La souffrance apparaît dans la quête du désir, et dès que celui-ci est satisfait, l'ennui survient. C'est pourquoi Schopenhauer écrit : « La vie oscille, comme une pendule de droite à gauche, de la souffrance à l'ennui »[4]. La vie va de la souffrance à l'ennui et inversement.
D'après Schopenhauer, la volonté de vivre, qui est le principe de toute existence mais aussi de tout mal, peut quasiment être anéantie : l'abnégation, la pitié, la création artistique, qui nous détachent de nous-mêmes, détruisent en nous le vouloir-vivre, et nous préparent au nirvana.
Hartmann. Eduard von Hartmann (1842-1906) est le philosophe pessimiste le plus connu de la génération qui lui succède.
La thèse de Schopenhauer
La thèse défendue par Schopenhauer est que la satisfaction de nos désirs est insuffisante au bonheur ; par conséquent, la condition de l'homme est inévitablement malheureuse.
Toute la philosophie d'Arthur Schopenhauer est en effet marquée par le constat du caractère tragique de l'existence humaine. Selon le penseur allemand, nous passons toute notre vie à poursuivre un objet puis un autre, allant du désir et de la privation à la déception que la possession engendre toujours.
Schopenhauer met ici en évidence l'attribut qui fait du désir une souffrance : le désir est sans fin ; il ne connaît en lui aucune limite et ne s'achève qu'avec la vie elle-même. « La satisfaction d'aucun souhait ne peut procurer de contentement durable et inaltérable ».
La thèse défendue par Schopenhauer est que le « bonheur » se trouve dans un juste milieu temporel : entre la naissance du désir et sa satisfaction doit s'écouler une durée moyenne, qui évite les extrêmes (durée trop longue ou durée trop courte).
Selon Schopenhauer, le vrai bonheur consiste à travailler à la destruction de nos souffrances, et non à la recherche permanente du plaisir. Pour être heureux, nous devons nous contenter de ce que l'on a, repousser nos désirs inutiles et nous satisfaire des joies simples que nous offre la vie.
Schopenhauer et le tragique de la condition humaine :
L'homme se définit comme un animal métaphysique, capable de s'étonner devant sa propre existence et devant le spectacle du monde, un être aspirant à l'absolu. – Cette expression d' « animal métaphysique » est demeurée célèbre.
La Volonté, selon Schopenhauer, est la « chose en soi » cachée dans la profusion des phénomènes, elle est l'essence intime du monde. C'est une force, ou plutôt une puissance, aveugle et absurde, un principe dépourvu de savoir et de connaissance (au sens courant de ce terme).
Le pessimisme est un trait de la personnalité, ou un état d'esprit, qui désigne une vision négative de la vie en général. Le pessimiste a tendance à percevoir ce qui lui arrive de façon sombre. C'est le verre « à moitié vide ». Contrairement à l'optimiste, il a du mal à se projeter dans l'avenir de façon heureuse.
Être pessimiste, c'est envisager les choses du mauvais côté et avoir une vision négative de l'avenir. Le contraire le plus courant de pessimiste est optimiste .
L'optimisme désigne chez l'être humain un état d'esprit, durable ou passager, caractérisé par une perception positive du monde et de l'univers. Le fondement de l'optimisme moderne remonte à Socrate ; Platon l'a professé, puis Aristote.
Leopardi, Schopenhauer, Hartmann, 1878. Léon Jouvin, Le Pessimisme, 1892. Robert Grandsaignes d'Hauterive, Le Pessimisme De La Rochefoucauld, 1914. Friedrich Nietzsche, L'origine de la tragédie ou Hellénisme et pessimisme, 1943.
pessimisme
1. Doctrine qui soutient soit que tout est mal, soit que la somme des maux l'emporte sur celle des biens. 2. Tendance de quelqu'un qui, par caractère ou après réflexion, prévoit une issue fâcheuse aux événements, à la situation, qui en attend le pire.
1. Doctrine philosophique d'après laquelle le monde est bon et le bien y tient plus de place que le mal. 2. Disposition d'esprit qui incline à prendre les choses du bon côté : Tempérament enclin à l'optimisme.
métaphysique
1. Science de l'être en tant qu'être, recherche et étude des premiers principes et des causes premières, connaissance rationnelle des réalités transcendantes et des choses en elles-mêmes. 2. Conception propre à un philosophe dans ces domaines : La métaphysique de Descartes.
De manière générale, la métaphysique a pour objet des notions générales et abstraites telles que la substance des choses et leurs prédicats (qualité, quantité, relation).
La métaphysique est l'une des branches traditionnelles de la philosophie. On peut définir la métaphysique comme cette discipline prenant pour objet ce qui échappe à toute expérience possible, ce qui dépasse la réalité sensible, physique : Dieu, l'âme, la mort, etc.
Mais pour Schopenhauer, cela est impossible car notre organisme n'est, selon lui, pas conçu pour ça. Nous ne sentons pas le bonheur car « nous sentons la douleur mais non l'absence de douleur ». Ainsi, le bonheur serait “négatif”, c'est-à-dire qu'il se définirait comme une absence de souffrances, d'inquiétudes, etc.
Définition du désir
Le désir est une tension née d'un manque qui vise un objet ou un sujet dont la possession est susceptible de procurer de la satisfaction, donc du plaisir. Désirer signifie être à la recherche de ce dont on manque et dont le manque provoque de la souffrance.
L'impossibilité d'atteindre le bonheur par la satisfaction de tous les désirs. On en vient à affirmer qu'il est impossible d'atteindre le bonheur par la satisfaction de tous les désirs. Ils sont trop variés, trop multiples pour pouvoir être tous satisfaits.
Puisqu'il est un idéal impossible à atteindre, le bonheur n'existe pas réellement. Ce n'est ni un état, ni un but : c'est une idée. En tant qu'idée, le bonheur est imaginé différemment par chacun d'entre nous.
L'ennui est le mal du néant. En ce sens, l'ennui accompagne le bonheur, comme le désespoir accompagne le malheur : « La maladie de l'ennui est donc fille de bonheur »8. L'ennui est le vide de l'âme comblée. On retrouve ici l'intuition de Schopenhauer qui fait de l'ennui le fruit d'une satisfaction trop longue.
« Le bonheur est un idéal de l'imagination et non de la raison. » Pour Kant, le bonheur est un concept empirique : il est particulier (bien que tout le monde le recherche en tant que but universel) et vague, c'est-à-dire qu'il repose sur une idée que chacun se fait du bonheur.