Dom Juan nous apprend que la fidélité à soi-même est ainsi la première éthique d'une vie publique, et nous avertit du risque encouru lorsque que l'on renonce à son intégrité. Dom Juan n'adhère pas au système de valeurs religieuses qui fondent la bienséance de son temps.
Dom Juan ne dénonce pas explicitement et directement l'église et les dogmes chrétiens mais on peut lire la profession de foi matérialiste comme une raillerie du dogme de la Trinité et la scène du Pauvre comme la dénonciation de l'injustice divine, du faible secours qu'apporte Dieu et la prière aux indigents !
Les thèmes abordés : l'infidélité, la trahison, le mensonge, le mépris, le blasphème, la séduction, l'amour, le ridicule.
Dom Juan ne croit pas au Ciel. Il méprise les sacrements de l'église comme par exemple le mariage qui n'est pour lui qu'un moyen de séduction. La transgression : Dom Juan transgresse les mœurs. Il ne respecte pas du tout les femmes, le mariage, ni les règles sociales en général.
Bluwal, Stock, 1974). Les plans en contre-plongée, mettant le Commandeur en position de supériorité, annoncent le châtiment divin. Alors que le séducteur n'a cessé de promettre sa main sans la donner, ici, il la donne délibérément, ce que le gros plan souligne très nettement. Dom Juan meurt.
Cette mort a clairement une dimension cathartique (purgation à visée morale) : Dom Juan meurt par le feu, élément purificateur, et on peut voir dans la sentence du Commandeur (« l'endurcissement au péché traîne une mort funeste, et les grâces du Ciel que l'on renvoie ouvrent un chemin à sa foudre. ») un rappel à valeur ...
Le tragique est principalement incarné par les personnages d'Elvire et de Dom Louis, mais également par Dom Juan dans sa confrontation prométhéenne à l'au-delà. Tragique en effet est la situation d'Elvire, qui aime encore un Dom Juan, qui l'a séduite, enlevée et épousée, et n'en est plus aimée.
Dom Juan est un menteur et un manipulateur. Il séduit Mathurine et Charlotte en leur promettant de les épouser. Il ne tient pas sa promesse, mais il se moque aussi d'elles, les manipule, ménage la chèvre et le chou. Il se moque des fiancés, des frères, des amis.
Grand séducteur sans scrupules ; homme à succès féminins, toujours en quête d'aventures amoureuses.
Dom Juan est aussi un hypocrite, un menteur : il séduit Mathurine et Charlotte en leur offrant le mariage, promesse qu'il ne tiendra évidemment pas (II, 2 à 5) ; il donne de fausses raisons à Done Elvire pour expliquer son départ (I,3) ; il se dérobe au combat exigé par les frères d'Elvire (V, 3) prétextant le refus de ...
Dom Juan tantôt utilise le langage de l'hypocrisie pour se défendre tantôt il se sert de la rhétorique pour séduire ses victimes: c'est à travers le pouvoir verbal qu'il arrache une femme à un homme. Le langage est la clé du jeu de miroirs sur lequel la pièce est fondée.
Il méprise le sacré, comme lorsqu'il dit au pauvre : « pour l'amour de l'humanité » (III, 2, p. 9-72, l. 39) alors que la phrase habituelle est « pour l'amour de Dieu ». A l'inverse, Sganarelle croit en Dieu et craint la fureur divine si Dom Juan ne se repent pas.
Don Juan est mort de la main du Commandeur. Don Juan n'en finit pas de mourir, de siècle en siècle, injustement assassiné par la justice divine. Et si au vingt-et-unième siècle, on revisitait le mythe de Don Juan en interrogeant le récit de sa mort ?
Don Juan croit uniquement en arithmétique tandis que son valet tante de le convaincre du mieux qu'il puisse de croire aux effets bénéfique de la médecine de l'époque, mais sans y réussir pour autant.
Don Juan est homme, mais il pourrait être femme. Son histoire montre que le donjuanisme n'a pas de sexe, c'est le comportement de quelqu'un qui séduit pour s'affirmer. Don Juan séduit pour le plaisir de vaincre la résistance. Il fait ce qui est nécessaire « jusqu'à y parvenir », exactement comme vous.
La stratégie de séduction de Dom Juan
Il fait une déclaration d'amour. Il la demande en mariage et utilise le champ lexical de l'honneur : "bonne foi", "honneur", "loyauté", "morale". Proposer le mariage lui permet de faire croire qu'il est sincère, puisque c'est un véritable engagement.
Don Juan s'emploie pour qualifier un homme qui est un grand séducteur et agit sans scrupule pour séduire les femmes. Exemple : Belle comme le sont les déesses, elle attire toutes sortes d'hommes, les plus nombreux sont les don Juan.
Pour Dom Juan, tout moyen est bon, s'il lui permet d'assouvir sa passion. Alors, doit-on tout faire pour être heureux ? La question porte sur un but : « le bonheur », et sur les moyens pour arriver au but, « tout faire ». Le bonheur est effectivement, semble-t-il, le grand but.
L'histoire raconte qu'après avoir tué le commandeur de Catalogne, le jeune homme a enlevé sa fille. Ainsi "être un Don Juan" fait, de nos jours, référence à une personne qui aime séduire un grand nombre de femmes sans aucun scrupule.
Il aime réduire la résistance des femmes, car la résistance le détruit. Il a besoin de se sentir aimé et ne supporte pas de voir entre deux personnes un véritable amour. En fait Dom Juan fuit éternellement l'amour car il est incapable d'aimer : il sait juste séduire.
Dom Juan n'adhère pas au système de valeurs religieuses qui fondent la bienséance de son temps. Il semble au contraire prendre un malin plaisir à s'en détourner, voire à le tourner en ridicule : c'est ainsi qu'il cherche à faire jurer, à l'acte III, un pauvre mendiant rencontré dans le bois.
La domination par la parole
Au théâtre, la parole est souvent enjeu de confl it et de pouvoir. Dom Juan se sort de nombreuses situations parce qu'il maîtrise le langage : il est capable de faire l'éloge des pires défauts, domine la plupart des dialogues (► texte 5).
Il est bien sûr le type du valet, glouton, lâche, servile, bête, bavard, et sympathique, mais sa fonction et sa caution morales sont équivoques. Il est à la fois le double et le négatif de Don Juan. Face à son maître impie, il réaffirme les valeurs ordinaires et la religion.
Au moins à trois reprises, le comportement de Dom Juan constitue une provocation par rapport à la foi catholique : Il méprise le mariage qui est l'un des sacrements de l'Eglise. Par son libertinage de mœurs, il bafoue l'engagement solennel pris devant Dieu.
Sganarelle représente le double et le contraire de Dom Juan ; défenseur de la religion, il est aussi poltron, menteur, et surtout crédule. Dans la scène où il discute sérieusement (?) avec Dom Juan, il est en habit de médecin, ce qui chez Molière discrédite totalement le discours.