En 1545, Rabelais obtient un privilège royal pour l'impression du Tiers Livre ; édité en 1546, Rabelais le signe de son propre nom. Le livre est aussitôt censuré pour hérésie.
Le 19 septembre 1545, Rabelais obtient un privilège royal pour l'impression du Tiers Livre, édité en 1546 chez Chrestien Wechel, qu'il signe de son propre nom. Les théologiens de la Sorbonne le condamnent alors pour hérésie, accusation évoquée dans l'épître dédicatoire du Quart Livre.
- 1545 : il obtient un privilège de François Ier pour imprimer librement ses livres pendant dix ans. - 1546 : Parution du Tiers Livre, où Rabelais a renoncé à la satire religieuse et aux violentes attaques contre la Sorbonne, qui condamne cependant l'ouvrage.
Rabelais fait le récit d'un combat burlesque. Le combat est désordonné : "sans ordre ni enseigne". Les combattants sont superstitieux : "Sainte Barbe", "Saint George". Ils invoquent les saints pour se battre.
Rabelais et la censure
Par exemple la phrase : « Je n'y ferais pas de beaux placards de merde », publiée probablement en 1535 et faisant référence à l'affaire des placards, devient dans les éditions successives : « pour les mettre en évidence et confréries de ma paroisse ».
Par les exploits guerriers de Frère Jean des Entommeures (répondant au thème du gigantisme par l'extraordinaire force de ses coups et la démesure de sa puissance digne des héros de l'Iliade), Rabelais dénonce le non respect des hommes et du sang versé, même lorsqu'ils renoncent, expient, se retirent.
1542 : Les éditions définitives de Pantagruel et Gargantua paraissent à Lyon. Les deux œuvres sont censurées par le Parlement à la demande des théologiens, en même temps que des œuvres d'Érasme, Marot ou Calvin.
Quelle est la morale de Gargantua ? On l'a dit, Rabelais utilise le rire pour faire passer des messages à ceux qui lisent le roman. Celui que l'on peut retenir avant tout est bien de chercher à comprendre le monde qui nous entoure, respecter certains principes afin que celui-ci ne verse pas dans le chaos.
Dans Gargantua, le rire est un outil d'éducation et de transmission : il porte un savoir précieux, des valeurs fondamentales, il entretient l'imagination, l'inventivité, et un profond désir d'indépendance.
On le voit, le gigantisme, en tant que caractéristique physique ou comme appétit, est à l'origine du rire rabelaisien. Gigantisme : Caractère de ce qui est démesurément grand. D'une part, tout est disproportionné autour de Gargantua.
Le programme propre de Rabelais vise l'homme tout entier, non plus le solitaire enfermé dans sa bibliothèque, mais la personne destinée à l'action, à la communauté civile, au devoir national. Ce n'est point une éducation de collège ; son jeune prince est confié à l'excellent précepteur Ponocrates.
Rabelais est un humaniste car sa passion de l'Antiquité le fait étudier les langues anciennes et traduire les ouvrages antiques en la langue parlée par ses contemporains. Il rompt avec le Moyen Âge en critiquant la société de son temps.
L'humaniste affirme sa foi en l'être humain qu'il place au centre de tout. L'homme grandit et évolue alors au contact de la culture antique, de la science mais aussi dans un rapport nouveau à la nature et à la religion.
Au XVIe siècle, l'oeuvre majeure de Rabelais (Gargantua, Pantagruel, Troisième Livre, Quatrième Livre et Cinquième Livre) a été publiée sur une durée d'environ trente ans, de Pantagruel (1532) à l'édition posthume du Cinquième Livre (1564).
L'écriture de Rabelais est incontestablement œuvre de littérature, au service d'une pensée libre : on y retrouve l'art du narrateur populaire, la conviction du philosophe humaniste. C'est une écriture en liberté qui échappe par le rire et au fil des siècles, à la censure.
Il est le personnage éponyme principal. Il est le fils de Grandgousier dont il reçoit les mêmes attributs onomastiques puisque son nom lui est imposé relativement à ses premiers mots : « A boire ». « Gargantua » signifie « que grand tu as (gosier) ».
Figure débonnaire, svelte, grand, sportif, frère Jean s'inscrit en faux par rapport à la figure des moines. C'est une manière de satire de la vie monacale du temps, de ses excès.
On notera le portrait peu flatteur (mais fait par un connaisseur) des parisiens par Rabelais : le peuple de Paris est tellement sot, tellement badaud et stupide de nature … les Parisiens, qui sont par nature bons jureurs et bons juristes, quelque peu imbus d'eux-mêmes …
Homme de la Renaissance, il a allié, sa vie durant, foi en Dieu, discours anticléricaux, pensée humaniste et sens de la farce. Ses deux principaux héros littéraires, des géants, père et fils, sont issus de la littérature du Moyen Age.
L'abbaye de Thélème et la fin du livre
Gargantua décide de récompenser frère Jean en lui offrant des terres et notamment des abbayes, mais ce dernier commence par refuser, ne sachant pas comment gouverner. Il accepte finalement de fonder sa propre abbaye dans le pays de Thélème.
Mais la vie des mortels, comme les Fanfreluches, n'est pas si insignifiante qu'on pourrait le croire. C'est pourquoi Rabelais a placé l'énigme au début du Gargantua : pour confronter les mortels, et plus précisément les lecteurs, à leur façon d'être inauthentiques.
Rabelais fait une satire féroce de l'éducation sophiste, qui, selon lui, ne permet à l'élève ni de trouver du plaisir à apprendre, ni de vivre en société. Il lui oppose un éloge appuyé de l'éducation humaniste, qui forme des jeunes gens cultivés et aptes à aller vers l'autre.
Les œuvres de Rabelais se démarquent par leur tonalité burlesque et satirique. L'auteur y mêle ainsi étroitement des sujets sérieux et des anecdotes plus comiques et fantaisistes. Rabelais fait le lien entre deux époques : il s'inspire des farces médiévales, parfois grossières, et des romans de chevalerie.
Afin de ne pas avoir de problèmes avec l'Eglise, le célèbre écrivain François Rabelais signa certains de ses plus célèbres romans, comme Pantagruel ou Gargantua, avec le pseudonyme "Alcofribas Nasier" qui est une anagramme de son nom.