"C'est dû à une tension du marché et au fait que l'on n'a pas de visibilité sur les stocks détenus", estime Julie Gérard. Une entreprise comme "So Chips" est extrêmement dépendante de cette huile pour produire ses chips.
La menace d'une pénurie et les cours élevés du pétrole ont dopé tous les oléagineux (colza, tournesol, soja, palme), qui servent à produire des huiles, de l'aliment pour bétail et sont aussi utilisés comme agrocarburants. La tonne de tournesol coûtait 640 euros mi-février, contre près de 1000 euros désormais.
La pénurie d'huile de tournesol provoquée par la guerre en Ukraine a amené de nombreux industriels de l'agroalimentaire à modifier leurs recettes. Bonne nouvelle pour les consommateurs : dans la très grande majorité des produits, l'huile de tournesol a été remplacée par de l'huile de colza, meilleure pour la santé.
En août 2021, l'huile de tournesol étudiée par le spécialiste ne coûtait que 1, 45 €, avant de passer à 1,69 € à partir de janvier 2022, puis à 1,99 € en avril.
Pour éviter d'augmenter le prix de leurs produits, certains changent leurs recettes en réduisant la part d'huile de tournesol ou en la supprimant complètement. Ils la remplacent alors par d'autres huiles végétales comme celle de palme, de colza, la graisse de coprah (issue de la noix de coco) et le blanc de bœuf.
Après la pénurie de moutarde, d'autres produits pourraient prochainement manquer dans les rayons, explique BFM TV lundi 22 août 2022. Parmi eux, les huiles, les féculents, les farines, les pâtes et le riz.
L'huile de figue de Barbarie est célèbre pour ses propriétés anti-âges grâce à sa concentration en vitamine E, plus élevée par rapport aux autres huiles. Rare et produit uniquement de manière artisanale, cet élixir est vendu au prix de 1 000 euros le litre.
Les surfaces de tournesol sont de 550 000 ha pour une production de 1,2 million de tonnes, soit 16% du total européen. Les principales régions de production se situent en Poitou-Charentes, Pays de la Loire, Centre-Val de Loire, Bourgogne, Nouvelle Aquitaine et Occitanie.
Après le papier toilette pendant le confinement, les consommateurs se ruent sur l'huile de tournesol, touchée à son tour par la pénurie à cause de la guerre en Ukraine. Deux anthropologues réagissent au phénomène collectif d'achats compulsifs dans les moments de crise.
L'Ukraine est la première productrice mondiale de tournesol, avec 50% du marché, talonnée par la Russie : à eux deux, ces deux pays en guerre représentent 80% des ressources. Outre l'huile, cette hégémonie sur la production concerne aussi les tourteaux de tournesol, destinés à l'alimentation animale.
L'Indonésie est le premier producteur d'huile de palme de la planète, avec près de 60 % du volume mondial, expédiant à l'étranger jusqu'aux deux tiers de sa production annuelle, soit environ 30 millions de tonnes.
« La Russie et l'Ukraine représentent 80 % de la production mondiale d'huile de tournesol : 50 % pour l'Ukraine, 30 % pour la Russie », indique Fabien Razac, directeur marketing de Lesieur, le leader français des huiles.
La flambée du coût de certaines matières pousse les gérants de kébab à augmenter les prix de leurs plats. L'addition pourrait être plus salée dans les kébabs. Conséquence de la guerre en Ukraine, le cours de l'huile de tournesol flambe.
Pour quels prix ? En nous basant sur les tarifs pratiqués dans les enseignes de la grande distribution, l'huile de colza apparaît comme la moins chère. Puis viennent les huiles d'arachide et pépins de raisin. L'huile d'olive coûte quant à elle entre 5 et 10 euros le litre.
Après la levée des restrictions liées au Covid, les prix de l'énergie ont massivement grimpé. Les prix à la consommation du gaz, des carburants et dans une moindre mesure de l'électricité ont fortement augmenté en France entre décembre 2020 et octobre 2021 (respectivement de 41%, 21% et 3% ).
Par quoi remplacer l'huile de colza ? D'ailleurs, c'est déjà le cas dans certains supermarchés. Les consommateurs se sont rués sur les stocks par peur de manquer. Résultat : les rayons d'huile de tournesol et de colza sont vides et ne peuvent plus être approvisionnés.
En cause, une baisse des importations due au climat et à la guerre, et une trop faible production locale.
800 000 tonnes d'huiles végétales alimentaires sont consommées chaque année en France, avec une préférence pour l'huile de tournesol qui reste la plus vendue dans les grandes surfaces. Viennent ensuite l'huile d'olive, les huiles de mélange puis l'huile de colza.
Quelle est la provenance des huiles d'olive Puget ? Les olives proviennent de l'ensemble du bassin méditerranéen. Les huiles sont ensuite assemblées dans le Sud de la France dans notre usine située à Vitrolles.
En Italie, notre première étape, les provinces qui produisent le plus d'huile sont la Calabre et les Pouilles, tandis qu'en Espagne, la province de Jaén est le premier producteur et exportateur. C'est également à Jaén que l'on trouve la meilleure huile d'olive absolue 2020.
En terme de consommation par habitant et par an, la Grèce reste, malgré une dimunition, championne avec 23,1 litres, suivie par l'Espagne (14 l), l'Italie (12 l) et le Portugal (9 l). Les autres pays producteurs ont une consommation moindre : 5 l pour la Tunisie et la Tunisie, 2 l pour le Maroc...
Des achats de précaution qui posent problème
Le premier facteur expliquant cette situation est la guerre en Ukraine : « La Russie et l'Ukraine représentent 80 % des exportations mondiales d'huile de tournesol. Et la France importe deux tiers de ses approvisionnements d'Ukraine », nous explique Bercy.
L'huile d'arachide, l'huile de colza, de soja ou encore de tournesol en sont de bons exemples. Il est fortement déconseillé de faire chauffer ces huiles. Car l'aromatisation passe par l'infusion de morceaux (piment, épices, micro-morceaux) qui risquent de brûler. De plus, le goût s'évapore à la cuisson.
L'un des intérêts de l'huile d'olive est sa teneur en acides gras mono-insaturés, qui contribueraient à la prévention des maladies cardio-vasculaires. En revanche, elle est pauvre en vitamine E (12 mg/100 g) en comparaison avec les huiles de tournesol (56 mg) ou de maïs (30 mg).