Dom Juan se revendique comme anticonformiste. Contrairement aux autres personnages, il ne montre aucune stupeur face à la statue du commandeur qui lui parle. Pour lui, qu'une statue se mette en mouvement prouve bien qu'il est hors du commun.
Dom Juan se caractérise aussi par sa méchanceté : c'est un « grand seigneur méchant homme » (I, 1). Il aime en quelque sorte de façon sadique faire souffrir les autres. Il méprise la douleur de Done Elvire délaissée et humiliée, ou celle d'un Pierrot qui tente de préserver sa Charlotte.
Don Juan, libertin : un personnage à la fois athée et séducteur. Ce grand seigneur méchant homme multiplie les conquêtes (Elvire, Charlotte, Mathurine). Perpétuel insatisfait et mégalomane, il voudrait comme Alexandre (...) qu'il y eût d'autres mondes, pour y pouvoir étendre (s)es conquêtes amoureuses ».
Dom Juan est avant tout un héros par sa noblesse : il respecte les personnes qui appartiennent au même rang que lui. Il accorde également une certaine importance à l'honneur, qui était en quelque sorte une loi fondamentale chez les nobles.….
Dom Juan nous apprend que la fidélité à soi-même est ainsi la première éthique d'une vie publique, et nous avertit du risque encouru lorsque que l'on renonce à son intégrité. Dom Juan n'adhère pas au système de valeurs religieuses qui fondent la bienséance de son temps.
Le père de Dom Juan a une haute image de ce qu'il doit à son rang, et à la morale. C'est le type même du "père noble", et sa noblesse morale, l'amour sincère qu'il éprouve pour son fils, sa dignité en font un personnage touchant.
). La postérité, et en particulier l'époque romantique, ont vu en Dom Juan un homme désabusé, en décalage avec son époque, qui cherche désespérément l'accomplissement et va à sa propre mort. Cette évolution du mythe nourrit aussi la vision qu'on a aujourd'hui du héros de Molière.
Molière décrit lui-même son héros comme un "grand seigneur méchant homme". Mais plus que la luxure de Dom Juan, c'est sa relation à Dieu qui choque, la façon dont il en parle. On peut presque parler d'athéisme. Dom Juan en tout cas défie Dieu, il blasphème.
Un Don Juan a besoin d'en mettre plein la vue
Un séducteur compulsif n'est pas forcément un canon de beauté, mais il sait se mettre en valeur pour épater ses conquêtes. Il charme en étalant son argent, en portant des vêtements de marque ou encore en arborant une montre clinquante.
Don Juan paraît rejeter les règles de la vie sociale : il refuse la famille, ridiculise le mariage. Il affirme sa liberté et ne veut obéir qu'à son désir et à la nature. Il semble par ailleurs ne pas tenir compte des classes sociales, et accepte de parler avec un marchand, son valet, voire un pauvre.
Don Juan est mort de la main du Commandeur. Don Juan n'en finit pas de mourir, de siècle en siècle, injustement assassiné par la justice divine.
Dom Juan ne dénonce pas explicitement et directement l'église et les dogmes chrétiens mais on peut lire la profession de foi matérialiste comme une raillerie du dogme de la Trinité et la scène du Pauvre comme la dénonciation de l'injustice divine, du faible secours qu'apporte Dieu et la prière aux indigents !
L'intrigue étant orientée vers le châtiment final, le dénouement constitue le point d'orgue de la pièce. Dom Juan achève ici sa folle cavalcade vers la mort.
Thèmes. Le libertinage : Le libertinage et l'inconstance sont les principaux thèmes de la pièce. Don Juan défend la thèse de l'inconstance dans l'amour. Il ne recherche que la conquête et ne trouve pas de satisfaction dans l'attachement.
Il vit à l'écart de la société des hommes, est constamment en fuite (face aux frères d'Elvire par exemple), et représente un danger pour la société dans la mesure où il séduit toutes les femmes, même celles promises à d'autres que lui. Il transgresse aussi les règles imposées par son rang.
– Dom Juan exerce son autorité : coupe la parole, passe du « tu » au « vous » quand le dialogue se tend, voire insulte Sganarelle (« maître sot »). 2.2.2. La peur de Sganarelle : il n'ose pas dire ce qu'il pense – Il réprouve les mœurs de Dom Juan et pourtant se voit obligé de les approuver : « fort bonne ».
Selon lui, l'inconstance est la seule condition à respecter pour être heureux en amour. Cette doctrine est explicite dans la phrase : "tout le plaisir est dans le changement". D'ailleurs, il ne parle jamais d'une seule femme. Il emploie le pluriel pour désigner ses conquêtes amoureuses : "toutes les belles".
Don Juan, c'est quelqu'un qui n'a pas accepté la possibilité de changer, d'évoluer, qui a peur », explique le psychiatre. Changer par l'humour. Prendre du recul, se regarder soi-même comme une petite souris de laboratoire confrontée à des choix.
Don Juan est un personnage de fiction qui apparaît pour la première fois au XVII e siècle dans une pièce de théâtre de Tirso de Molina, jouée en 1630. Le mythe a été repris dans de nombreuses œuvres littéraires, musicales, picturales ou cinématographiques.
L'usage est d'écrire Dom Juan lorsqu'il s'agit du titre de l'œuvre de Molière, mais Don Juan quand il s'agit du personnage. Dom vient du latin dominus, le maître. Tandis que Don est un titre espagnol (Don Quichotte). En revanche, on dit Don Giovanni ou Don Juan de Mozart, lorsqu'il s'agit de l'opéra de Mozart.
Or le personnage de Dom Juan scandalise en 1665 par son comportement libertin, c'est-à-dire libre par la pensée au point de vouloir s'affranchir du dogme religieux et libre dans les mœurs puisqu'il est un séducteur invétéré. Cette position est intenable au XVIIème siècle qui condamne l'athéisme.
Molière, Dom Juan (1665) Dans la première scène de la pièce, Sganarelle fait le portrait de son maître à Gusman, écuyer d'Elvire.
La pièce commence alors que Don Juan vient de quitter Done Elvire, une femme de la noblesse qu'il avait épousée après l'avoir enlevée d'un couvent. Done Elvire tente d'obtenir des explications mais Don Juan a déjà filé, avec une autre. Il rencontre Charlotte une paysanne qu'il séduit aussitôt.
un feu invisible me brûle, je n'en puis plus, et tout mon corps devient un brasier ardent. Ah ! (Le tonnerre tombe avec un grand bruit et de grands éclairs sur Dom Juan ; la terre s'ouvre et l'abîme ; et il sort de grands feux de l'endroit où il est tombé.)