Rire rabelaisien. Rire épanoui, moqueur.
Il vise d'abord à discréditer les nombreux ennemis de l'humanisme, mais il se double d'une dimension argumentative et critique : le rire est satirique. Première cible chez Rabelais : la Sorbonne, toute puissante faculté de théologie. Selon Rabelais, c'est sa cible la plus dangereuse.
Dans Gargantua, le rire est un outil d'éducation et de transmission : il porte un savoir précieux, des valeurs fondamentales, il entretient l'imagination, l'inventivité, et un profond désir d'indépendance.
Le comique satirique qu'utilise Rabelais permet de mettre l'accent sur l'absence d'intelligence et de conscience des personnages et des usages.
Rabelais s'adresse aux lecteurs malades en tant que médecin (avis aux lecteurs et prologue). Il prétend les guérir par le rire. Le rire a des vertus médicales : il empêche l'homme de sombrer dans la morosité et l'affliction (le chagrin). Vers 10 de l'avis aux lecteurs : « rire est le propre de l'homme ».
La fonction physiologique du rire est la manifestation physique du rire : cela permet au corps de se détendre (assouplir les muscles et les zygomatiques). Il existe une thérapie par le rire, la gélothérapie, qui permet aux personnes stressées de se détendre en se forçant à rire.
Dans un article sur Slate, Rachid Zerrouki citait Bergson qui expliquait que « le rire est méprisant et méprisable s'il sanctionne une couleur de peau, une appartenance ethnique, un genre ou une orientation sexuelle. » Néanmoins l'auteur du texte rappelle que le rire peut réduire l'anxiété et amener énormément de ...
Figure débonnaire, svelte, grand, sportif, frère Jean s'inscrit en faux par rapport à la figure des moines. C'est une manière de satire de la vie monacale du temps, de ses excès.
Mais doit-on pour autant penser que Gargantua n'est qu'un divertissement ? Le rire comme moyen de véhiculer des valeurs humanistes : - Face au désespoir, à la guerre, à la maladie, le rire permet de ne pas s'attarder sur son sort et d'imiter la philosophie joyeuse et dynamique de Gargantua.
Rabelais est totalement contre la guerre pour trois raisons principales. Tout d'abord, les guerres relèvent de causes le plus souvent absurdes et mineures. Ensuite, même si la guerre pouvait être justifiée, elle frappe la plupart du temps des innocents, et la vie des populations s'en trouve terriblement affectée.
Pour ce que rire est le propre de l'homme. » Selon les critiques, ce passage du texte de Rabelais serait inspiré d'un passage du traité des Parties des Animaux d'Aristote dans lequel ce dernier défend l'idée que : « l'homme est le seul animal qui ait la faculté de rire ».
Instruit dans une pédagogie qui suit une méthode scolastique, Rabelais rejette dans ses écrits l'enseignement de l'institution religieuse, où il va illustrer une pédagogie qui suit les modèles de l'humanisme : une éducation qui donne une place très importante à la nature, au Dieu et au savoir.
Ce parcours mêle deux verbes qui a priori n'ont rien à voir ensemble. On comprend aisément qu'une œuvre soit destinée à nous faire rire ; de la même manière, on conçoit aussi qu'elle nous instruise. Mais il est plus difficile d'imaginer un livre qui nous propose à la fois de rire et de nous instruire.
Rabelais dénonce aussi une croyance naïve et fait la satire de la religion. Il montre l'hypocrisie des croyances auxquelles personne ne croit vraiment : "Sainte Nitouche". Il ironise en utilisant les lieux où il y a le culte de la Vierge : ""de Cunault ! de Laurette ! de Bonnes Nouvelles ! de la Lenou ! de Rivière !"
Gargantua : le héros principal de l'histoire, un géant, fils de Grandgousier et de Gargamelle. Grandgousier : le père de Gargantua, mais aussi le roi à la fois généreux et pacifique. Picrochole : le roi voisin de Grandgousier. Il est aussi colérique, impulsif et déclare la guerre.
Dans Gargantua, un des thèmes clé est le gigantisme. Tout y est grand, géant, énorme, à la limite du ridicule. L'auteur Rabelais évoque des grands chiffres, des volumes gigantesques, des nombres imprononçables, des superficies disproportionnées. Au début, on assiste à la naissance d'un géant.
Par émulation (5), son esprit se développa, le désir d'étudier autrement et de se montrer à son avantage lui vinrent. Puis il le soumit à un tel rythme de travail qu'il ne perdait pas une heure de la journée. Au contraire, il consacrait tout son temps aux lettres et au noble savoir.
1) La critique : a- Les théologiens : En premier lieu, François Rabelais critique la Sorbonne, car cette faculté de théologie tient à conserver des privilèges obtenus par le passé. Ils veulent également conserver une indépendance, au point de pratiquer la censure.
L'apprentissage de l'humanisme
Rabelais défend l'idée d'une éducation vivante et humaniste, fondée autant sur l'expérimentation que sur l'étude des textes anciens, pour la formation d'un jugement critique.
Rire de tout nous permet de dénoncer des faits divers ou de critiquer des personnalités importantes, tout en restant poli et civique, parce qu'on n'enfreint pas les codes sociaux. De plus, cela permet d'éclairer la société, de développer son esprit et même, d'éviter l'endoctrinement et l'isolement.
Quand nous voyons quelqu'un se casser la figure, l'un des principaux éléments qui déclenchent notre hilarité serait donc l'expression qui s'affiche sur le visage du malheureux individu. Si son visage montre de la souffrance, nous ressentirons de l'empathie et ne serons donc pas amusés par sa situation.
Il existe un mot pour qualifier un tel atrabilaire. Un terme qui apparaît dans l'œuvre de François Rabelais: «agélaste». Comprenez: un individu «réfractaire à l'humour».
Le rire devient donc une véritable « arme » littéraire pour dénoncer, critiquer, se moquer, stigmatiser. Ainsi, dans Gargantua, Rabelais fait la satire de l'esprit de sérieux : savoir et sérieux ne sont, pour lui, pas compatibles. Il faut se moquer (et se méfier) du faux savoir et des faux savants.
Le rire est un réflexe à une émotion plaisante, qui se manifeste par un enchaînement de petites expirations saccadées accompagné d'une vocalisation inarticulée plus ou moins bruyante, et par une expression faciale associée à cette émotion.