C'est le décalage entre le narrateur et les autres. C'est sa "faute". Le récit développe une idée de fatalité, comme si le narrateur savait qu'il serait toujours rejeté : "j'ai eu envie de lui dire que ce n'était pas de ma faute, mais je me suis arrêté parce que j'ai pensé que je l'avais déjà dit à mon patron".
Meursault ne veut pas jouer le « jeu », ou ne peut pas, petite nuance. Et il développe de l'indifférence comme consolation à sa peine. Aux obsèques de sa mère, il n'affiche pas l'attitude attendue du fils éploré. Il refuse de simuler un chagrin qu'il n'éprouve pas.
C'est dans la mort que Meursault trouve la libération si attendue «je me sentais prêt à tout revivre ». On peut «jouer à recommencer». Si Meursault refusait de pleurer sur sa mère, c'est pour ne pas nier le bonheur de ses derniers instants. ---+ Le bonheur passe par l'acceptation et par le renoncement.
"L'Étranger" raconte la méchanceté du quotidien, l'ambivalence du soleil, la tendre indifférence du monde et la folie des hommes, sacrifiant sur l'étal de leurs certitudes celui qui, parce qu'il ne sait pas mentir ni pleurer, ne leur ressemble pas.
En effet dans un discours plein de véhémence, Meursault rejette la vérité de l'aumônier pour affirmer sa propre vérité : la vie est absurde et n'a pas de sens, les vies se valent toutes.
j'ai tiré encore quatre fois. Meursault, plutôt que de subir le destin, décide ici de le prendre en charge. Plutôt que d'être victime de l'absurde, il décide d'assumer son geste en le réitérant, ostensiblement, quatre fois. Ces quatre coups supplémentaires sont un acte d'affirmation de soi.
Or Meursault déclare que pour lui l'amour ne signifie rien et que le mariage n'a « aucune importance ». Se marier lui est « égal ». Il faut prendre le terme égal au sens propre : le mariage est un événement comme les autres, il n'a pas d'importance supérieur.
Selon l'accusation, en effet, Meursault a bien tué l'Arabe de façon préméditée, justement parce qu'il a pu tuer symboliquement sa mère.
Le procès et la mort. Meursault sera désigné comme coupable du meurtre de l'Arabe, à travers la parodie de son procès, mais, dès le début du roman, il dénie toute culpabilité de la mort de sa mère.
Dans le célèbre roman d'Albert Camus 'L'étranger', le héros, qui s'appelle Meursault, porte ce nom par rapport au soleil et à la mort (on peut le décomposer en 2 mots : Mort et Soleil). En effet, durant l'enterrement de sa mère, le soleil y joue un rôle important, tout comme lors du meurtre de l'arabe sur la plage.
Le caractère de Meursault. On se plaît à insister sur la description du dimanche, pour mettre en relief la monotonie de la vie quotidienne, le mythe de Sisyphe que traduit la première partie du récit. «J'ai pensé que c'était dimanche et cela m'a ennuyé: je n'aime pas le dimanche» (p.
Marie oblige Meursault à se définir, au point qu'elle-même se pose des questions. Mais Meursault est tout de même sincère, il est lui-même et il ne la ménage pas dans ses sentiments. Il est comme il est, il refuse les conventions sociales quelque part.
Meursault est donc un homme lucide, qui a compris que la vie n'avait pas de sens et vit en conséquence : si le monde n'a pas de sens, s'il n'y a pas de dieu pour dire ce qui est bien ou mal, ce qui est important et ce qui ne l'est pas, alors tout se vaut; il n'y a pas, par exemple, de valeurs plus importantes que d' ...
Pendant l'époque, la religion et l'église était très importantes en Algérie au 20ème siècle, mais Meursault est athée. Il ne conforme pas aux normes de la société, notamment, il ne pleurait ni à l'enterrement de sa mère ni à la plage où il a tue l'Arab.
Le soleil joue un rôle important voire crucial dans le roman L'Etranger de Camus. Dans deux des trois événements majeurs autour desquels s'articule le roman, le soleil a une symbolique marquée qui est étroitement liée à la souffrance et surtout à la mort.
Ainsi la deuxième partie révèle-t-elle le sens du livre : Meursault est donc bien cet « étranger » aux autres qui remet en question notre façon d'être, de sentir ou de penser et dont l'existence même est intolérable parce qu'elle nous rappelle que tout est vanité.
Meursault ne démontre aucun attachement émotionnel vis-à-vis de sa mère. Camus expose ainsi la légèreté des rapports fils/mère qui, lorsqu'ils sont malsains, pourraient avoir des conséquences psychologiques dans la vie future des enfants.
Dans Meursault, contre-enquête, Kamel Daoud entend extirper du néant l'Arabe sans nom dont le corps n'a jamais été retrouvé dans le texte de Camus. Selon l'auteur, il s'appelait Moussa Ould El Assasse, « le fils du gardien ». C'était un homme peu bavard, au corps noueux, à la barbe fournie.
Le jour du crime, Meursault veut fuir le soleil, veut fuir les femmes, et retrouver l'ombre de la source qu'il avait entrevue sur la plage. Mais l'Arabe est là, devant la source. Il le tue. On peut lire son acte avec l'hypothèse du refoulement, faire de son acte un retour du refoulé et lui donner un sens œdipien.
Raymond Sintès : voisin de Meursault, il est l'élément névralgique dans le cours des évènements. Masson : ami de Raymond, il prend part indirectement aux évènements survenus sur la plage. Un groupe d'Arabes : composé autour du frère de la maîtresse de Raymond, celui que Meursault tue.
En philosophie et en littérature, l'absurde se traduit par une idée ou un concept dont l'existence paraît injustifiée. Il résulte donc de la contradiction d'un système par le fait.
C'est la petite amie de Meursault, et elle souhaite de tout cœur l'épouser. C'est une femme « élégante », « belle » et charmeuse, tantôt comparée à une fleur (par Meursault.)
Troisième roman francophone le plus lu dans le monde, « L'étranger » d'Albert Camus raconte l'absurdité du monde qui se révèle à un homme qui n'a jamais trouvé de sens à l'existence. Étranger à soi-même, étranger au monde, étranger à la société, étranger à l'autre Meursault est.
Incapable de donner un sens à sa vie – ni signification ni direction –, il éprouve l'absurde de son existence, sans pour autant le penser consciemment, lucidement. C'est en ce sens qu'il est un étranger radical, parce que son étrangeté trouve en lui-même sa source, sans jamais être nommée ni, par suite, dépassée.