Dom Juan : un libertin
Le portrait que Sganarelle fait de son maître n'est guère positif. Il le présente d'abord comme un libertin qui ne respecte pas le mariage : "épouseur à toutes mains".
Dom Juan nous apprend que la fidélité à soi-même est ainsi la première éthique d'une vie publique, et nous avertit du risque encouru lorsque que l'on renonce à son intégrité. Dom Juan n'adhère pas au système de valeurs religieuses qui fondent la bienséance de son temps.
Quel portrait de Dom Juan se dégage de cette tirade ? A travers cette tirade, Dom Juan fait le portrait d'un homme assoiffé de conquêtes amoureuses (I) qui présente toutes les caractéristiques du libertin (II).
Dom Juan a épousé Dona Elvire mais l'abandonne aussitôt et enlève une jeune femme promise à un autre. Mais la femme trahie le retrouve et le menace. Quant à sa nouvelle proie, elle lui échappe.
Dom Juan meurt à la fin de la pièce, tué par la statue du Commandeur. C'est un châtiment divin, qui a été annoncé dès le début de la pièce. Sganarelle le précise bien dans le dernier acte, Dom Juan est puni pour ses péchés.
Bluwal, Stock, 1974). Les plans en contre-plongée, mettant le Commandeur en position de supériorité, annoncent le châtiment divin. Alors que le séducteur n'a cessé de promettre sa main sans la donner, ici, il la donne délibérément, ce que le gros plan souligne très nettement. Dom Juan meurt.
Ce « stratagème » qu'est l'hypocrisie profite des plus faibles et les manipulent (« ceux-là, dis-je, sont toujours les dupes des autres »), comme l'illustre l'aphorisme final : « C'est ainsi qu'il faut profiter des faiblesses des hommes ».
– Je veux voir un peu ses raisons. DOM JUAN, bas, à Mathurine. – Je gage 1 qu'elle va vous dire que je lui ai promis de l'épouser.
Résumé Sganarelle, riche bourgeois veuf qui n'écoute que ses propres ambitions égoïstes, refuse de marier sa fille unique Lucinde car il serait forcé de payer une dot considérable à son gendre (qui deviendrait également l'héritier de la fortune de Sganarelle). Lucinde fait semblant d'être malade.
On peut évoquer un dénouement tragique, non seulement en raison de la mort de personnage titre, mais aussi parce que Don Juan épouse jusqu'à la fin sa destinée. Son châtiment est d'ailleurs annoncé tout au long de la pièce.
On ne peut donc plus voir en lui un simple esthète, qui apprécie la beauté, car il perd toute notion esthétique. Il n'est pas non plus un obsédé, maniaque ou autre psychopathe décidé à posséder tout ce qui lui plaît. Non, Dom Juan n'est rien de tout cela.
La psychologie de Don Juan
Pour lui “tout le plaisir de l'amour est dans le changement”, pour lui ce n'est nullement la prise qui l'intéresse mais la chasse, il ne redoute rien tant qu'une relation stable, et la personne même de la femme qu'il veut séduire ne l'intéresse pas.
Sganarelle se fâche car Martine l'insulte. 2. Quand Martine l'accable de reproches, Sganarelle plaisante. Quand Martine exige un changement, Sganarelle tente de l'apaiser, puis la menace.
Sganarelle, un faiseur de fagots de bois, ivrogne et brutal, bat sa femme Martine.
Le plus souvent joué par Molière lui-même, Sganarelle supplante Mascarille et annonce Scapin. Humain et plein de défauts (il est tour à tour vénal, incompétent, tyrannique, paresseux, égoïste…), il est au cœur de la farce et le contrepoint au pathétique.
Le spectre annonce et fait voir à Dom Juan sa mort tout comme Elvire lors de ses avertissements répétés. D'ailleurs on peut rapprocher ce spectre d'Elvire. En effet le spectre est une « femme voilée » (didascalie du début de la scène 5) + Dom Juan dit « Je crois connaître cette voix ».
Pierrot : Paysan, amoureux de Charlotte qui ne l'aime pas en retour. Il sauve don Juan de la noyade. Charlotte et Mathurine : Deux paysannes que don Juan rencontre après avoir fait naufrage. Gusman : Serviteur d'Elvire.
L'impétuosité de Dom Juan lui vaudra la mort par le Ciel, par l'entremise du bras d'une statue de pierre. En cela, il est représentatif d'une tragédie classique : la pièce se termine avec la mort du personnage principal.
Molière, Dom Juan (1665) Dans la première scène de la pièce, Sganarelle fait le portrait de son maître à Gusman, écuyer d'Elvire.
Dom Juan doit de l'argent à Monsieur Dimanche, venu le lui réclamer. Il n'a aucune intention de régler sa dette mais consent à le recevoir. Face aux créanciers, il prétend avoir « le secret de les renvoyer satisfaits sans leur donner un double ».
La figure de Sganarelle
Il croit en Dieu mais respecte l'athéisme de son maître, comme le montre ses deux répliques : la première témoigne de sa posture différente de celle de Dom Juan (« Vous ne connaissez pas Monsieur », la deuxième l'expose comme tolérant (« Va, va, jure un peu, il n'y a pas de mal »).
L'origine du mythe
Pour certains, elle tire sa source dans l'histoire d'un seigneur espagnol, Don Juan Tenorio, qui aurait vécu au XVIIe siècle. Ce libertin aurait abandonné la fille d'un commandeur, après l'avoir déshonorée, puis tué son père au cours d'un duel.
Dans cet affrontement, Dom Juan, par le marché qu'il propose au pauvre, figure le diable tentateur, tandis que le pauvre, qui n'a pas d'identité précise, est un personnage emblématique qui représente Dieu lui-même.
On trouve aussi un rapport entre le langage et le surnaturel. Quand Dom Juan décide de se convertir pour tromper tout le monde, c'est à travers le langage qu'il passe de libertin à religieux hypocrite. Il est agnostique, il nie Dieu et le sens commun traditionnel et Done Elvire veut le convertir.