La tragédie a une vocation morale en ceci qu'elle doit aider le spectateur à se libérer de ses passions par l'effet d'une purgation (catharsis) : cela ne sera possible que s'il éprouve pitié et terreur devant le comportement excessif et funeste des personnages, comme c'est le cas lorsqu'il se retrouve témoin de la ...
Phèdre vient voir Hippolyte afin de défendre les droits de son jeune fils à la succession de Thésée ; et déclare son amour à Hippolyte.
Le classicisme se reflète dans la passion qui mêle Phèdre et Hippolyte qui est l'une des raisons qui ont motivé Jean Racine à écrire cette pièce. L'idée de perfection se retrouve dans ce chef-d'œuvre de Jean Racine.
Mais la caractéristique principale du personnage qui est à l'origine de la pièce tient bien sûr à son amour incestueux pour son beau-fils Hippolyte, fils d'une amazone. Jouer Phèdre, c'est donc endosser toutes ces facettes qui se confrontent violemment dans son esprit torturé.
Aux prises avec la fatalité, Phèdre ne peut échapper ni à son amour, ni à l'issue tragique de la pièce. Elle fait face à un dilemme qui exclut toute issue heureuse : garder son secret et souffrir, ou l'avouer et mourir.
Phèdre tombe amoureuse par fatalité, c'est le destin qui l'oblige à aimer Hippolyte. Mais c'est elle qui a choisi d'avouer son amour, et donc de déclencher la tragédie.
Phèdre porte à la fois le poids de la culpabilité maternelle et des remords d'éprouver un amour incestueux. Elle souffre également de la jalousie envers une rivale plus jeune qu'elle , la belle Aricie dont Hippolyte est amoureux.
Phèdre, seconde femme de Thésée, roi d'Athènes, éprouve un amour criminel pour Hippolyte, le fils de son époux ; tel est le fatal secret que lui arrache, après bien des prières, Œnone, sa nourrice. Au moment où elle vient de faire ce cruel aveu, Thésée est absent et bientôt le bruit de sa mort se répand dans Athènes.
Il y a dans Phèdre deux sortes de passions amoureuses et l'amour pur d'Hippolyte pour Aricie, un amour respectueux et dévoué, et la passion furieuse de Phèdre pour Hippolyte, passion en outre interdite puisque incestueuse : Hippolyte est le beau-fils (le fils de l'époux) de Phèdre.
Parce qu'il a surpris et dénoncé la liaison secrète entre Aphrodite et Arès (ou Vénus et Mars, du côté latin), Hélios est maudit par la déesse de l'amour, qui abat son trait vengeur sur toute la famille.
Certe Phèdre est coupable. Elle est coupable d'un amour incestueux envers Hippolyte qui est le fils de Thésée, donc son beau fils. Elle est coupable d'avoir parler à Oenone de cet amour, qu'elle qualifie elle même de « coupable », qui la fait tant souffrir : « Je te laisse trop voir mes honteuse douleurs ».
La lecture de la préface est très éclairante ; Racine y montre que Phèdre est l'héroïne tragique par excellence : sa passion est interdite puisqu'elle aime son beau-fils, ce qui est considéré comme un inceste ; de plus, cette passion est « fatale » puisqu'elle est inscrite dans la destinée de l'héroïne.
Racine veut respecter à la lettre la prescription aristotélicienne : la tragédie doit engendre la pitié, et pour qu'il y ait pitié, il faut que le personnage ait une « faiblesse », c'est-à-dire qu'il soit humain, proche du spectateur, qui doit pouvoir s'identifier.
Phèdre, clamant sa culpabilité, subit son destin et exhibe son horreur fascinante. Elle est donc coupable puisqu'elle le dit. Cependant, cette culpabilité se limite à son intention et peut-être même à l'image projetée de cette intention . Elle aime son beau-fils, donc elle se dit incestueuse et maudite.
Combattant près du héros athénien, Antiope y aurait trouvé la mort de la main d'une Amazone, une certaine Molpadia. C'est après ce décès d'Antiope que Thésée aurait épousé Phèdre.
C'est parce qu'elle apprend accidentellement de son mari, à ce moment précis, qu'Hippolyte aime Aricie, que Phèdre se laisse aller à une « jalouse rage » soudaine (IV, 6, v. 1258) qui l'empêche d'intervenir assez vite pour sauver le jeune homme.
Phèdre décrit la passion comme un sentiment destructeur qui la pousse au vice. Elle mène un combat à armes inégales puisque la fureur des dieux et de l'amour s'est abattue sur elle. Consciente du fait qu'elle lutte en vain, elle considère la mort comme la seule échappatoire possible.
Chez Racine, Phèdre est une femme amoureuse et jalouse. Tout en essayant de garder la légende, comme l'amour hors du commun entre de Phèdre pour Hippolyte, Racine fait de Phèdre un personnage évoluant au grè de son amour. On la voit malade et prête à mourir tout au long de la pièce, mais à différents degrés.
Elle tombe amoureuse de son beau-fils, Hippolyte. La raison de cet amour est donnée par Pierre Grimal. Hippolyte honore Artémis tandis qu'il méprise Aphrodite. Cette dernière, pour se venger, suscite chez Phèdre cette passion coupable.
Cette souffrance est d'abord liée à un amour non réciproque et impossible. En effet, Hyppolite est le fils de Thésée, qui lui-même est le mari de Phèdre. L'horreur de cet inceste est soulignée par Phèdre elle-même au vers 33, avec l'emploi du verbe « ose ».
Phèdre avoue tout à Thésée, après avoir banni Œnone qui s'est ensuite jetée dans les flots; elle a pris auparavant du poison et s'effondre sur scène.
Phèdre a écouté le discours de Lysias sur l'amour, dont il détient une copie, ce qui suscite la curiosité de Socrate. Dans son Discours, Lysias affirme que dans une relation pédérastique (homosexuelle), un garçon doit donner ses faveurs à un vieil homme qui n'est pas dans l'amour plutôt qu'à celui qui est dans l'amour.
Jean Racine, le dramaturge qui a trahi Molière.
Phèdre est une tragédie classique de Racine jouée pour la première fois le 1er janvier 1677. Elle appartient au mouvement du classicisme. Ce mouvement culturel, esthétique et artistique euro- péen se développe en France sous le règne de Louis XIV (1661-1715).
Hippolyte devient un héros tragique, car sa mort était voulue par les dieux : "Un dieu qui d'aiguillons pressait leur flanc poudreux." Il est frappé par la fatalité.