L'idée de Nietzsche, c'est qu'un affaiblissement du corps, une maladie, une impuissance, peut être à l'origine d'un nihilisme masqué, dont la pensée platonicienne se ferait l'écho. Nietzsche remarque que Socrate, au moment de mourir, demande qu'on aille sacrifier un coq à Asclépios, le dieu de la médecine.
En effet, Nietzsche isole la personnalité de Socrate, qu'il circonscrit à partir des notions d'instinct, de pulsion et d'affect, de sa doctrine, qu'il appelle le socratisme et qu'il définit à partir de l'équation socratique raison = vertu = bonheur.
Philosopher à coup de marteau, c'est tester les idoles ou les faux dieux (les valeurs morales) pour les démasquer en tant que tels. On pourrait aussi dire : il s'agit de sonder délicatement un mur en le tapant pour voir s'il sonne creux.
Nietzsche pense que tous les idéaux, qu'ils soient religieux, philosophiques ou politiques, ont la même finalité, celle d'inventer un au-delà meilleur que l'ici-bas et d'imaginer des valeurs « transcendantes ». Nier le vrai réel au nom de fausses réalités au lieu de l'assumer et de le vivre tel qu'il est.
Selon Nietzsche, la morale, la religion catholique et les valeurs occidentales sont issues d'une inversion des valeurs qu'il est nécessaire de renverser. Pour lui, le christianisme et la morale de bien et de mal qui lui est associée condamne toute forme de vie et d'épanouissement menant au Surhomme.
Nietzsche va plus loin, et s'oppose même au dualisme classique que l'on effectue entre âme et corps : l'être n'est que corps puisque l'être n'est que instinct.
Nietzsche définit sa philosophie comme un « platonisme inversé ». Tout en lui s'oppose aux entités métaphysiques platoniciennes, valorisées au détriment de la vie. Mais il partage avec Platon l'ambition politique d'ériger de nouvelles valeurs et de forger un homme nouveau.
Sans doute parce que Nietzsche soupçonnait que le « dogmatisme » de Socrate (le point de vue selon lequel une seule forme de vie, la vie selon la raison, est bonne pour l'humanité) n'avait pas été le point de vue de Socrate lui-même, mais l'inéluctable destin de l'engagement de Socrate en faveur de cette forme de vie ...
Le ressentiment chez Nietzsche, est un sentiment, empreint de colère et de haine, observable à travers la morale chrétienne qui a pour volonté de soumettre l'individu en vertu de sa propre faiblesse. La faiblesse de l'individu se constitue dans le corps ; il est infâme, sale, misérable etc.
Friedrich Nietzsche fut le premier philosophe à décrire le nihilisme comme étant l'ennemi des civilisations modernes. Cette théorie traite de l'absurdité de la vie, de l'inexistence de la morale et de la vérité.
Une société déchoit quand elle prend pour principes d'action des valeurs antivitales, c'est-à-dire contraires au sens même de la vie, qui est la recherche insatiable du pouvoir et de la domination. La maladie moderne, le mal des civilisés, selon Nietzsche, c'est l'atonie et l'impuissance de la volonté.
Tour d'horizon de certaines de ses idées. La pensée de Nietzsche invite constamment le lecteur à dépasser ce qu'il est et ainsi devenir une version améliorée de sa personne. Le concept qui résumé le mieux cela ? Le surhomme, ou la volonté de puissance.
En effet, selon Nietzsche, le goût des Grec, avec Socrate, s'altère au profit de la dialectique ; mais cette dernière ne vaut pas grand chose, car : « partout où l'autorité est encore de bon ton, partout où l'on ne donne pas des « raisons », mais des ordres, le dialecticien est une sorte de pitre. »
Nietzsche ne reproche pas à Kant de prétendre connaître la chose en soi (il sait que ce n'est pas le cas), mais il critique le fait que Kant a distingué phénomène et chose en soi ainsi que le terme même de « phénomène », parce que ce terme présuppose l'existence d'un en soi.
3) La mémoire empiète sur la vie humaine
Cela s'explique par le fait que, selon Nietzsche, le bonheur est la capacité de vivre sans avoir un jugement de valeur dépréciatif sur la vie présente.
Quant à la pensée nietzschéenne. En morale : le Nihilisme exprime la ruine des valeurs de la civilisation occidentale. Soit le « nihilisme psychologique », dans lequel le devenir de l'homme se révèle vide et sans but à partir, entre autres, du motif de « la mort de Dieu ».
Dans le Crépuscule des idoles, il déclare ainsi : « La valeur de la vie ne saurait être évaluée. Pas par un vivant, car il est partie, et même objet de litige ; pas davantage par un mort, pour une tout autre raison ». Pour Nietzsche, la vie n'est digne d'être vécue seulement si nous avons des buts à atteindre.
Ce que Socrate rejette, c'est l'idée que l'homme œuvre consciemment à sa propre perte. S'il s'engage dans la mauvaise voie, c'est parce qu'il ne sait pas que cette voie-ci est mauvaise. Autrement dit, lorsque que les hommes font le mal, c'est par ignorance du bien, parce qu'ils prennent ce mal pour un bien.
Contrairement à ce qu'on pourrait penser, l'écrit n'aide pas, selon lui, la mémoire à retenir ce qu'elle a vu auparavant. Loin d'être un remède à l'oubli, il le produit en fait, parce que le discours écrit engendre une insouciance à l'égard de ce qui est dit.
Euthyphron accorde (en 12d) que la piété est une partie du juste. Socrate demande alors, si la piété est une partie de la justice, quelle est cette partie. Euthyphron répond que c'est « la partie de la justice qui concerne les soins dus aux dieux, l'autre partie étant celle qui concerne les hommes ».
L'erreur de Nietzsche, à mon sens, est d'avoir étendu le relativisme non aux seules valeurs, comme faisait Spinoza, mais à la vérité elle-même, qui n'est plus pour lui qu'une valeur comme une autre. Cela voue la pensée à la sophistique.
La vie est naturellement faite d'ombre et de lumière.
C'est, selon Nietzsche, grâce à cet équilibre des choses, par-delà le bien et le mal - pour reprendre l'un de ses plus célèbres ouvrages - entre nos faiblesses et la faculté de pouvoir aller de l'avant que l'on va pouvoir affirmer notre force vitale.
L'inégalité naturelle des individus est une des croyances profondes de Nietzsche : chacun doit se créer lui-même sa vérité et sa morale ; ce qui est bon ou mauvais, utile ou nuisible pour l'un ne l'est pas nécessairement pour l'autre.
Les plus faibles, indique Nietzsche, sont plus intelligents, plus subtils, plus aptes à s'organiser, et par-dessus tout, ils savent mener une guerre de l'esprit : « L'histoire humaine serait une affaire vraiment trop stupide sans l'esprit que lui ont insufflé les hommes dénués de puissance. » (La Généalogie de la ...