Cette absence de produits dans les supermarchés n'est donc que temporaire, le temps que les enseignes se réorganisent et puissent se réapprovisionner comme il se doit, à la hauteur des attentes de leurs clients.
Partout en France, il manque certains produits de base : de l'huile, de la moutarde, du poulet. Pour cause, la guerre en Ukraine, mais aussi la sécheresse dans plusieurs pays et l'épidémie de grippe aviaire, trois fléaux qui touchent directement notre panier de courses.
La guerre et les canicules perturbent les importations de graines de moutarde et la production française est trop faible. Résultat : les rayons se vident.
Ces ruptures sont liées à une conjoncture de faits très divers. » Parmi les raisons invoquées : le manque de chauffeurs, la tension sur les emballages comme le carton et l'aluminium, la fermeture ou la mise hors service de certaines usines, et les mauvaises récoltes…
Après la pénurie de moutarde, d'autres produits pourraient prochainement manquer dans les rayons, explique BFM TV lundi 22 août 2022. Parmi eux, les huiles, les féculents, les farines, les pâtes et le riz.
Dernière vinaigrerie traditionnelle orléanaise, fondée en 1797, la maison a multiplié ses ventes de moutarde par… dix, ces dernières semaines. En quête du précieux or jaune qui a déserté les rayons, les consommateurs se ruent sur les condiments de l'entreprise qui, elle, ne manque pas de stock.
Plusieurs facteurs, liés au contexte international, en sont la cause. En premier lieu, la sécheresse qu'a connue le Canada en 2021. Si Dijon est réputée pour sa moutarde, la France importe la majeure partie des graines de moutarde – indispensables à la réalisation du condiment – depuis le Canada.
La pénurie est due à une surconsommation des Français. En se ruant sur le produit pour faire des réserves, les consommateurs créent la pénurie selon les professionnels interrogés par Le Parisien. Il y a les distributeurs qui positivent : "c'est tendu, mais nos fournisseurs assurent".
La guerre en Ukraine n'est pas la seule cause de cette pénurie. La moutarde française provient en grande partie de graines venues de l'étranger. Une partie de celles-ci viennent de Russie et d'Ukraine et la situation géopolitique actuelle rend leur acheminement difficile.
Invasion russe de l'Ukraine
Le responsable du Programme alimentaire mondial, David Beasley, avertit en mars 2022 que la guerre en Ukraine pourrait porter la crise alimentaire mondiale à « des niveaux dépassant tout ce que nous avons vu auparavant ».
Un retour à la normale début 2023 selon les producteurs de moutarde. Et de nouveaux approvisionnements de cet indispensable est à venir dès cet automne dans nos rayons de supermarchés.
Mais alors pourquoi ces pénuries ? Si les pénuries se multiplient, c'est parce que la demande tire de tous les coins de la planète. "La reprise post Covid a été forte et presque universelle, chauffant à blanc les usines", selon lui.
Pâtes, riz, conserves, papier toilette… Les achats de produits de grande consommation atteignent des niveaux record. « Il n'y a pas de pénurie », rassure la Fédération du commerce et de la distribution.
Les rayons vides s'expliquent par la tension sur l'approvisionnement créée par ces achats de précaution et un phénomène de stockage « plus important qu'à l'habitude », selon Nicolas Léger de NielsenIQ. Un phénomène également observé lors des premiers mois de l'épidémie de Covid-19.
Quid de la moutarde ? Contrairement aux ruptures de stock d'huile de tournesol, qui ont été soudaines à la suite du conflit en Ukraine, la diminution de l'approvisionnement de moutarde était annoncée par les producteurs de moutardes de Dijon dès décembre dernier, comme l'expliquait Libération.
La « moutarde de Dijon » est devenue une recette plus qu'un produit lié à une production et à un terroir. 90% de la production consommée en France reste toutefois produite autour de Dijon en Bourgogne, ainsi que 50% de la consommation Européenne.
«La pénurie actuelle en rayons est liée à des achats massifs. Le marché de l'huile est habituellement un marché stable et nous ne pouvons pas multiplier par deux nos capacités de production en trois semaines.
La confiture
Les négociations sont rudes entre certaines chaînes de grande distribution et les marques de confitures. En effet, certains producteurs souhaitent augmenter leurs prix, tandis que les supermarchés refusent, par crainte de perdre des clients.
Certaines ruptures d'approvisionnement de produits n'ont rien à voir avec l'épidémie de Covid-19, la guerre en Ukraine, les achats de précaution. Certaines sont la conséquence de décisions des professionnels du secteur, agro-industriels ou distributeurs, suite par exemple à une alerte sanitaire.
Alimentation, transports, matériaux, chauffage... sont concernés. D'abord expliquées par la hausse des coûts de production liée à la reprise économique de fin 2021, les hausses de prix sont désormais amplifiées par les conséquences de la guerre en Ukraine.