Quoi qu'il en soit, Mme de Lafayette nous a dit que Mlle de Chartres lui en avait effectivement été reconnaissante : « Comme Mlle de Chartres avait le cœur très noble et très bien fait, elle fut véritablement touchée de reconnaissance du procédé du prince de Clèves.
Une passion destructrice puisqu'elle causera indirectement la mort de sa mère puis celle du Prince, souffrant trop de savoir que sa femme ne lui porte pas les sentiments tant espérés.
La féérie de la rencontre entre les deux héros paraît presque ironique en effet, tant elle annonce, avec un pessimisme moral fondamental, l'impossibilité d'un amour heureux. Jamais Mme de Clèves ne désire s'unir à M. de Nemours, puisqu'elle désire Nemours en tant qu'il la désire inaccessible.
La princesse utilise ces concepts : elle vit Éros pour un autre que son époux, « sentiments qui vous déplaisent » (mais désir non accompli, elle est restée vertueuse). À son mari, elle accorde Philia, « amitié » et « estime ». Elle espère de lui Agapé, « pitié », « aimez-moi ».
Ce mariage n'est plus ni pour l'un ni pour l'autre un pacte de famille parce que Clèves épouse Mlle de Chartres par passion et sans tenir compte des alliances, parce que Mme de Chartres accepte un cadet et reconnaît à Clèves ce droit à la passion.
Légitimement il se place à ce titre au carrefour des alliances, sans pour autant les maîtriser : M"* de Valentinois, qui le hait, empêche en raison de leur parenté le mariage de M"e de Chartres avec le dauphin, tandis que Mme de Chartres, aidée, dans ses démarches matrimoniales, « du vidame qui était dans une grande ...
Faute d'avoir réussi lui-même à épouser Mlle de Chartres, M. de Clèves pouvait du moins se flatter maintenant que personne d'autre ne l'épouserait, puisque « personne n'osait plus penser à Mlle de Chartres, par la crainte de déplaire au roi ou par la pensée de ne pas réussir auprès d'une personne qui avait espéré un ...
Adoptant une dimension didactique (enseigner aux jeunes femmes les dangers de se laisser conduire par leurs passions ) , Madame de Lafayette consolide la vision de l'amour passion destructeur ; les âmes sont agitées, la souffrance est généralisée.
Réputation et vertu sont les maîtres-mots de cette morale : il faut avant tout garder la maîtrise de soi-même et maintenir des apparences vertueuses. Cette morale est notamment incarnée par la mère de l'héroïne, Mme de Chartres.
De retour de Paris, M. de Clèves lui apprend que son ami Sancerre était amoureux depuis près de deux ans de Mme de Tournon et que cette dernière avait secrètement promis à lui ainsi qu'à M. d'Estouville de les épouser. C'est seulement le jour de sa mort que M. de Sancerre apprend cette liaison secrète, confessée par M.
Mademoiselle de Chartres est une jeune fille de 16 ans qui arrive à la cour du roi Henri II. Le prince de Clèves tombe amoureux d'elle, mais ce sentiment n'est pas partagé. Ils se marient. Elle tombe amoureuse du duc de Nemours, mais leur amour est illégitime puisqu'elle est mariée.
Transition : Cette scène de rencontre théâtralisée, où se jouent à la fois des rapports personnels (Mme de Clèves/Nemours) et publics (bal en présence de la Cour du Roi), est marquée par les jeux de regard, qui trahissent les sentiments des personnages.
Elle tombe amoureuse du duc de Nemours, mais leur amour serait illégitime, puisqu'elle est mariée. Afin d'éviter de le revoir elle se retire de la cour, et avoue sa passion à son mari. Celui-ci meurt de chagrin. Elle décide alors de se retirer dans un couvent.
1- Ce roman est-il moral ? 2- Comment le goût des lecteurs et des spectateurs pour des fictions dont les personnages, inlassablement souffrent d'aimer peut-il s'expliquer ? 5- La société détermine-t-elle la destinée des personnages romanesques ? 6- Mme de Clèves est-elle une héroïne tragique ?
La princesse de Clèves intercepte une lettre d'amour destinée à une autre et croit que M. de Nemours en est l'auteur, ce qui cause en elle un sentiment de jalousie jusqu'alors inconnu. Elle découvre par la suite qu'il s'agissait d'un malentendu, mais garde de cet épisode un souvenir douloureux.
L'extrait choisi suit immédiatement une scène d'aveu particulièrement originale, que certains contemporains ont jugé invraisemblable : une femme avoue à son mari qu'elle en aime un autre pour qu'il lui permette de rester éloignée de cet homme, et donc de protéger leur mariage.
La mort du prince de Clèves est la conséquence directe de l'aveu et de la spirale de la jalousie : cette fin est déterminée par la passion de M. de Clèves. La structure de l'épisode fait alterner récit et dialogue au style direct.
Elle ne peut trahir un mari à qui elle a juré fidélité, qu'elle respecte profondément et à qui elle pense avouer son embrasement coupable. Une retenue et des scrupules qui font exception parmi les nombreuses intrigues amoureuses de la cour d'Henri II.
Les deux personnages sont encore là, mais loin de la cour. À la sociabilité affichée du début s'oppose la retraite dans l'austérité, le silence puis la mort. Après une grave maladie la princesse décide de ne jamais revenir « dans les lieux où était ce qu'elle avait aimé » et se retire dans une maison religieuse.
Cependant, la passion ne saurait être totalement disqualifiée ni condamnée dans ce roman, dans la mesure où elle s'accompagne d'une découverte, voire d'une affirmation de soi. De sorte que finalement, l'œuvre nous invite à une réflexion ouverte sur la passion, bien éloignée des jugements moraux trop tranchés.
Le chevalier de Guise cousin germain du roi est le rival du prince de Clèves (« Le chevalier de Guise lui avait donné quelque sorte de jalousie »).
Pourtant Mme de Clèves se considère comme étant hors du champ de séduction. Cette rencontre se présente comme un coup de foudre et elle renvoie à la première rencontre de Melle de Chartres chez le joailler.
Elle aime le duc de Nemours et lui donne des marques involontaires d'affection. Elle n'a que de l'estime pour son mari, mais elle lui reste fidèle, lui avouant sa passion coupable. Après la mort de son mari, elle refuse d'épouser Nemours : elle choisit son devoir et son repos.
Le Prince de Clèves, ravagé par la jalousie, meurt de chagrin. Ébranlée par la mort de son mari, la Princesse de Clèves refuse de vivre son amour avec le duc de Nemours et se retire dans un couvent jusqu'à la fin de ses jours.
Le personnage
Personnage imaginaire, inventé en 1678 par Madame de La Fayette (1634-1693), la princesse de Clèves, qui a donné son nom au roman du même nom, est une jeune fille de 15 ans qui vit à la cour du roi Henri II en 1559.