Quand l'amour parle, il est le maître, et il parlera : adieu ; je vous quitte ; j'entends quelqu'un, c'est peut-être Monsieur Remy ; nous voilà embarqués poursuivons. (Il fait quelques pas, et revient.) À propos, tâchez que Marton prenne un peu de goût pour vous. L'amour et moi nous ferons le reste.
Dubois prononce alors la phrase-clef de l'œuvre : « Quand l'amour parle, il est le maître ; et il parlera. » Dubois apparaît comme un fin connaisseur du sentiment amoureux : il se propose de faire parler l'amour qui devient sujet de la phrase (« il parlera »).
Presque tous les personnages, en effet, ont recours à la fausse confidence : Araminte feint de vouloir épouser le Comte pour tromper Dorante ; Marton dupe sa maîtresse en lui recommandant d'épouser le Comte ; Dorante trompe Marton en lui laissant croire qu'il l'aime.
Les Fausses Confidences est une comédie en 3 actes de Marivaux. Elle fut représentée pour la première fois le 16 mars 1737 au Théâtre-Italien, à Paris. Avec cette pièce, l'œuvre dramatique de Marivaux aboutit à une forme de comédie en prose marquée par une sorte de réalisme bourgeois.
Dubois est un ancien valet de Dorante, congédié lors de la ruine du jeune homme, au service de la riche Araminte. Il est le chef d'orchestre du stratagème : il prend ainsi sa revanche sociale. Marton est la servante d'Araminte.
Ce qui est faux, c'est l'attitude de Dubois qui fait mine de transmettre un secret, alors qu'il s'est mis d'accord avec Dorante pour manipuler Araminte. Dubois simule, fait le comédien devant la jeune femme pour faire croire qu'il est de son côté. En quelque sorte, ce personnage introduit du théâtre dans le théâtre.
2) Manipulateur - C'est un manipulateur astucieux et plein d'assurance, qui est prêt à tout pour arriver à ses fins, il se montre dynamique, fin psychologue, et sans scrupule.
Dorante : Neveu de Monsieur Rémy. Il a perdu sa fortune, il est donc ruiné.
Les "fausses confidences" finiront par avoir raison du cœur de la belle et cède ainsi à Dorante. Ce dernier décide de se confesser en lui révélant le stratagème qui l'a mis en place pour la conquérir.
À la scène 13 de l'acte II, Araminte redouble ses fausses confidences en déclarant qu'elle veut épouser le comte. Il s'agit alors de provoquer Dorante, de l'obliger à se découvrir. Les scènes de l'acte III font penser à l'art tauromachique, lorsque le matador, ayant travaillé la bête, lui porte l'estocade.
On remarque ainsi la place capitale qu'occupe l'argent dans cette société. De plus, dans leur poursuite acharnée de richesses, les hommes perdent leurs valeurs morales (telles que l'honnêteté, la loyauté). Ceci est souligné par le comportement de Marton, la servante d'Araminte.
Outre Araminte, un autre personnage affermit peu à peu sa liberté d'action : Dubois. Valet de son état, il s'impose pourtant comme le personnage maître de cette pièce, dépassant de loin sa condition et surpassant, bien que le servant, son propre maître, Dorante.
Dubois son nouveau valet décide d'aider Dorante à conquérir le coeur de Araminte pour gagner l'amour et un nouveau statut d'homme fortuné perdu. Il a l'idée de faire passer Dorante comme nouvel intendant de Monsieur Rémy, procureur et oncle de Dorante.
Quelque chose que tu peux mentionner à l'oral : La place du langage dans la pièce est prépondérante. La confidence, qui suppose un secret que l'on dit à autrui, est aussi histoire de confiance. Le langage, dans la pièce de Marivaux, est au cœur de la manipulation mise en scène et de l'objectif de séduction.
Le titre les Fausses confidences annonce la dualité entre le mensonge et la vérité en opposant le terme “confidences”, qui désigne un aveu de confiance avec l'adjectif “fausses”. Plus précisément, il fait référence à la manipulation d'Araminte opérée par Dubois pour la rendre amoureuse de Dorante.
Les Fausses Confidences est considérée par beaucoup comme l'une des toutes meilleures pièces de Pierre de Marivaux. Et il est vrai qu'elle possède un côté alerte et plaisant. On y sent un peu de ruse du personnage principal, Dorante, mais pour la bonne cause, ce qu'on est tout de suite prêt à lui pardonner.
Dorante : Le personnage de Dorante est aussi d'une grande richesse et d'une grande complexité. Dorante est un bourgeois comme Araminte, “ honorable” comme elle, mais il est pauvre et c'est comme intendant – donc serviteur – qu'il entre dans sa maison.
Araminte est une femme de vertu et malgré sa richesse, elle n'est pas cupide contrairement à la majorité de son entourage (y compris sa mère). Ainsi donc, lorsqu'elle rencontre Dorante pour la première fois, elle est éprise de son caractère et apprécie sa personnalité.
Marton ouvre la scène en annonçant à Araminte que Dorante a déjà organisé son départ en recommandant un successeur : « Voilà une lettre de recommandation pour lui, et c'est M. Dorante qui l'a écrite. »
Dorante est pauvre, mais bien fait ; il aime Araminte, une jeune veuve fortunée, elle-même courtisée par le Comte et poussée au mariage par sa mère, qui rêve pour sa fille du doux titre de Comtesse Dorimont. La suivante d'Araminte, Marton, a elle aussi intérêt à ce mariage, car elle en sera récompensée par le Comte.
Les personnages des Fausses confidences de Marivaux. - Les personnages principaux : Dubois est l'ancien valet de Dorante. C'est un manipulateur astucieux et plein d'assurance, qui est prêt à tout pour arriver à ses fins, il se montre dynamique, fin psychologue, et sans scrupule.
Pour conquérir celle qui fera son bonheur et le rétablira dans son rang, Dorante est aidé par son ancien valet, qui use de stratagèmes pour permettre à Dorante de parvenir à ses fins. Dubois est le valet confident d'Araminte.
D'ailleurs, Marivaux accentue fortement les dissymétries entre les deux personnages : ils n'ont ni le même objectif, ni le même statut social, ni le même âge (Araminte a environ 35-37 ans alors que Dorante n'a que 29 ans) pour accroître ce sentiment de liberté qui doit se gagner au détriment d'un avenir assuré ...
Les intrigues, elles aussi, se plaisent à « masquer », d'où le rôle du stratagème, par exemple quand un personnage se cache pour surprendre une conversation, comme Néron dans Britannicus, ou quand certains se déguisent pour arriver à leurs fins, comme dans tant de comédies de Marivaux…