Madame Bovary a environ 167 ans.
Pourtant, Mme Bovary, c'est un peu elle. Il ne lui a pas échappé qu'elle aurait bientôt l'âge de l'héroïne de Flaubert lorsque celle-ci se suicide en avalant de l'arsenic, à 27 ans, criblée de dettes, déçue par son mari médecin comme par ses deux amants.
Charles Bovary :
149 nous apprend qu'à son premier mariage, « il avait vingt-deux ans », vingt-trois d'après une variante du bas de la page. En épousant Louise Mutel, le 16 avril 1836, Eugène Delamare, né le 14 novembre 1812, comptait, quant à lui, 23 ans et 5 mois.
Je vais donc répondre à vos questions : Madame Bovary n'a rien de vrai. C'est une histoire totalement inventée. Je n'y ai rien mis ni de mes sentiments, ni de mon existence. » Trois mois plus tard, le 4 Juin 1857, Flaubert écrivait de même : «Aucun modèle n'a posé devant moi.
Philippe DOUMENC
Dans un geste de désespoir, elle se tue en absorbant une forte dose d'arsenic – c'est du moins ce que prétend Flaubert. Or c'est un fait reconnu que l'arsenic, en une seule prise, n'est presque jamais mortel…
"C'est la faute de la fatalité", telle est la conclusion de Charles Bovary après le suicide de son épouse. Telle est en effet la morale de l'histoire vraie d'une femme qui tombe à cause d'une disproportion entre l'idée qu'elle se fait de la vie et la vie elle-même.
Ces personnages sont Charles Bovary, Roldolphe Boulanger et Léon Dupuis.
Rodolphe Boulanger : Il est le premier amant d'Emma et représente un reliquat du libertinage : il se joue d'Emma du début à la fin, incarnant l'amour charnel. Léon Dupuis : Le clerc de notaire de Yonville est le second amant d'Emma : ils partagent une relation platonique basée sur des échanges littéraires.
Les passages incriminés de Madame Bovary sont clairement considérés comme de mauvais goût et portant atteinte à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs ; pas assez toutefois pour mériter une condamnation.
Fille d'un riche fermier, Emma Rouault épouse Charles Bovary, officier de santé et veuf récent d'une femme tyrannique.
Emma Bovary : Emma Bovary, de son nom de jeune fille Emma Rouault, fille d'un fermier de Toste, petit village Normand, épouse Charles Bovary médecin médiocre. Fille unique et n'ayant plus sa mère, elle est envoyée au couvant ou elle passera son enfance bercée par des lectures romantiques « Paul et Virginie ».
Nom de famille d'origine anglaise. Femme bourgeoise qui s'ennuie dans son ménage, à l'image de l'héroïne éponyme du roman Madame Bovary.
Aux chercheurs, la lecture de l'acte d'accusation dressé pour le procès d'août 1848, suggérerait de menus rapprochements entre les circonstances, qui entourèrent la mort de la jeune femme décédée en août 1847, et la mort de Madame Bovary.
Emma s'ennuie, Flaubert s'ennuie donc le lecteur s'ennuie. Les personnages n'ont rien d'héroïque, la campagne est plate, il ne s'y passe rien, Monsieur Lheureux arnaque les gens, Charles rate l'opération de la jambe d'Hippolyte et Emma finit par mourir dans d'atroces souffrances.
Il la demande en mariage, elle accepte. Mais Emma a été élevée au couvent et a été bercée par ses lectures de romans à l'eau de rose : la réalité conjugale ne correspond pas à ses idéaux sentimentaux et elle en est vite déçue. Charles, lui, est au comble du bonheur et trouve son épouse parfaite.
Madame Bovary est donc un roman réaliste dans le sens où la vie est représentée dans ses aspects les triviaux, y compris dans sa cruelle réalité.
Pour éviter que Charles n'apprenne la situation, essaie de rassembler l'argent, demande de l'aide à Léon et propose même de revenir auprès de Rodolphe en échange d'argent. Celui-ci refuse et dans un dernier geste de désespoir, Emma avale de l'arsenic et meurt devant un Charles impuissant.
Madame Bovary est essentiellement une condamnation de cette propension de l'esprit à tout enjoliver, à parer la réalité la plus triviale des feux de l'imagination. Flaubert dénonce un certain romantisme par refus de l'invraisemblance et haine des lieux communs.
Lyons devient Yonville-l'Abbaye
Le réalisateur Jean Renoir transforme une première fois, en 1934, Lyons en d'Yonville-l'Abbaye, le bourg normand imaginé par Flaubert pour son roman Madame Bovary. En 1991, Claude Chabrol retient une nouvelle fois la commune du nord-est de l'Eure pour son adaptation de Madame Bovary.
Charles Bovary est un personnage largement discrédité dans l'histoire littéraire, par la faiblesse de son caractère et par sa profession d'officier de santé. Or, si Flaubert n'est pas tendre avec lui, il ne l'est guère avec les autres protagonistes de l'histoire non plus.
Charles ne meurt de rien, pas même d'une mort littéraire, selon le vieux mode d'une sublimation esthétique où l'infinie tristesse remplacerait le malaise organique.
Emma croit avoir un mariage de rêve mais va vite se rendre compte que ce n'est rien de tout cela. (p. 84) La vie est toujours la même avec sa monotonie. Elle qui s'est forgé un rêve de vie romanesque avec ses lectures, va vite déchanter et regretter de s'être mariée.
Cela peut paraître difficile à entendre au XXIe siècle : le roman est accusé d'outrage à la morale publique et à la religion, taxé de « réalisme vulgaire et souvent choquant », décrivant des scènes à la « couleur lascive » dans lesquelles Emma domine les hommes sans jamais rencontrer de force morale suffisamment ...
Gustave voue une passion platonique à Élisa Schlésinger, une femme mariée plus âgée que lui, rencontrée en 1836. De 1846 à 1854, il noue une relation amoureuse et intellectuelle avec Louise Colet.