Dans sa préface, Molière écrit que la pièce a un but moral : "Rien ne reprend mieux les hommes que la peinture de leurs défauts". Il écrit Tartuffe pour que les hommes cessent d'être de faux dévots et des hypocrites.
Ainsi, sachant que celui-ci est un homme dévot, il a feint d'en être également un. Cependant, l'image de jouisseur qu'Orgon lui donne est totalement fausse. Tartuffe est en fait un homme cupide et jouisseur. Son but est de s'enrichir un maximum et par tous les moyens.
Orgon est un bourgeois fortuné et charitable qui recueille Tartuffe, un soi-disant homme d'Église qu'il admire. Mais ce séducteur invétéré (Tartuffe a pour habitude de séduire, c'est une manière d'être) n'est qu'un imposteur qui n'en veut qu'à la fortune de son hôte, lequel se laisse piteusement tromper et abuser.
Le succès est tel que "Tartuffe" va attirer les foudres de l'Église. L'archevêque de Paris accuse la comédie de salir l'image des croyants et celle de la dévotion. Molière, mettant en scène les méfaits d'une dévotion hypocrite, est alors censuré et doit retravailler son œuvre.
L'intrigue : Madame Pernelle, mère du bourgeois Orgon, est scandalisée par la vie qu'on mène chez son fils : la maisonnée ferait mieux de suivre les préceptes de Tartuffe, ce «saint homme» qu'Orgon a recueilli. Chacun proteste que ce n'est qu'un hypocrite qui berne Orgon.
Molière, dans cette pièce, dénonce la fausse dévotion. En effet, il se moque de ceux qui utilisent la religion à des fins personnelles. Ce sont des hypocrites. Tartuffe est une caricature des dévots du XVIIe siècle.
Ainsi, le personnage principal, Tartuffe, est un faux dévot qui manipule la religion pour avoir tout ce qu'il veut. C'est exactement le but de Molière; il rit de ces religieux hypocrites qui la manipulent pour réaliser tous leurs désirs.
Madame Pernelle et Orgon : ils sont naïfs, prenant fait et cause pour le Tartuffe, leur parole n'évolue pas. Dorine, Cléante, Elmire : ils s'entendent tous les trois pour démasquer le tartuffe, malgré trois caractères différents. Tartuffe est à part : c'est avant tout une figure fuyante, qui brille par son absence.
Le stratagème
Pour démasquer le faux dévot, Elmire feint ainsi d'être libertine, démasquant le libertin qui se cache derrière le faux dévot. Ces stratagèmes donnent lieu à de savoureuses scènes de comédie dans la comédie.
Mais la critique explicite des dévots dans la pièce contraint Louis XIV à censurer la pièce dès le lendemain. En 1664, le roi chrétien fait face à une montée du jansénisme, mouvement religieux en opposition à l'absolutisme royal, qu'il entend combattre avec l'appui de l'Église.
Madame Pernelle arrive et malgré les accusations de son fils refuse de croire à la fourberie de Tartuffe. Un huissier, M. Loyal, arrive et ordonne à Orgon et à sa famille de quitter les lieux avant demain sous peine d'expulsion. Madame Pernelle finit par reconnaître son erreur et son aveuglement.
Tartuffe, faux dévot chrétien, se réclamait de la même morale que ceux qu'il prenait de haut. Aujourd'hui, ceux qui pratiquent le signalement moral ne se font pas les champions d'une morale populaire ou universellement admise, mais très souvent cherchent à imposer de nouvelles normes.
Le classicisme, courant majeur à partir des années 1660, alors que Louis XIV règne à la cour. Le Tartuffe (1669) est une comédie de moeurs qui s'adresse à la raison et à l'équilibre de chacun. Elle s'attaque à l'hypocrisie et a la fausse dévotion tout en faisant rire.
le comique de moeur ou satire: l'auteur peint les vices et les moeurs de son époque. Il se moque d'un métier ou d'une classe sociale; tout au long de Tartuffe, Molière se moque des faux dévots.
Résumé : Orgon, un personnage assez important, est tombé sous la coupe de Tartuffe, hypocrite et maladroit. Il est le seul (avec sa mère, Madame Pernelle) à en être dupe. Tartuffe réussit à le manipuler en singeant la dévotion et a réussi à devenir son directeur de conscience.
D'un point de vue dramaturgique, Tartuffe est une pièce composite qui réécrit des schèmes propres à la farce, à la comédie à l'italienne, mais également à la tragédie.
Question 21 : Tartuffe est-il un personnage comique ? Pour Molière, la comédie à trois buts très précis: Plaire, divertir et instruire. Celui ci n'hésite pas dans Tartuffe à rappeler ces trois notions principales en les consacrant à un seul et même personnage qui s'avère ici être Orgon.
La compagnie du Saint-Sacrement dont la mère de Louis XIV est membre fait pression sur le roi. Louis XIV interdit donc la pièce. Molière adresse au roi un placet en août 1664 où il expose ses véritables intentions. Le dramaturge n'hésite pas à faire des lectures privées de la pièce.
Le stratagème est un motif récurrent, il est l'un des rouages essentiels de la mécanique de la comédie et assure incontestable- ment à l'intrigue une progression dramatique. Les comédies de Molière exploitent à loisir ce dispositif : les personnages rusés et audacieux y foisonnent et rivalisent d'ingé- niosité.
C'est un hypocrite sacrilège qui ne songe nullement au salut de l'âme d'Orgon. Il professe des leçons inconcevables comme de n'aimer personne. C'est un homme cupide et jouisseur dominé par la sensualité.
Par ces vers Tartuffe entend compléter l'image qu'il veut donner de lui-même, celle d'un parfait dévot, et achève ainsi de se présenter à nous comme le parfait hypocrite que nous attendions. Dans les quatre premiers vers, il avait voulu faire admirer l'ardeur de sa piété et de sa charité.
Tartuffe déclare ses sentiments en mêlant dans un discours mêlant langage amoureux et langage religieux. Il utilise un vocabulaire précieux qui, à l'image de l'amour courtois, place la femme sur un piédestal, comme une déesse adorée par son amant.
Faux dévot,
personne qui affecte hypocritement une dévotion outrée.
Tartuffe n'apparaît qu'à l'acte III, et Orgon à la scène 4 de l'acte I. Cela permet à Molière de peindre le couple Orgon / Tartuffe et la relation qui les unit, grâce aux répliques des autres personnages.