarcation et que les liaisons routières et ferroviaires en direction de Paris sont bonnes.
Vichy est le siège du Gouvernement de l'« État français » — plus connu sous le nom de régime de Vichy — entre juillet 1940 et août 1944. La station thermale de l'Allier, située alors en zone libre, est choisie principalement par sa forte capacité hôtelière et son accès assez rapide à Paris.
Il s'agissait pour les nazis de se garantir des intentions françaises, c'est-à-dire de « neutraliser la France aux moindres frais » en maintenant « une écrasante domination économique » et en s'assurant « que Vichy s'opposera fermement à toute tentative de mainmise des gaullistes et des Anglais sur l'Afrique du Nord ».
Le régime de Vichy sert l'idéologie allemande dans différents domaines : prêt de main-d'œuvre (STO), renforcement de la répression contre les opposants, création du SOL, puis de la Milice française, mesures économiques en faveur de l'Allemagne, etc.
Le 10 juillet 1940, le Parlement vote les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain pour établir une nouvelle constitution. Les premiers actes constitutionnels, publiés le 11 juillet, consacrent un régime autoritaire dénommé l'État français qui mènera une politique de collaboration avec les forces d'occupation allemandes.
Parallèlement, des thèses négationnistes instrumentalisent l'héritage de Pétain et servent une idéologie complotiste. En 1945, Philippe Pétain est reconnu coupable de haute trahison et d'intelligence avec l'ennemi. Il est condamné à l'indignité nationale, dégradé, privé des droits civiques et de toute décoration.
En France, à partir du 10 juillet 1940, un nouveau régime se met en place, appelé gouvernement de Vichy. Il s'oppose au précédent, celui de la IIIe République.
Vichy, un régime autoritaire
Dès ses débuts, le régime a supprimé la liberté de la presse et le droit de grève, interdit les partis et les syndicats. Pour Pétain, le pays ne peut se relever, en effet, que s'il est uni. Les fonctionnaires doivent prêter serment. L'État favorise le corporatisme.
Rejetant la devise républicaine « Liberté, Égalité, Fraternité » et la démocratie, il supprime le suffrage universel et les partis politiques. La France doit se tourner vers des valeurs traditionnelles : le patriotisme, la famille, la religion. « Travail, Famille, Patrie » devient la devise du nouveau régime.
Le 24 octobre 1940, la poignée de main échangée entre Hitler et Pétain sur le quai de la gare de Montoire scelle l'entrée de la France dans la Collaboration. Après la guerre, les uns ont prétendu que cette politique avait été imposée à la France par l'Allemagne nazie.
La fin du régime de Vichy
Le régime de Vichy s'effondre avec la défaite allemande de l'été 1944. En août, les Allemands contraignent Laval et Pétain à gagner Belfort, puis Sigmaringen.
Les deux hommes sont en désaccord sur la façon de préparer l'armée française à la guerre. Et, en 1940, De Gaulle portera un jugement très dur sur le Maréchal:«Pétain est un grand homme, mort en 1925. Le drame, c'est qu'il ne l'a pas su».
22 juin 1940 : le destin de la France bascule suite à la défaite de la France. Le gouvernement français décide de faire de Vichy sa capitale. Réquisitionnés,hôtels et villas vont abriter jusqu'au mois d'août 1944 ministères et fonctionnaires de l'Etat français.
La devise républicaine « Liberté, Égalité, Fraternité » est remplacée le 15 septembre 1940 par le slogan « Travail, Famille, Patrie ».
Albert Lebrun, né le 29 août 1871 à Mercy-le-Haut (alors en Moselle) et mort le 6 mars 1950 à Paris (alors dans le département de la Seine), est un homme d'État français. Il est président de la République française du 10 mai 1932 au 11 juillet 1940 (le dernier de la IIIe République).
A Verdun, en 1916, il va imposer sa conception de la guerre: reculs tactiques, emploi massif de l'artillerie, refus des offensives inutiles. Et imposer sa légende. En mai 1917, il est nommé commandant en chef des armées françaises et redonne confiance aux troupes.
Ainsi, Ferdinand Foch ou Philippe Pétain sont devenus maréchaux après la Première Guerre mondiale. Faute de conflit armé sur le territoire, la France ne compte plus de maréchal vivant.
L'ordonnance du 9 août 1944 dispose en son article 1er : « La forme du gouvernement de la France est et demeure la République ; en droit celle-ci n'a pas cessé d'exister ». Tous les actes du régime de Vichy, qui s'est effondré, sont en principe annulés, sauf ceux jugés nécessaires pour la continuité de la nation.
En effet le régime de Vichy se caractérise par une volonté d'effacer tout ce qui peut rappeler la république. Il développe dès le départ un discours antirépublicain. Ainsi l'affiche donne-t-elle sa propre vision de la République. À ses yeux, ce régime est responsable de la défaite.
La collaboration peut être de forme économique (la France verse jusqu'à 37% de sa richesse au Reich), industrielle (on fournit de la main d'oeuvre ou des marchandises) et militaire (jusqu'à 60 000 soldats français se battront pour les nazis). La collaboration vise à aider l'Allemagne à gagner la guerre.
À Reims, l'Allemagne signe la reddition sans condition de son armée face aux Alliés le 7 mai 1945, mettant ainsi fin à la Seconde Guerre mondiale et au Troisième Reich.
Albert Lebrun désigne Philippe Pétain président du conseil, après la démission de Paul Reynaud, hostile à l'armistice. Il se replie avec le gouvernement à Tours (lui-même résidant au château de Cangé), Bordeaux puis Vichy.
La décision est motivée par la trahison, la désertion à l'étranger en temps de guerre, sur un territoire en état de guerre et de siège. Ce jugement sera annulé par arrêt du CPA de Riom du 11 janvier 1945.