Don Juan défend la thèse de l'inconstance dans l'amour. Il ne recherche que la conquête et ne trouve pas de satisfaction dans l'attachement. Ainsi, il se présente comme un libertin dans ses idées et dans ses mœurs.
La cible première de Molière dans la pièce est la religion. Dom Juan se moque des rites chrétiens, et particulièrement des coutumes chrétiennes comme l'aumône (scène du pauvre). Il dénonce ces pratiques comme étant hypocrites. Enfin, Molière peint une société hypocrite, attachée aux apparences.
Pour Dom Juan, il s'agit de dénoncer les illusions et faux semblants par l'illusion théâtrale elle-même !
Selon lui, le fait d'être fidèle peut conduire à la mort sociale et charnelle si elle n'est pas physique. Il pense que la fidélité tue la passion amoureuse : "lorsqu'on en est maître une fois, tout le beau de la passion est fini, et nous nous endormons dans la tranquillité d'un tel amour".
Il vit à l'écart de la société des hommes, est constamment en fuite (face aux frères d'Elvire par exemple), et représente un danger pour la société dans la mesure où il séduit toutes les femmes, même celles promises à d'autres que lui. Il transgresse aussi les règles imposées par son rang.
L'impétuosité de Dom Juan lui vaudra la mort par le Ciel, par l'entremise du bras d'une statue de pierre. En cela, il est représentatif d'une tragédie classique : la pièce se termine avec la mort du personnage principal.
La postérité, et en particulier l'époque romantique, ont vu en Dom Juan un homme désabusé, en décalage avec son époque, qui cherche désespérément l'accomplissement et va à sa propre mort. Cette évolution du mythe nourrit aussi la vision qu'on a aujourd'hui du héros de Molière.
Dom Juan est aussi un hypocrite, un menteur : il séduit Mathurine et Charlotte en leur offrant le mariage, promesse qu'il ne tiendra évidemment pas (II, 2 à 5) ; il donne de fausses raisons à Done Elvire pour expliquer son départ (I,3) ; il se dérobe au combat exigé par les frères d'Elvire (V, 3) prétextant le refus de ...
Pourquoi Molière a écrit Dom Juan? Se croyant fort de la protection du Roi Louis XIV, Molière contre-attaque par une comédie féroce contre l'hypocrisie, le Tartuffe ; la cabale des dévots l'accuse alors d'athéisme, une accusation très grave pouvant mettre sa vie en danger, et fait interdire Tartuffe.
Dom Juan ne respecte pas ce principe de charité lorsqu'il ne donne pas l'aumône spontanément ; par cette omission, il oblige le pauvre à quémander (« Si vous vouliez, Monsieur, me secourir de quelque aumône »).
On peut évoquer un dénouement tragique, non seulement en raison de la mort de personnage titre, mais aussi parce que Don Juan épouse jusqu'à la fin sa destinée. Son châtiment est d'ailleurs annoncé tout au long de la pièce. De même, le héros est soumis à un dilemme, se repentir ou mourir.
Or le personnage de Dom Juan scandalise en 1665 par son comportement libertin, c'est-à-dire libre par la pensée au point de vouloir s'affranchir du dogme religieux et libre dans les mœurs puisqu'il est un séducteur invétéré. Cette position est intenable au XVIIème siècle qui condamne l'athéisme.
Grand séducteur sans scrupules ; homme à succès féminins, toujours en quête d'aventures amoureuses.
Premières versions de Don Juan
Les forces romanesques faisant leur œuvre, il fait de Don Juan un jeune libertin arrogant, cynique et égocentrique, défiant de toute sa morgue l'ordre établi et surtout la morale chrétienne. Le personnage est si puissant qu'il ne tardera pas à s'imposer à d'autres grands auteurs.
A la différence des mythes antiques issus de la mythologie (Orphée), Don Juan est un mythe moderne qui tire sa source dans l'histoire d'un seigneur espagnol : Don Juan Tenorio. Ce seigneur libertin abandonna la fille d'un commandeur, après l'avoir déshonorée, et tua son père au cours d'un duel.
La figure de Sganarelle
Il croit en Dieu mais respecte l'athéisme de son maître, comme le montre ses deux répliques : la première témoigne de sa posture différente de celle de Dom Juan (« Vous ne connaissez pas Monsieur », la deuxième l'expose comme tolérant (« Va, va, jure un peu, il n'y a pas de mal »).
La pièce commence alors que Don Juan vient de quitter Done Elvire, une femme de la noblesse qu'il avait épousée après l'avoir enlevée d'un couvent. Done Elvire tente d'obtenir des explications mais Don Juan a déjà filé, avec une autre. Il rencontre Charlotte une paysanne qu'il séduit aussitôt.
II. Une dimension tragique Dom Juan, héros tragique Par son entêtement à posséder, à séduire, le comique devient tragique et Dom Juan avance inexorablement vers sa perte. Il y a une certaine fatalité dans son cheminement, du libertin, à l'homme châtié.
L'origine du mythe
Pour certains, elle tire sa source dans l'histoire d'un seigneur espagnol, Don Juan Tenorio, qui aurait vécu au XVIIe siècle. Ce libertin aurait abandonné la fille d'un commandeur, après l'avoir déshonorée, puis tué son père au cours d'un duel.
Don Juan est mort de la main du Commandeur. Don Juan n'en finit pas de mourir, de siècle en siècle, injustement assassiné par la justice divine.
On trouve aussi un rapport entre le langage et le surnaturel. Quand Dom Juan décide de se convertir pour tromper tout le monde, c'est à travers le langage qu'il passe de libertin à religieux hypocrite. Il est agnostique, il nie Dieu et le sens commun traditionnel et Done Elvire veut le convertir.
Don Juan paraît rejeter les règles de la vie sociale : il refuse la famille, ridiculise le mariage. Il affirme sa liberté et ne veut obéir qu'à son désir et à la nature. Il semble par ailleurs ne pas tenir compte des classes sociales, et accepte de parler avec un marchand, son valet, voire un pauvre.
Dom Juan doit de l'argent à Monsieur Dimanche, venu le lui réclamer. Il n'a aucune intention de régler sa dette mais consent à le recevoir. Face aux créanciers, il prétend avoir « le secret de les renvoyer satisfaits sans leur donner un double ».
Don Juan, c'est quelqu'un qui n'a pas accepté la possibilité de changer, d'évoluer, qui a peur », explique le psychiatre. Changer par l'humour. Prendre du recul, se regarder soi-même comme une petite souris de laboratoire confrontée à des choix.