L'écriture de Rabelais est incontestablement œuvre de littérature, au service d'une pensée libre : on y retrouve l'art du narrateur populaire, la conviction du philosophe humaniste. C'est une écriture en liberté qui échappe par le rire et au fil des siècles, à la censure.
Rabelais est un fervent partisan de l'« Évangélisme ». Ce mouvement humaniste veut épurer la religion catholique et s'oppose aux ambitions temporelles des papes. Il proclame la nécessité de prendre l'Écriture comme seul fondement du christianisme et d'abandonner les institutions créées par les hommes.
- guerrier, pourfendeur de géants, qu'il met volontiers dans sa besace. - parfois invoqué comme croquemitaine. - énorme géant, bonhomme et bien intentionné, débonnaire et jovial. - d'une force exceptionnelle.
L'objectif est de former un idéal humain, en s'inspirant de modèles, comme ceux de l'Antiquité ou encore celui du maître de Pantagruel, son précepteur Epistémon, dont le nom à consonnance grecque rappelle tout ce que la Renaissance doit à l'exemple de Platon ou de Cicéron, en d'autres termes la Grèce et la Rome ...
Rabelais est un humaniste car sa passion de l'Antiquité le fait étudier les langues anciennes et traduire les ouvrages antiques en la langue parlée par ses contemporains. Il rompt avec le Moyen Âge en critiquant la société de son temps.
Instruit dans une pédagogie qui suit une méthode scolastique, Rabelais rejette dans ses écrits l'enseignement de l'institution religieuse, où il va illustrer une pédagogie qui suit les modèles de l'humanisme : une éducation qui donne une place très importante à la nature, au Dieu et au savoir.
Les humanistes étudient les textes antiques. L'éducation est centrale et repose sur la maîtrise de nombreuses matières (histoire, géographie, mathématiques, astronomie, musique). L'activité physique est également importante. Il faut s'ouvrir au monde et exercer un esprit critique.
Par les exploits guerriers de Frère Jean des Entommeures (répondant au thème du gigantisme par l'extraordinaire force de ses coups et la démesure de sa puissance digne des héros de l'Iliade), Rabelais dénonce le non respect des hommes et du sang versé, même lorsqu'ils renoncent, expient, se retirent.
1. Un rire démesuré D'abord, impossible de ne pas le remarquer : dans Gargantua, le rire est partout, démesuré, sans limites. Et c'est peut-être ce qui lui confère une première qualité éducative : il nous donne l'exemple de la générosité du savoir, qui se multiplie quand on le donne, sans limites.
Dans l'éducation que rêve Rabelais, on étudie toujours, même à table. Là, l'instruction se fait en causant: l'entretien porte sur les mets, sur les objets qui frappent les yeux de Gargantua, sur la nature et les propriétés de l'eau, du vin, du pain, du sel, etc. Chaque nouvel objet est l'occasion d'une leçon nouvelle.
On rejoint ici l'éducation humaniste proposée par Rabelais, où le savoir n'est pas que dans les livres, mais aussi dans l'accès à l'extérieur, l'activité physique et le partage avec l'autre.
Du style noble, on passe à un registre burlesque.
En effet, le héros fait montre de son intelligence par l'invention d'un torche-cul ; il remporte des victoires par des procédés peu nobles comme l'urine qui noie les adversaires.
Lorsqu'il arrive à Paris, Gargantua est éduqué selon la pensée humaniste. Les humanistes étaient des hommes de la Renaissance. Le mouvement a commencé en Italie. L'instruction intellectuelle est toujours très importante, mais elle se base aussi sur l'observation et la réflexion personnelle de l'élève.
Il existe cinq genres littéraires : le genre narratif, le genre poétique, le genre théâtral, le genre épistolaire et le genre argumentatif. La majorité des oeuvres littéraires sont classées dans un de ces cinq genres.
Ses œuvres majeures, comme Pantagruel (1532) et Gargantua (1534), qui tiennent à la fois de la chronique, du conte avec leurs personnages de géants, de la parodie héroï-comique, de l'épopée et du roman de chevalerie, mais qui préfigurent aussi le roman réaliste, satirique et philosophique, sont considérées comme une ...
Les cibles de la pensée : le sophisme, la guerre et la religion. Les intellectuels sophistes sont la première cible des attaques de Rabelais. Ce sont des précepteurs chargés d'éduquer les jeunes hommes selon des principes que Rabelais abhorre.
L'apprentissage de l'humanisme
Rabelais défend l'idée d'une éducation vivante et humaniste, fondée autant sur l'expérimentation que sur l'étude des textes anciens, pour la formation d'un jugement critique.
Le moine défroqué est un apôtre de la liberté de conscience
Grâce à lui, il peut répandre son rire provocateur. Car « le rire est le propre de l'homme », pense- t-il. Le moine défroqué est un apôtre de la liberté de conscience, chantre du libre examen et de l'indépendance d'esprit.
Rabelais suggère ainsi que le rire apporte la santé, combat la douleur et le chagrin qui rongent les hommes et qu'il permet alors de produire une distance suffisante pour percevoir l'ambiguïté du monde.
Dans le prologue, Rabelais s'adresse directement à ses lecteurs, qui sont aussi ses disciples, et il leur explique qu'il ne faut pas s'arrêter aux apparences, et qu'il faut chercher un sens plus profond à ces aventures joyeuses.
Dans Gargantua, ils sont critiqués pour leurs discours creux comme l'a fait Bragmardo pour récupérer les cloches de Notre-Dame dans le chapitre 19. En effet, ces sophistes s'opposaient aux idées humanistes et à toutes les nouvelles réformes de la religion.
- Rabelais encourage à faire la différence entre l'apparence et la vraie valeur des choses (Silènes d'aspect frivole, mais contenant des "drogues fines", Socrate qui peut paraitre laid, mais qui est finalement décrit avec un vocabulaire très élogieux...).
L'humaniste affirme sa foi en l'être humain qu'il place au centre de tout. L'homme grandit et évolue alors au contact de la culture antique, de la science mais aussi dans un rapport nouveau à la nature et à la religion.