La perfectibilité semble être un mot commode pour parler des perfectionnements dont l'homme est à la fois l'objet et le sujet. Elle est le signe de tous les changements survenus dans l'histoire et de toutes les capacités que l'homme a déployées pour s'élever au-dessus de sa condition originelle.
L'homme est perfectible, c'est-à-dire qu'il peut changer et plus spécifiquement, son destin serait de se perfectionner, de s'améliorer pour atteindre le bonheur (un sentiment) et non la connaissance. Il rêve de faire de la société une véritable communauté humaine….
L'éducation n'est pas originairement négative, la perfectibilité fonde la pensée pédagogique. La perfectibilité est une notion commune aux Lumières, le mot lui-même étant apparu vers 1750 dans la conversation de Turgot [29] Rousseau, Œuvres complètes, note 3, p.
La perfectibilité est la source des malheurs de l'homme.
Tout d'abord, elle est liée aux passions, et non pas à la raison, qui serait, elle, un produit de la contingence de l'histoire.
1) L'évidente perfectibilité de l'homme
Il s'agit de la capacité qu'a l'homme de s'améliorer au cours du temps. Rousseau considère qu'il s'agit d'une autre spécificité de l'homme, à côté de la liberté. Mais ce qui est particulier à cette faculté, c'est qu'elle est, pour sa part, absolument indéniable.
II- Un homme libreModifier
C'est une règle naturelle à laquelle il ne saurait se soustraire : l'animal est dans l'instinct, ne le réfléchit pas, ne s'en distancie pas, le vit. L'homme au contraire est agent libre. Il est intéressant de voir la définition que rousseau donne de la liberté.
Pour Rousseau, il y a en effet trois éducations : celle qui vient de la nature (« le développement interne de nos facultés et de nos organes »), celle qui vient des hommes et celle qui vient des choses (« l'acquis de notre propre expérience sur les objets »).
Rousseau. L'éducation doit être au service de l'homme lui-même, sans idée préconçue, attentive au potentiel de chacun. Car l'Homme est naturellement bon, et c'est donc en prenant pour modèle l'Enfant, dans un environnement au plus proche de la Nature, qu'on peut espérer en faire un adulte libre et responsable.
Il s'agit d'une éducation par la nature, une éducation qui refuse les opinions et la morale ; une éducation qui n'est pas basée sur les connaissances déclaratives, car l'apprentissage doit venir de l'expérience des choses et non de la connaissance par les mots.
L'homme éprouve la même impression, mais il se reconnaît libre d'acquiescer, ou de résister ; et c'est surtout dans la conscience de cette liberté que se montre la spiritualité de son âme : car la physique explique en quelque manière le mécanisme des sens et la formation des idées ; mais dans la puissance de vouloir ou ...
La pitié est pour Rousseau le sentiment fondamental, l'affection ou la vertu la plus naturelle, antérieure à toute réflexion : "C'est elle qui, dans l'état de Nature, tient lieu de Loi, de moeurs et de vertu, avec cet avantage que nul n'est tenté de désobéir à sa douce voix" (Discours sur l'origine et les fondements de ...
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“Pourquoi l'homme seul est-il sujet à devenir imbécile ? ” Par cette question abrupte, Rousseau fait voler en éclat cette prétendue supériorité de l'homme sur l'animal. Il observe en effet que les acquis de la civilisation ne sont ni définitifs ni irréversibles.
Dans l'état de nature selon Rousseau, l'homme est autosuffisant et cultive son bout de terre librement. Etre stupide, robuste et candide, l'homme naturel vit aussi dans un étatpré-moral, ne connaît ni le bien ni le mal et vit au présent, sans soucis des lendemains.
L'homme agit en déterminant lui-même la loi de son action. La moralité suppose la liberté. Or l'animal, lui, est déterminé dans son agir par des causes étrangères (l'instinct, la nécessité). De ce fait il n'est pas libre, donc pas moral, donc différent de l'homme et inférieur à lui.
Néanmoins, l'homme se distingue par l'usage de la parole, sa capacité à anticiper l'avenir, son intelligence, sa culture, sa moralité, et l'aptitude à imaginer les pensées d'un autre individu.
Jean-Jacques Rousseau L'emile
Rousseau soutient sa thèse en expliquant que les trois facteurs d'une bonne éducation sont la nature (le développement interne de nos facultés et de nos organes) ; l'homme (l'usage du développement) et les choses (l'acquis….
L'éducation négative n'est pas oisive, tant s'en faut; elle ne donne pas les vertus, mais elle prévient les vices; elle n'apprend pas la vérité, mais elle préserve de l'erreur; elle dispose l'enfant à tout ce qui peut le mener au vrai quand il est en état de l'entendre, et au bien quand il est en état de l'aimer.» ...
Au livre IX, on a une « bonne raison » de cet abandon : ne pouvant pas se charger lui-même de l'éducation de ses enfants, Rousseau ne voulait pas confier cette éducation à Thérèse et surtout à la mère de celle-ci : « Je frémis de les livrer à cette famille mal élevée pour en être élevés encore plus mal.
-J. Rousseau, c'est d'avoir postulé que l'homme n'est pas un moyen, mais une fin ; par conséquent l'éducation ne doit pas consister à faire de l'enfant un moyen en vue de la satisfaction des besoins sociaux. Elle doit le viser comme une fin en soi, cette fin étant sa liberté et son épanouissement en tant qu'individu.
L'éducation positive est agissante car elle met en mouvement l'esprit de l'enfant. Ce mouvement de l'esprit doit se faire conformément à l'ordre de la nature. Mais contrairement à cela, l'éducation positive va au-devant de l'ordre naturel des choses. C'est ce qui est dangereux et risqué selon Rousseau.
D'après Rousseau si c'est la raison qui fait l'homme, c'est le sentiment qui le conduit. L'homme a besoin de l'instinct avant d'avoir besoin de l'intelligence : ce qui est vrai du sauvage aussi bien que de l'enfant. Il y a donc non pas supériorité, mais antériorité de la sensibilité par rapport à la raison.
Le sort de l'humanité est tragique: le prétendu progrès augmente le malheur et le suicide le l'humanité. L'homme est plein d'aveuglement et d'incohérences, et il serait mieux de suivre le sentiment naturel que cette raison technique qui détruit la nature et aliène l'homme à sa propre technique.
Par conséquent l'Homme n'est pas vraiment libre puisque c'est son Inconscient qui le contrôle, le fait désirer des objets du désir ou le pousse à faire des choix (qui peuvent même être rationnels mais imposés par l'Inconscient).