La première explication tient à la saturation du marché : désormais, 98% des foyers français sont acheteurs de bio. Ce chiffre n'était que de 93% en 2018, mais il plafonne depuis 2020. Le marché du bio ne recrute donc plus autant qu'avant de nouveaux consommateurs, freinant donc logiquement sa croissance.
Le principal facteur de cette décrue est évidemment l'inflation. Un produit bio reste en moyenne 30% plus cher que son équivalent conventionnel. "En période d'inflation, peu de foyers peuvent se permettre d'acheter 100% bio, et vont donc réaliser des arbitrages", explique NielsenIQ dans une étude.
Contre : Certains analystes affirment que, en plus d'être coûteux pour le producteur, le bio ne fournira jamais les rendements nécessaires pour nourrir une population mondiale grandissante. Seuls l'apport d'engrais de synthèse et de pesticides, ainsi que l'utilisation de semences OGM, le pourraient.
DÉCRYPTAGE - Dans la grande distribution, qui a contribué à démocratiser le bio, les ventes ont reculé de 3,9 % en 2021. Les magasins spécialisés ne sont pas épargnés. Les arbres ne montent pas jusqu'au ciel… même quand ils sont bio.
Inconvénients : - Les rendements de l'agriculture biologique sont moins importants que ceux de l'agriculture conventionnelle. - Le refus d'utiliser pesticides et désherbants chimiques implique une charge de travail plus importante pour les agriculteurs "bio".
« Environ 99,9 % des substances chimiques ingérées par l'être humain sont d'origine naturelle. Les résidus de pesticides de synthèse dans les plantes utilisées pour l'alimentation sont en quantité insignifiante en comparaison des pesticides naturels produits par les plantes elles-mêmes.
En réalité, la dimension écologique ne suffit plus aux linéaires bio pour convaincre. Seuls 27% des consommateurs interrogés par NielseniQ indiquent en effet que "les produits bio permettent une agriculture vraiment plus écologique", une proportion en baisse de deux points par rapport à l'année dernière.
Deux ans déjà que le bio est en déclin. Depuis janvier 2022, cette baisse des ventes semble avoir été accélérée par l'inflation, la hausse des prix ayant poussé les consommateurs, comme la grande distribution, à faire des arbitrages.
Qui sont ces consommateurs Bio ? Selon le baromètre Agence BIO/CSA 2018, 5 profils de consommateurs bio se dessineraient. Il y aurait tout d'abord les Vigilants, en effet 78% consomment bio pour leur santé et celle de leurs enfants (dont 31% principalement pour cette raison en particulier pour les 50-64 ans, 38%).
Parmi les raisons invoquées pour consommer bio : La volonté de préserver sa santé apparaît en tête du classement (59%), particulièrement chez les 65 ans et plus (70%) Le goût et la qualité des produits (51%) La préservation de l'environnement (45%) notamment chez les femmes 51%) et les inactifs (49%)
Moins de cancers, moins de risques de surpoids ou d'obésité, moins de pesticides dans les urines : les mangeurs de bio seraient en meilleure santé. Ces résultats paraissent logiques, presque naturels, encore fallait-il les documenter scientifiquement.
Oui, l'agriculture biologique utilise des pesticides
En réalité, l'agriculture biologique utilise bien des pesticides. Une centaine d'engrais et d'intrants (pesticides, insecticides ou fongicides) sont autorisés par la réglementation de l'agriculture bio en France et en Europe.
L'alimentation bio présente des bénéfices nutritionnels
Les fruits et légumes issus de l'agriculture biologique ont une teneur en antioxydants entre 20 et 70% plus élevée que ceux issus de l'agriculture conventionnelle, la teneur variant selon le type d'antioxydants12.
En France en 2021, et pour la première fois de son histoire, la vente de produits issus de l'agriculture biologique a chuté de 1,3%. Ce recul inquiète les producteurs et questionne sur nos habitudes de consommation : la crise du bio est-elle durable ? La baisse des ventes de produits bio se poursuit en 2022.
Depuis environ un an et demi, la demande de produits bio ralentit — et les agriculteurs accusent le coup. Viande, lait, œufs, fruits et légumes… Les filières bio sont dans la tourmente et l'État ne les soutient pas. Les chiffres de 2022 ne sont pas encore disponibles, mais ceux de 2021 donnent la tendance.
1- C'est meilleur pour notre santé et celle des agriculteurs
Dans les régions agricoles, où les pesticides sont utilisés, ces substances se retrouvent en suspension dans l'air, polluent les sols et les cours d'eau et peuvent être systématiquement absorbées par certaines espèces de plantes non ciblées.
Il s'agit d'un mode de production qui nécessite plus de main d'œuvre et peut présenter des rendements plus faibles. Ce surcoût peut être diminué par l'achat de produits bruts, de saison et locaux.
En 2020, le Danemark et la Suisse ont enregistré la plus forte consommation d'aliments biologiques par habitant au monde.
Les moins de 35 ans, première génération à avoir grandi avec le développement de l'agriculture biologique en France, ont spontanément intégré le bio dans leur alimentation (72 % des 18-24 ans et 78 % des 25-34 ans en consomment régulièrement).
Le dernier acte de la transformation de la marque Biocoop en Carrefour est celui de sa marque employeur. Fini le temps des dirigeants militants écolos de la première heure (son président historique, Claude Gruffat, est désormais député européen chez Europe Ecologie — Les Verts).
Enquête | Grèves, licenciements : dans certains magasins du réseau Biocoop, les salariés font part d'un malaise. Ces conflits sont révélateurs d'une crise de croissance, les principes fondateurs de la coopérative laissant peu à peu la place à une culture qui se rapproche de celle de la grande distribution.
Il est impossible de garantir des produits 100 % bio, malgré la rigueur de la production, d'où le quota autorisé de 5 % de substances non bio. Les fruits et légumes ont une apparence moins flatteuse, en raison de l'absence de pesticides.
Les bénéfices de la production biologiques sont incontestables. En limitant la pollution environnementale, c'est l'écosystème dans sa globalité qui est impacté positivement. L'équilibre naturel est créé ou recréé, et avec lui toute une flore et une faune avec une activité biologique indispensable.
En quoi l'agriculture biologique est-elle meilleure pour le climat ? L'agriculture biologique, de par ses pratiques culturales, permet de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique d'une part en limitant les rejets polluants et d'autre part en stockant davantage de CO2 dans le sol.