Que ce soit à l'entraînement ou en match, les joueurs jouent constamment contre des droitiers et s'adaptent à leur style de jeu. Et comme les gauchers vont vraiment apporter un style de jeu unique et différent, cela leur donne un avantage sur la majorité de leurs adversaires.
Un fonctionnement cérébral avantageux
Cette partie du cerveau gère la représentation dans l'espace, la notion des distances et la distinction des objets. Les gauchers sont ainsi plus réactifs et rapides dans leurs actions sportives, et s'affirment donc dans les sports nécessitants de bons réflexes !
Or, au niveau du cerveau, l'hémisphère droit, qui régit la main gauche, gère également la vision de l'espace d'action. Ce mécanisme neurologique offre aux gauchers un temps de réaction plus court. Plus la trajectoire est directe et le geste rapide, plus les gauchers sont avantagés.
Les Espagnols ont néanmoins une place prépondérante dans ce classement des "meilleurs tennismen gauchers" du monde. Rafael Nadal (7e) en tête, il est suivi de Albert Ramos-Vinolas (24e) puis Fernando Verdasco (30e), juste derrière Gilles Muller (29e), seul gaucher non Espagnol du Top 30.
On appelle gaucher contrarié, celui qui de façon naturelle, voulait écrire de la main gauche et que l'on a obligé ou incité à écrire de la main droite, obligation qui peut aussi être accompagnée d'autres interdits.
La première hypothèse qui vient à l'esprit, c'est que la préférence manuelle obéit à une logique simple de type « loi de Mendel ». Par exemple on pourrait expliquer le faible de nombre de gauchers en imaginant que notre préférence manuelle soit gouvernée par un gène dont il existerait deux allèles.
Selon eux, les gauchers étaient plus susceptibles de mourir dans des accidents domestiques et de développer des problèmes neurologiques ou immunitaires, victimes d'un «monde de droitiers», dont les outils ont été pensés uniquement pour l'usage de la main droite.
Au fil des siècles, les croyances ont perduré, désignant le côté gauche comme néfaste. Une aversion que l'on retrouve à de nombreuses occasions. Dans le ciel, si les oiseaux volaient depuis la droite, les augures étaient favorables sinon défavorables s'ils venaient de la gauche.
Or, selon une étude publiée par la revue scientifique Frontiers in Psychology, les personnes qui utiliseraient leur main gauche auraient des capacités, notamment dans les mathématiques, nettement supérieures à ceux qui se servent de leur main droite et les scientifiques expliquent très bien cette particularité.
Est-ce d'origine génétique ou héréditaire? Le fait d'être droitier ou gaucher s'inscrit dans un processus neurologique beaucoup plus large qu'on appelle latéralisation. En résumé, c'est le processus par lequel les deux moitiés du cerveau, les hémisphères, se spécialisent dans la gestion de tel ou tel groupe de tâches.
C'est quoi être gaucher ? À l'inverse des droitiers, un gaucher a en principe davantage développé l'hémisphère droit de son cerveau qui régit tout le côté gauche de son corps. On définit le gaucher généralement par la main d'écriture mais pas seulement. On peut donc aussi être gaucher du pied, de l'œil, de l'oreille.
Car les gauchers ont, en effet, une vitesse de réaction plus rapide que celle des droitiers. L'explication est scientifique. « La latéralité gauche est commandée par l'hémisphère droit du cerveau, poursuit Yann Kervella.
C'est avec la maturation du système nerveux central, que se développe l'usage préférentiel d'une main et que la latéralité s'affirme. Certaines personnes sont ambidextres, c'est-à-dire qu'il y a égalité des deux hémisphères.
On appelle cette latéralité hétérogène « latéralité croisée ». Ce trouble neurophysiologique qui touche le développement cognitif de la personne lui cause de nombreux problèmes d'apprentissage (de lecture, d'écriture, d'orientation spatiotemporelle, de mathématiques, de raisonnement, de logique, d'équilibre, etc.)
Ils développent des compétences de la main droite mais jamais égales à celles d'un droitier. Le gaucher contrarié devient un gaucher dans l'âme mais droitier dans la vie. Cela laisse des séquelles: le bégaiement, des strabismes… Mais la force des gauchers, c'est qu'ils font face à l'adversité.
Selon une étude anglophone réalisée en 1977, les gauchers représenteraient 8 à 15 % de la population.
Le cerveau des gauchers pourrait être différent de celui des droitiers. Des mutations dans leur génome, en modifiant la structure de leurs neurones, conféreraient une meilleure communication entre les deux hémisphères. Chez gauchers, les connexions entre les deux hémisphères cérébraux seraient différentes.
D'une façon générale, il semblerait que c'est en Australie, aux États-Unis, dans certains pays d'Europe (Royaume-Uni, Pays-Bas) et au Canada que l'on retrouve la plus forte proportion de gauchers, de l'ordre de 15 %.
La «gaucherie» est héréditaire
Et le fait d'être entouré de gauchers augmentera forcément les chances d'un enfant d'être gaucher à son tour, c'est donc aussi une question d'environnement. «Les parents gauchers ont une chance sur deux d'avoir un enfant également gaucher, explique Pierre-Michel Bertrand.
Les gauchers pensent implicitement que les choses agréables sont du côté gauche, et les mauvaises, du côté droit, même quand la langue et la culture leur disent exactement le contraire", indiquait l'auteur principal de cette étude, Daniel Casasanto.
Au Moyen Age la main gauche était perçue comme « la main du diable » : ça démarrait mal pour ce signe particulier qui n'en est plus un pour 8 millions de Français aujourd'hui.
Les enfants qui n'ont pas de main dominante ou qui sont ambidextres sont plus susceptibles de souffrir de problèmes de santé mentale, langagiers et scolaires dans l'enfance que les enfants droitiers ou gauchers, selon une nouvelle étude publiée le 25 janvier dans le périodique en ligne Pediatrics.
On estime à environ 15 % le nombre de gauchers en France. Pour le dictionnaire, « gaucher se dit d'une personne qui manifeste une préférence pour la main gauche dans l'exécution de la majorité des tâches. » Pourtant, ce n'est pas si simple que ça.