ayez de la force et du courage ” . Ce sont plus que des conseils qu'elle prodigue à sa fille : cela ressemble à des consignes et les paroles prononcées par la mère auront un retentissement important.
Quelle recommandation sa mère fait-elle à la princesse de Clèves avant de mourir ? Dans la première partie du roman, juste avant de mourir, Madame de Chartres recommande solennellement à sa fille de « s'arracher à la présence de Monsieur de Nemours pour ne pas « tomber comme les autres femmes ».
Mme de Chartres a entièrement dédié cette absence à l'éducation de sa fille, éducation non seulement consacrée à cultiver son esprit mais aussi sa vertu pour la préparer à la vie de cour comme nous le montrent les expressions « à cultiver son esprit et sa beauté » et « elle songea aussi à lui donner de la vertu et à ...
Le Prince de Clèves, ravagé par la jalousie, meurt de chagrin. Ébranlée par la mort de son mari, la Princesse de Clèves refuse de vivre son amour avec le duc de Nemours et se retire dans un couvent jusqu'à la fin de ses jours.
Le vidame de Chartres, qui est venu trouver le duc de Nemours chez lui, lui avoue que cette lettre lui appartient et vient lui demander de l'aider à cacher cela.
lettre de rupture adressée par Mme de Thémines au vidame de Chartres, et qu'elle lui demande, par l'intermédiaire d'un billet d'une amie, Madame d'Amboise, de lui restituer; c'est cette entreprise de restitution, et non l'envoi de la lettre, qui fait naître les problèmes en cascade, du moment où le vidame, ayant mis le ...
1. Suite du récit du Vidame de Chartres (l. 1-158) Le Vidame explique que c'est Madame de Thémines, avec qui il entretenait une liaison, qui lui a écrit la lettre.
Les deux personnages sont encore là, mais loin de la cour. À la sociabilité affichée du début s'oppose la retraite dans l'austérité, le silence puis la mort. Après une grave maladie la princesse décide de ne jamais revenir « dans les lieux où était ce qu'elle avait aimé » et se retire dans une maison religieuse.
La princesse sécurise son repos final en se mettant hors de portée des événements aléatoires qui l'ont tourmentée au cours de l'intrigue. Dès que le hasard ne peut plus l'atteindre, le récit se relâche et raconte immédiatement sa mort en moins d'une phrase.
La mère de la princesse occupe un rôle semblable au destin, au fatum tragique; En effet, c'est elle qui décide de lui donner un mari qu'elle n'aimera pas , laissant ainsi se développer, hors du mariage, un sentiment d'amour inassouvi qui la pousse vers le Duc de Nemours et qui finira par la tuer.
L'accent est mis sur les qualités spirituelles : « elle ne travailla pas seulement à cultiver son esprit et sa beauté ; elle songea aussi à lui donner de la vertu et à la lui rendre aimable », notamment sur la vertu qui revient régulièrement et qui est valorisée : « combien la vertu donnait d'éclat ».
C'est la raison pour laquelle elle engage sa fille à épouser Clèves : «elle ne craignit point de donner à sa fille un mari qu'elle ne pût aimer en lui donnant le pince de Clèves », elle supposait donc que amour-amicitia pouvait s'établir durant la vie commune, puisque sa fille n'avait aucune répugnance pour M. de ...
II/ L'éducation de Mademoiselle de Chartres :
Elle s'attache à cultiver sa beauté, son apparence, mais aussi, de façon quelque peu contradictoire, à la mettre en garde contre les passions que sa beauté pourrait susciter.
Nemours vient rendre visite à Mme de Clèves qui refuse de le recevoir. Cette attitude significative provoque une violente scène de jalousie de la part de M. de Clèves. Il part pour Reims, lieu du sacre du nouveau roi, alors que Mme de Clèves se réfugie à Coulommiers.
Elle avance principalement deux arguments : la crainte de ne plus être aimée (et la souffrance que cela lui causerait) ; le devoir de respecter son défunt mari (mort d'avoir cru qu'elle lui était infidèle).
Réputation et vertu sont les maîtres-mots de cette morale : il faut avant tout garder la maîtrise de soi-même et maintenir des apparences vertueuses. Cette morale est notamment incarnée par la mère de l'héroïne, Mme de Chartres.
La disparition du personnage rend l'héroïne éminemment vulnérable et c'est ce qui renforce la dimension tragique du livre; Cette péripétie est donc très importante et marque un tournant dans l'intrigue en laissant la princesse seule avec elle-même .
Le Vidame de Chartres, oncle de la princesse de Clèves et ami intime de M. de Nemours, est lui aussi très contrarié par cette lettre. Car la lettre qu'a lue la princesse de Clèves et qu'elle croyait adressée à Nemours lui appartenait, et le fait qu'elle circule entre toutes les mains de la Cour le contrarie énormément.
Or ici la princesse lit une lettre qui n'est pas adressée à celui qu'elle croit, et la communication est doublement pervertie : alors que l' émetteur est Mme de Thémines et le récepteur le vidame, s'ajoutent deux récepteurs supplémentaires : la princesse qui lit la lettre, et Nemours à qui elle pense qu'elle est ...
Consternée des marques de jalousie et de passion qu'elle a involontairement données à Nemours, elle se sent compromise à ses propres yeux, traîtresse à son mari et « honteuse de paraître si peu digne d'estime aux yeux même de son amant » (346).
Mme de La Fayette, influencée par le jansénisme, porte un regard pessimiste sur la passion. Son héroïne renonce à l'amour pour choisir une vie austère dédiée à la mémoire de son défunt mari.
S'en suivent de nombreuses complications qui conduisent finalement à la mort de Monsieur de Clèves. Alors libre de se remarier avec le duc de Nemours, la Princesse s'y refuse, par fidélité à la mémoire de son défunt époux et de crainte qu'une union éteigne avec le temps la passion de son amant.
Ayant perdu le soutien de sa mère, et afin d'éviter M. de Nemours, qu'elle ne peut s'empêcher d'estimer, Mme de Clèves décide de se retirer à la campagne. M. de Clèves reste à Paris, car il doit consoler l'un de ses amis, M. de Sancerre.
Le personnage
Personnage imaginaire, inventé en 1678 par Madame de La Fayette (1634-1693), la princesse de Clèves, qui a donné son nom au roman du même nom, est une jeune fille de 15 ans qui vit à la cour du roi Henri II en 1559.
La reine dauphine, l'épouse du fils aîné de Henri II, le futur et éphémère François II (1544-1560), doit être distinguée de la reine, la femme du roi, qui est Catherine de Médicis. Dans le roman, la princesse de Clèves est la confidente de la reine dauphine. C'est chez elle qu'aura lieu la scène du portrait dérobé.