Cette hausse s'explique en premier lieu par la guerre en Ukraine. L'Ukraine et la Russie étaient de gros exportateurs de céréales. La guerre a fait flamber aussi le prix des engrais, de l'énergie, du carburant pour les tracteurs.
Le prix du blé a grimpé fin 2020 en raison « des craintes climatiques en Mer noire et d'achats massifs de la Chine ». Nouvelle hausse mi-2021, avec la dégradation des perspectives de production des huit exportateurs majeurs (liée surtout à la sécheresse au Canada) et de craintes inflationnistes.
En 2022, l'action des prix sur le marché du blé reflète la guerre en Ukraine et un paysage géopolitique agité. Le prix du blé fait monter un signal d'alarme : la famine et les révolutions mondiales ne pourraient qu'exacerber les problèmes causés par la guerre en Ukraine.
Sa demande croissante en céréales (notamment en maïs, blé, orge) est l'une des raisons de cette augmentation des cours depuis 2021. En maïs, ce niveau est atteint avec quatre pays seulement : les États-Unis, l'Argentine, le Brésil et l'Ukraine.
Les prix pourraient descendre de 100 dollars la tonne après la fin de l'été 2022 », ajoute-t-elle. Les expéditions ukrainiennes sont attendues de leur côté à 10 Mt par l'analyste, soit le même chiffre que celui du dernier rapport mensuel de l'USDA de mai.
La France ne manquera jamais de rien parce que nous avons des productions qui sont très abondantes en tout et que nous restons le premier pays producteur de blé, en Europe, la moitié de notre production étant exportée.
Cette hausse s'explique en premier lieu par la guerre en Ukraine. L'Ukraine et la Russie étaient de gros exportateurs de céréales. La guerre a fait flamber aussi le prix des engrais, de l'énergie, du carburant pour les tracteurs. Inflation : pourquoi les salaires augmentent-ils moins vite en France qu'ailleurs ?
Le blé, fleuron du marché mondial des céréales
Avec quelque 130 millions de tonnes par an, la Chine est de loin le premier producteur de blé au monde, suivie de l'Inde (90 millions de tonnes), des États-Unis et de la Fédération de Russie, avec plus de 60 millions de tonnes chacun.
Russie et Ukraine: 29% des exportations mondiales de blé
Avec l'Ukraine, c'est 29%. Cette proportion a augmenté ces dernières années avec le "réarmement agricole" russe qui a suivi les sanctions européennes en 2014, après l'invasion de la Crimée.
Le prix du blé en France dépend de moins en moins du marché français uniquement. Le développement des échanges mondiaux et la spécialisation des zones de production ont une influence forte sur la fixation du prix du blé dans notre pays.
Et, cette augmentation des tarifs, c'est en fait l'effet des sanctions imposées à la Russie. Le résultat de ces sanctions, c'est que le marché de l'énergie est devenu incertain et les acteurs ont craint de manquer de gaz et de pétrole. C'est ce marché de crainte qui fait augmenter les prix.
La guerre en Ukraine crée de l'incertitude et de la spéculation liées à de possibles sanctions économiques dans les secteurs du gaz naturel et du pétrole russe, et cela engendre une pression à la hausse sur le prix du baril de pétrole sur les marchés.
Michel Albouy : C'est 4,5 % à mars 2022 sur un an effectivement. Alors comment ça s'explique ? Fondamentalement, ce qui a augmenté, c'est le prix de l'énergie. L'énergie a augmenté de 28,9 % sur un an, l'alimentation 2,8%, les produits manufacturés 2,1% et les loyers 0,4%.
C'est le résultat de la crise du covid-19. Les tarifs du fret ont augmenté, les engrais aussi, il y a des problèmes climatiques. On était déjà à 300 euros la tonne de blé, et c'est déjà énorme.
Risque de pénurie alimentaire
Les pays de la mer Noire (Russie, Ukraine, Kazakhstan) exportent 40 % du blé mondial. Près d'une cinquantaine de pays dépendent de la Russie et de l'Ukraine pour plus de 30 % de leur blé importé. La guerre en Ukraine fait peser un risque alimentaire en Afrique et au Moyen-Orient.
Le marché intérieur consomme, chaque année, environ la moitié de la production et le reste des grains récoltés est destiné à l'exportation, ce qui permet à la France de se classer au rang de 5ème exportateur mondial de blé, derrière la Russie, les Etats-Unis, le Canada et l'Ukraine.
La Chine représente 17,9 % des exportations de blé provenant du Canada, 13,2 % de celui exporté depuis les États-Unis et 12,2 % des exportations françaises. La Chine reste ainsi plutôt épargnée par l'actuel conflit en Europe.
Le plus vaste Etat du monde compte également parmi les premiers producteurs de plusieurs métaux industriels. A l'instar du palladium (pour l'automobile), du cobalt (pour les batteries), du tungstène (pour l'électronique), ou encore du titane (pour l'aviation), l'Hexagone est très dépendant de l'aluminium russe.
La Russie était le plus gros exportateur de blé au monde en 2021/2022. Elle en exportait 33 millions de tonnes. L'Union Européenne, avec 30 millions de tonnes, était le second exportateur mondial, juste devant l'Australie. En quatrième position se trouvaient les États-Unis.
Il y a d'abord celui des aléas climatiques tels que les inondations, les sécheresses ou le gel, qui, depuis plusieurs années, touchent les récoltes, entraînant une baisse importante de la production céréalière.
Les principaux États d'Europe producteurs de blé sont la Russie, la France, l'Ukraine, l'Allemagne et la Turquie. Les pays du continent européen ayant les plus faibles productions de blé sont le Monténégro, Malte, Chypre, le Luxembourg et le Portugal.
L'importation fait flamber les prix
Cela veut dire, acheter du local et de saison pour éviter intermédiaires et coût de transport, qui eux, sont très inflationnistes.
Avec la hausse du cours du blé liée à l'invasion russe, les boulangers vont être contraints d'augmenter le prix de baguette de pain dans les semaines à venir. Sur Euronext, le blé s'échangeait entre 360 et 380 euros la tonne ces derniers jours. Une flambée qui a pour conséquence l'augmentation du prix de la farine.