Il s'agit notamment de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), qui représente 40% du prix payé à la pompe. Il y a aussi la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), à 20%, prélevée sur le produit pétrolier et sur le montant de la TICPE.
Les prix de l'essence et du diesel devraient augmenter en novembre, en raison de deux facteurs : la décision de l'Opep + de baisser drastiquement sa production et la baisse de la remise carburant mise en place par le gouvernement.
Prix du carburant : plusieurs facteurs
Tout d'abord, la valeur du baril de pétrole. Plus sa demande est élevé, plus son prix grimpe, se répercutant sur celui payé à la pompe. Celui-ci a alors un impact sur la TVA, qui augmente également de manière proportionnelle.
Les taxes, 45 %. La matière première représente donc la moitié du coût. Or, les cours du brut restent élevés sur les marchés mondiaux, notamment en raison du conflit en Ukraine. Et la reprise mondiale tire la demande à la hausse, analyse Olivier Gantois, le président de l'Union française des industries pétrolières.
La guerre en Ukraine crée de l'incertitude et de la spéculation liées à de possibles sanctions économiques dans les secteurs du gaz naturel et du pétrole russe, et cela engendre une pression à la hausse sur le prix du baril de pétrole sur les marchés.
Le prix de l'essence n'est pas près de diminuer, selon des experts.
Le conflit en Europe de l'Est intervient au moment où les prix étaient déjà en train de s'envoler en raison de l'insuffisance de l'offre et d'une forte reprise de la demande dans le monde provoquée par la levée des restrictions contre le coronavirus dans de nombreux pays.
Mise en place par le gouvernement depuis le 1er avril 2022, la remise carburant évolue ce 1er septembre. L'aide exceptionnelle pour accompagner les automobilistes face à la hausse des prix augmente dès aujourd'hui et va continuer pour quelques mois.
«Les pays exportateurs de pétrole ont tendance à limiter leur production pour exploiter leur pouvoir de marché. En limitant l'offre, bien que les quantités vendues soient moindres, les prix sont plus élevés et les profits aussi.
Plusieurs éléments composent les prix des carburants affichés dans les stations-service : Le coût du pétrole brut (soumis à la loi de l'offre et la demande, le prix est donc variable) Les coûts de production, d'acheminement. Le coût de fonctionnement et marges réalisées par le distributeur.
Contactée par Le Monde, l'Union française des industries pétrolières (UFIP) confirme que cette « flambée récente du gazole [autour du 10 mars] est liée aux menaces d'embargo sur les hydrocarbures russes » brandies par les Européens et mises à exécution par les Etats-Unis.
L'une des raisons de ce changement : le mode de fabrication du gazole. En effet, à partir d'un baril de pétrole (de 159 litres environ), il est possible d'obtenir 74litres d'essence. Pour la même quantité de matières premières, après raffinage, il n'est possible d'obtenir que 35litres de gazole.
L'Amérique du Nord roule au sans-plomb et ça fait augmenter la demande de sans-plomb, ça fait monter les prix, y compris en Europe”, explique Olivier Gantois, président de l'Union française des industries pétrolières. Dans le même temps, le gasoil a baissé, repassant sous celui de l'essence.
La raison en est simple : le gasoil demeure le carburant le plus consommé en France, même s'il a connu un recul ces dernières années. Il pèse ainsi pour près de 77 % de la consommation de carburant. Or, pour schématiser, avec un baril on produit aujourd'hui pour moitié de l'essence et pour moitié du gasoil.
Après la levée des restrictions liées au Covid, les prix de l'énergie ont massivement grimpé. Les prix à la consommation du gaz, des carburants et dans une moindre mesure de l'électricité ont fortement augmenté en France entre décembre 2020 et octobre 2021 (respectivement de 41%, 21% et 3% ).
C'est ce produit qu'achètent les distributeurs et non les barils de brut. Mais le produit fini flambe de la même manière que le brut. Les investisseurs anticipant une flambée à venir dans la foulée du brut achètent massivement du "Platts" et font donc grimper le pétrole raffiné.
Depuis quelques semaines, les prix à la pompe baissent pour retrouver leur niveau de début juin 2022. Ils restent néanmoins supérieurs de 30 à 40 centimes par litre comparativement à leur niveau avant le début de la guerre.
La différence principale réside dans le stockage des carburants dans les différentes stations. Aussi, les cuves qui permettent le stockage de carburant dans les supermarchés sont moins contrôlées que celles des stations-service. Ces dernières sont donc moins polluantes, mais coûtent plus cher.
La station la moins chère pour acheter du gazole ? Elle est à Blanzac-lès-Matha (Charente-Maritime), où le litre s'affiche à 1,436 euro en ce moment. Tandis que si vous roulez au sans-plomb, le meilleur plan se trouve à Port-Sainte-Foy-et-Ponchapt en Gironde (1,498 euro le litre de SP 95-E10).
Le record historique de prix du baril de pétrole en dollars constants de 103,76 dollars d' avril 1980 qui datait du deuxième choc pétrolier a été battu le 3 mars 2008.
Pour Maria-Eugenia Sanin, la hausse des prix des carburants est inhérente aux marchés. Une question d'offre et de demande. Or, en ce moment, l'offre est réduite et la demande explose. L'ensemble des géants pétroliers sont dans une "course à l'approvisionnement et aux stocks", pour éviter les ruptures.
d' une crise économique. En quelques mois seulement, le cours du pétrole quadruple. Le baril passe de 2,60 dollars en octobre 1973 à 11,65 dollars en janvier 1974.
Le diesel est un sous-produit du pétrole. Il est raffiné aux mêmes endroits que l'essence. «Ce n'est pas juste utilisé dans les camions. Dans les avions, aussi, et même le mazout, pour l'huile de chauffage, c'est fait avec du diesel», explique Dan McTeague, président de l'organisme Canadians for Affordable Energy.
Et c'est pour ça que régulièrement dans l'actualité, on a l'envolée du prix du pétrole comme en 2008 ou encore l'essence à 1 franc 62 en 1980.
Parce qu'elle pèse 60 % du prix, la fiscalité est le premier facteur d'augmentation des prix à la pompe. Certaines des taxes « sont indépendantes des fluctuations du cours du baril », poursuit l'économiste du Cepii, comme la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (Ticpe) gelée depuis 2018.