Si le selfie est la photo la plus prisée, c'est parce qu'elle provoque souvent le plus de réactions. Le selfie est ainsi pour le jeune une activité de sociabilité et de socialisation avec les personnes de son âge.
Le selfie pourquoi ? Il sert à montrer son meilleur profil ou immortaliser un moment (un voyage, un paysage, une émotion…) Le selfie sert à se vanter de ses richesses, se créer un personnage et s'en remettre au jugement des autres. Le selfie permet de se construire et de montrer une image sympa de soi.
Les selfies auraient un effet positif sur nous. Ils nous rendraient plus heureux et plus confiant. Rien que ça ! Des recherches de l'Université de Californie à Irvine ont révélé que faire des selfies et échanger des photos avec nos amis aurait un effet positif sur notre état psychologique et émotionnel.
Apparu pour la première fois en 2014 dans un article satirique, le terme selfitis désigne désormais une pathologie bien réelle : être obsédé par les selfies. Cette maladie est cernée grâce à une étude menée par l'Université de Nottingham Trent (Royaume-Uni) et la Thiagarajar School of Management (Inde).
Non, le selfie n'est pas du narcissisme (c'est plus grave)
La mise en lumière d'un manque de confiance en soi
L'absence de maitrise de son image figée renvoie à la peur de se faire juger, déprécier ou rejeter par les autres. C'est cette peur ancestrale qui réveille le manque de confiance en soi et la peur de perdre contrôle sur son image.
Qu'est-ce qui motive les gens à se prendre en photo et à publier leurs selfies sur les réseaux sociaux ? Il y aurait 4 grandes motivations à publier des selfies : 1) la recherche d'attention, 2) la communication, 3) l'archivage et 4) le divertissement.
En somme, l'autoportrait est fait par soi et pour soi, ou presque, tandis que le selfie est destiné à un autre et à tous ces autres qui composent la communauté plus ou moins étendue des «amis» réels ou virtuels des réseaux sociaux.
POURQUOI CE DÉSIR DE S'EXPOSER SUR LES RESEAUX SOCIAUX
Des expériences nous démontrent que la mise en scène de soi sur les réseaux sociaux résulte de l'amour pour sa propre image. Les classes moyennes cherchent en permanence à se rapprocher des classes supérieures, en imitant leurs mœurs.
Ainsi, le narcissisme serait associé au fait de poster des selfies et de retoucher ses photos. Les hommes concernés partageraient et retoucheraient souvent leurs photos afin de maximiser leur attractivité, ce qui dénote une tendance à la manipulation de leur image et donc de la réalité.
Un danger physique et mental
La prise de selfie peut aussi mettre en danger la santé mentale des plus fragiles. En effet, selon certains spécialistes, cette addiction pourrait refléter des troubles mentaux, le narcissisme étant poussé à son paroxysme avec les réseaux sociaux.
Même massivement narcissiques, les selfies procèdent d'une quête identitaire, voire d'une quête esthétique, où ils peuvent s'apparenter à l'autoportrait. Au-delà des aspects ludiques et narcissiques, ils sont liés aux questions fondamentales de l'identité, la sexualité et la mort.
Le selfie n'est pas seulement un autoportrait mais un autoportrait de soi dans le monde. Le plus important est à l'arrière-plan. Cela a d'ailleurs fait scandale quand un journaliste du Monde accompagnant François Hollande en voyage a publié un selfie à la Maison Blanche.
La raison est simple, le selfie permet de se construire et de montrer une image sympa. C'est une photo vivante et naturelle, pouvant être intime et faire vivre son identité en fonction de ses activités.
Le selfie permet de contrôler l'image qu'on souhaite donner de soi-même. On réalise généralement une image flatteuse de soi-même, on s'embellit au détriment de la réalité pour avoir une meilleure estime de soi.
Dans le selfie, comme dans la télé-réalité, il y a un objectif de partage et de communication qui est de faire frémir le spectateur. Le selfie a ainsi cette capacité à capter l'attention d'une époque et capter la manière dont les gens se regardent, à capter les discours sur ces attentions.
« Une photo perd de son impact au bout de six mois. Elle ne va plus créer la surprise, vos contacts ne la regarderont plus. Sur la Toile, il faut toujours apporter du mouvement et mettre ses données à jour. Notre photo doit évoluer tout comme notre carrière professionnelle » explique encore Murielle Edin.
Les images facilitent le travail de notre cerveau et réussissent à lui faire assimiler beaucoup d'informations très rapidement. Ces dernières engendrent de ce fait, beaucoup plus d'interactions sur les réseaux sociaux.
Social Media Today conseille de privilégier les jours de la semaine, entre 6 et 8 heures ou entre 14 et 17 heures.
L'histoire du premier selfie fait déjà l'objet de polémiques. En 1839, deux ans après l'invention du premier appareil photo, le chimiste amateur Robert Cornelius est le premier homme à capturer sa propre image. Cornelius avait trouvé le procédé pour réaliser une prise de vue en moins d'une minute !
Autoportrait photographique, généralement réalisé avec un téléphone intelligent et destiné à être publié sur les réseaux sociaux.
Une manière de mettre en valeur un aspect de sa personnalité, à un moment donné de sa vie. Un jeu avec son physique et son caractère qui nous permet de nous révéler notre personnalité. Un portrait neutre ou un texte qui n'exprime rien de la personnalité de son auteur.
L'image est séduisante pour plusieurs raisons : Le plaisir est immédiat, car notre pensée se relâche au contact de l'image, comme pour les rêves, elle fait appel à notre imaginaire. Il n'y a pas de distanciation automatique comme pour le langage où l'aspect symbolique des mots nous détache plus des choses.
La principale raison est simple : les photos dévoilent, dans la plupart des cas, l'inverse de ce qu'on voit dans une glace ; elles restituent notre image telle que les autres la voient ; comme si elles disaient finalement la vérité.
Pas la personne que les autres voient, puisque notre reflet dans le miroir est inversé par notre cerveau. Lève la main gauche, et la personne dans le miroir lèvera sa main droite. De notre coiffure jusqu'au sourire, notre visage n'est pas symétrique.