Quant à la pensée nietzschéenne. En morale :
Tout penseur vraiment grand ne pense jamais qu'une unique question, et Nietzsche est le penseur du nihilisme. Aborder le massif nietzschéen n'est possible qu'à partir de cette question : mais elle ne fut précisément pensée en sa profondeur abyssale que par Nietzsche, et c'est dès lors en ce cercle qu'il faut s'engager.
(personne) qui fait preuve de pessimisme et de désenchantement moral. Sceptique, pessimiste, nihiliste, on l'est quand on y pense: le reste du temps (et ce reste est presque toute la vie), eh bien! on vit, on va, on vient (Lemaitre, Contemp., 1885, p. 208).
Un être vivant veut avant tout déployer sa force. La vie même est volonté de puissance, et l'instinct de conservation n'en est qu'une conséquence indirecte et des plus fréquentes » (Nietzsche, Par delà bien et mal, 13)).
L'homme moderne, dont les valeurs erronées et médiocres s'effondrent alors, bascule dans l'angoisse du vide et le nihilisme. Pour surmonter tout cela, et aller par-delà le bien et le mal, l'homme doit devenir un surhomme (tout simplement).
Nietzsche condamne donc la position dogmatique de Platon en matière de moral et lui oppose un perspectiviste allant en faveur de la vie et de ses conflits. Toutefois il reconnaît une distinction au sein de l'œuvre de Platon entre ce qui relève de l'homme lui-même et ce qui relève de la pensée de Socrate.
Selon Nietzsche, la morale, la religion catholique et les valeurs occidentales sont issues d'une inversion des valeurs qu'il est nécessaire de renverser. Pour lui, le christianisme et la morale de bien et de mal qui lui est associée condamne toute forme de vie et d'épanouissement menant au Surhomme.
Dans le Crépuscule des idoles, il déclare ainsi : « La valeur de la vie ne saurait être évaluée. Pas par un vivant, car il est partie, et même objet de litige ; pas davantage par un mort, pour une tout autre raison ». Pour Nietzsche, la vie n'est digne d'être vécue seulement si nous avons des buts à atteindre.
La vie est naturellement faite d'ombre et de lumière.
C'est, selon Nietzsche, grâce à cet équilibre des choses, par-delà le bien et le mal - pour reprendre l'un de ses plus célèbres ouvrages - entre nos faiblesses et la faculté de pouvoir aller de l'avant que l'on va pouvoir affirmer notre force vitale.
Celle-ci a tout d'abord une origine physiologique : le faible a intérêt à soutenir une morale valorisant la paix, l'humilité et le pardon, tandis que l'individu puissant physiquement prône naturellement la noblesse, le courage et la force. La morale classique a ensuite une origine psychologique.
Le nihilisme repose sur la remise en question des causalités, intentionnalités et normativités de l'existence. Il est une attitude ou doctrine qui nie l'être et l'absolu, et qui donc verse dans le relativisme. Cette notion est applicable à différents domaines : philosophique, religieux, littéraire et politique.
En morale : le Nihilisme exprime la ruine des valeurs de la civilisation occidentale. Soit le « nihilisme psychologique », dans lequel le devenir de l'homme se révèle vide et sans but à partir, entre autres, du motif de « la mort de Dieu ».
La métaphysique est essentiellement nihiliste : elle nie ce monde-ci, elle nie le corps (en lui donnant des propriétés d'identité qu'il n'a pas, ou en plaçant l'esprit comme supérieur), mais elle se nie aussi elle-même. Voilà pourquoi Nietzsche assimile le platonisme au christianisme, à la démocratie et à la science.
En effet, Nietzsche isole la personnalité de Socrate, qu'il circonscrit à partir des notions d'instinct, de pulsion et d'affect, de sa doctrine, qu'il appelle le socratisme et qu'il définit à partir de l'équation socratique raison = vertu = bonheur.
Pourquoi je sais certaines choses de plus que les autres ? pourquoi, d'une façon générale, je suis si malin ? — Je n'ai jamais réfléchi à des questions qui n'en sont pas, je ne me suis jamais gaspillé. Les véritables difficultés religieuses, par exemple, je ne les connais pas par expérience.
Tour d'horizon de certaines de ses idées. La pensée de Nietzsche invite constamment le lecteur à dépasser ce qu'il est et ainsi devenir une version améliorée de sa personne. Le concept qui résumé le mieux cela ? Le surhomme, ou la volonté de puissance.
Nietzsche critique la notion de monde développée par les philosophes idéalistes. Plus précisément, il s'oppose à l'idée d'un monde intelligible au-delà de notre réalité sensible, c'est-à-dire un monde supérieur tel que le topos noetos chez Platon ou le kosmos noetos chez Plotin.
TEXTE II – Il n'y a pas d'instinct de vérité
l'instinct de vérité » . Résumé : L'illusion sur soi-même est une tendance naturelle et un besoin vital de l'homme. L'instinct de l'homme le pousse d'abord à l'illusion, à la dissimulation, au rêve et au mensonge.
Le but de l'existence n'est pas de trouver le bonheur : c'est de trouver son utilité
Type humain supérieur, le surhomme doit redonner sens à l'histoire en faisant valoir son autonomie pleine et entière et sa volonté de puissance, c'est-à-dire de création, dans l'immanence la plus complète.
Une société déchoit quand elle prend pour principes d'action des valeurs antivitales, c'est-à-dire contraires au sens même de la vie, qui est la recherche insatiable du pouvoir et de la domination. La maladie moderne, le mal des civilisés, selon Nietzsche, c'est l'atonie et l'impuissance de la volonté.
Nietzsche ne reproche pas à Kant de prétendre connaître la chose en soi (il sait que ce n'est pas le cas), mais il critique le fait que Kant a distingué phénomène et chose en soi ainsi que le terme même de « phénomène », parce que ce terme présuppose l'existence d'un en soi.
Selon Nietzsche, Kant ne serait qu'un fonctionnaire du savoir; celui qui se limite à fonder des valeurs déjà établies ne serait qu'un "ouvrier philosophique." Pourtant, Nietzsche et Kant se mettent d'accord, quand ils attribuent un rôle privilégié à la critique, mais bien vite reapparaîssent les divergences entre eux.