Jean-Jacques Rousseau fut non seulement un penseur des Lumières mais aussi un précurseur du romantisme.
Rousseau acquiert la gloire en 1749 après avoir gagné un concours d'écriture, en faisant valoir que l'homme naît naturellement bon et heureux et que c'est la société qui le corrompt et le rend malheureux. Il publie son premier ouvrage politique majeur, le « Discours de l'inégalité » en 1755.
Son style naïf n'est pas fortuit.
Par cette manière jugée primitive, il exalte le mythe de l'innocence à une époque où d'autres artistes, tels Gauguin, cherchent un retour à la pureté des origines. En 1891, Rousseau débute le thème des jungles, qui occupera une place importante dans son œuvre.
Mouvement littéraire, culturel et philosophique du XVIIIe siècle, les Lumières sont incarnées par des philosophes comme Rousseau, Montesquieu ou Voltaire. Leur but : la connaissance, l'égalité, la liberté face à la superstition, l'intolérance et la tyrannie.
Associant sincérité, humilité et plaidoyer pour lui-même, Rousseau cherche à brosser un portrait positif de lui-même et se présente essentiellement comme une victime de la vie. L'œuvre des Confessions fonde néanmoins le genre moderne de l'autobiographie et constitue un texte marquant de la littérature française.
Ses Confessions sont donc pensées dans le but de se justifier et de répondre aux nombreuses accusations dont il est victime et auxquelles il ne sait répondre qu'après coup. Rousseau aurait été, de plus, victime de paranoïa à ce moment de sa vie, pensant être gravement malade si ce n'est mourant.
Son oeuvre principale, "Du contrat social", analyse les principes fondateurs du droit politique. Pour Rousseau, seule une convention fondamentale peut légitimer l'autorité politique et permettre à la volonté générale du peuple d'exercer sa souveraineté.
C'est le siècle des philosophes (Montesquieu, Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Denis Diderot, d'Alembert), qui se concentrent tous sur un même sujet : la remise en question des structures politiques et des systèmes de valeurs traditionnelles (religion, monarchie absolue, éducation, sciences...).
Voltaire vante dans les Lettres philosophiques la paix qui s'installerait grâce au commerce et chante dans Le Mondain les raffinements du luxe, tandis que Rousseau dénonce dans le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes l'aliénation de toute société, définie à partir de la propriété ...
Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Telle est la devise des Lumières.
La thèse défendue par Rousseau est la suivante : le désir, en stimulant l'imagination, est producteur d'illusions agréables ; la satisfaction du désir, au contraire, dissipe ces illusions et l'espèce de bonheur qui leur est liée.
Dans Du contrat social, Rousseau établit qu'une bonne organisation sociale repose sur un pacte garantissant l'égalité et la liberté entre les citoyens. Ce pacte est contracté entre tous les participants, c'est-à-dire l'ensemble exhaustif des citoyens.
Pour Rousseau, la liberté de l'homme est strictement une liberté d'indépendance. Ma volonté ne me lie à personne d'autre. Je fais ce que je veux à une condition près, c'est que je le puisse. Ce qui fait que cette liberté « formellement d'indépendance infinie » est réellement restreinte.
Pour Rousseau, il y a en effet trois éducations : celle qui vient de la nature (« le développement interne de nos facultés et de nos organes »), celle qui vient des hommes et celle qui vient des choses (« l'acquis de notre propre expérience sur les objets »).
En écrivant son autobiographie, Rousseau cherche à faire réfléchir son lecteur à propos d'une société qu'il accuse de corrompre l'individu. Selon lui, plus l'homme vit en société, plus l'homme renonce à sa liberté.
Voltaire prend de haut la manière dont son cadet dénonce dans le Discours sur les sciences et les arts le raffinement aristocratique que lui-même chérit tant. Ami des nantis, des privilégiés et des souverains, il ne goûte pas non plus la dénonciation radicale des inégalités sociales par Rousseau.
En 1764, Rousseau le dénonce comme étant l'auteur d'un violent libelle antichrétien (Sermon des cinquante), publié anonymement. « Il est infâme d'être délateur, il est abominable de dénoncer son confrère », s'offusque Voltaire, qui révèle à son tour le secret de Rousseau : le Genevois a abandonné ses cinq enfants.
Socrate est condamné à mort par le tribunal de l'Héliée, à Athènes, en 399 avant J. -C. Plusieurs amis de Socrate proposent de le défendre, mais il refuse leur aide. Acceptant la sentence, bien que se défendant de l'accusation d'impiété, il boit volontairement la ciguë.
« Dans un passage de son traité Sur la nature des dieux (I 34, 93), Cicéron présente Socrate comme le “père de la philosophie”. Or suivant une autre tradition, bien établie, le premier philosophe fut en réalité Thalès de Milet, dont la naissance précède de plus d'un siècle celle de Socrate.
Rousseau est, certes, un philosophe des Lumières, en raison du caractère révolutionnaire de ses idées, mais il est aussi à contre-courant de la confiance de son époque dans le progrès. Ce paradoxe qui anime l'ensemble de ses écrits s'applique à la morale, à la politique, à l'éducation et à la religion.