L'essence de l'art consiste donc à faire apparaître au grand jour (et à développer), cette anticipation habituellement implicite de l'obscurité de la terre – mais aussi de l'énergie qui l'anime – comme ce qui est accueilli dans les sensations, anticipation sans laquelle les choses ne se seraient jamais montrées à nous ...
L'art n'est pas, seules les œuvres existent, ou plutôt, l'art, en sa vérité d'essence, n'est à l'œuvre que dans l'œuvre ; aussi, s'interroger sur ses prétentions à conduire vers ou atteindre à la vérité suppose que l'on questionne d'abord le mode d'être de l'œuvre, l'être- œuvre.
La spécificité de l'art ne réside peut-être pas dans l'œuvre produite, mais plutôt du côté de ce qui fait un artiste. Kant, cherchant à comprendre l'origine de l'art, en vient à penser que les règles de l'art découlent du génie de l'artiste. Ce génie repose sur l'originalité, l'exemplarité et l'inexplicable.
L'art regroupe les œuvres humaines destinées à toucher les sens et les émotions du public. Il peut s'agir aussi bien de peinture que de sculpture, vidéo, photo, dessin, littérature, musique, danse…
L'art agit enfin comme un important moyen d'aide à la réflexion par l'image, ou par tout autre langage, qu'il soit musical, théâtral ou gestuel. Il stimule la pensée, et facilite la compréhension. L'art est un langage universel.
Les neurosciences nous enseignent que l'art stimule des émotions intimes et profondes mais aussi que leur pratique développe les capacités cérébrales des enfants. Au delà, il satisfait d'abord un besoin esthétique en procurant une satisfaction désintéressée, le contraire des besoins primaires.
Il permet à chacun de décorer son environnement, de le personnifier. Il a également pour fonction de fasciner, de créer des passions. C'est un instrument d'éducation et de diffusion du savoir, mais, également un outil de propagande et d'endoctrinement.
L'art n'est pas une jouissance, un plaisir, ni un amusement : l'art est une grande chose. C'est un organe vital de l'humanité, qui transporte dans le domaine du sentiment les conceptions de la raison.
L'art se donne souvent comme mission de refléter l'esprit de son temps, d'être le témoin vivant d'une société. Ce faisant, il acquiert le pouvoir d'influencer les mentalités, et donc d'infléchir l'évolution de la société qu'il représente. Enfin, de façon beaucoup plus pragmatique, l'art crée un marché économique.
La culture, c'est le rapport à la chose. Je m'explique. L'art est une activité humaine archaïque, qui consiste à formuler (mettre en formes) un discours symbolique à l'aide de matériaux les plus divers (mots, images, sons, mouvements…)
L'art comme expression de l'idée
Bien souvent, les artistes se libèrent des contraintes de la société, pour pouvoir laisser libre-court à leurs émotions, leurs ressentis et leurs idées. L'art est donc perçu comme un moyen puissant d'exprimer des idées peu communes, ou de dénoncer certains maux de la société.
L'esthétique est l'une des branches traditionnelles de la philosophie. On peut définir la philosophie de l'art, ou l'esthétique, comme cette discipline qui cherche à répondre à la question : qu'est-ce que la beauté ?, ou qu'est-ce qu'une œuvre d'art ?
En conclusion, l'art agit sur l'esprit en se diffusant à l'aide de vecteurs inventés par la société humaine pour mieux communiquer idées et concepts. Il parvient ainsi à cultiver et à développer chez les humains le goût esthétique, leur permettant de construire un système de valeurs éthiques et morales.
La spécificité de la création artistique tient au débordement des règles par l'artiste. C'est par ce dépassement des règles que l'œuvre d'art prend forme au fur et à mesure, sous la main de l'artiste. Aucune règle ne préside, à l'avance, à l'apparition du beau. Il reste à dire en quoi l'artiste diffère de l'artisan.
Une œuvre d'art ne sert à rien, elle est inutile, c'est une fin en soi. Dans l'art, il y a une dimension esthétique fondamentale : une œuvre d'art est censée susciter des émotions, ce qui n'est pas l'essence de l'objet technique bien que cela puisse arriver.
Le but de l'art n'est pas d'apporter une connaissance. Il nous divertit, nous délasse, entraîne nos passions, excite nos désirs. Certes, il nous fait aussi réfléchir mais, en elle-même, une œuvre ne livre pas, contrairement aux sciences, de thèse à propos de la nature de la réalité ou des événements.
Dans sa phrase « Chaque homme est un artiste », il révèle que chaque homme a des capacités créatives et qui peut, dans tous les actes de sa vie quotidienne, réaliser de l'art et être artiste.
L'art contestataire est une forme d'art politique. Il peut aussi se traduire par l'art militant ou l'art engagé. L'art contestataire est rattaché à une cause politique. Il cherche à démontrer et à convaincre.
Les liens entre art et pouvoir ne semblent pas évidents tant on aimerait croire que la création artistique est indépendante de toute influence extérieure. Le pouvoir se sert des images, des signes pour renforcer son influence. Les artistes sont fréquemment sollicités pour renforcer l'image du pouvoir.
-l'art agit également sur notre cerveau archaïque, celle du plaisir et de la récompense, qui nous donne envie de vivre. Il stimule les hormones responsables du plaisir et de l'attachement : la dopamine, la sérotonine, l'ocytocine et la morphine endogène.
On peut affirmer que l'art est le propre de l'humain ou de toute autre conscience, en tant que découlant d'une intention, et que cette activité n'a pas de fonction pratique définie.
– que voit-on ? (décrire ce qui est représenté, parler aussi des couleurs, des formes, des matériaux, de la touche, de la composition, etc, en fonction du type d'œuvre) – quelle est sa signification, que nous évoque-t-elle, quel message l'artiste veut-il faire passer ? (et comment s'y prend-il ?)
Valeur morale
Ainsi notre relation appropriée aux œuvres d'art est morale tout autant que sensible et intellectuelle. Et la valeur de l'esthétique est aussi éthique en ce sens. Cette valeur morale de l'art a souvent été vantée. L'art témoignerait de notre élévation morale et de notre destinée spirituelle.
L'art nous reconduit à la réalité.
En effet, la vie quotidienne, le travail, les habitudes, les urgences de la vie font que nous n'avons le plus souvent qu'un rapport utilitaire aux choses. Notre contact avec la réalité est uniquement guidé par le façon dont elle nous aide à remplir nos buts.
L'art, sous toutes ses formes, peut donc être le support d'une dénonciation de la guerre et de ses atrocités. Il permet de dire l'indicible et de participer au devoir de mémoire. L'artiste tient alors le rôle de guide et aide le spectateur ou le lecteur à éprouver les émotions qu'il doit ressentir face à ces horreurs.