Grand séducteur sans scrupules ; homme à succès féminins, toujours en quête d'aventures amoureuses.
Du nom de don Juan, héros de théâtre d'orig. esp. (don Juan Tenorio, héros de Tirso de Molina, El burlador de Sevilla, 1630) devenu le type du séducteur, introduit dans le théâtre fr. par Dorimond en 1659 (Le Festin de pierre ou le fils criminel) et popularisé par Molière en 1665 (Dom Juan ou le festin de pierre).
Dom Juan se caractérise aussi par sa méchanceté : c'est un « grand seigneur méchant homme » (I, 1). Il aime en quelque sorte de façon sadique faire souffrir les autres. Il méprise la douleur de Done Elvire délaissée et humiliée, ou celle d'un Pierrot qui tente de préserver sa Charlotte.
Homme qui séduit les femmes. Synonyme : coureur, séducteur. – Familier : bourreau des cœurs, dragueur, tombeur.
Dom Juan se revendique comme anticonformiste. Contrairement aux autres personnages, il ne montre aucune stupeur face à la statue du commandeur qui lui parle. Pour lui, qu'une statue se mette en mouvement prouve bien qu'il est hors du commun.
Dom Juan nous apprend que la fidélité à soi-même est ainsi la première éthique d'une vie publique, et nous avertit du risque encouru lorsque que l'on renonce à son intégrité. Dom Juan n'adhère pas au système de valeurs religieuses qui fondent la bienséance de son temps.
Don Juan défend la thèse de l'inconstance dans l'amour. Il ne recherche que la conquête et ne trouve pas de satisfaction dans l'attachement. Ainsi, il se présente comme un libertin dans ses idées et dans ses mœurs.
Dona Juana, bien comprise, est l'irreprésentable féminin. C'est pourquoi il faut qu'elle soit représentée. Telle est donc l'entreprise à la fois paradoxale et rigoureuse dans laquelle Patrick Verschueren s'est engagé : pour que le Don Juan de Molière soit lui-même, il doit devenir femme.
La psychologie de Don Juan
Pour lui “tout le plaisir de l'amour est dans le changement”, pour lui ce n'est nullement la prise qui l'intéresse mais la chasse, il ne redoute rien tant qu'une relation stable, et la personne même de la femme qu'il veut séduire ne l'intéresse pas.
Il vit à l'écart de la société des hommes, est constamment en fuite (face aux frères d'Elvire par exemple), et représente un danger pour la société dans la mesure où il séduit toutes les femmes, même celles promises à d'autres que lui. Il transgresse aussi les règles imposées par son rang.
Dom Juan ne dénonce pas explicitement et directement l'église et les dogmes chrétiens mais on peut lire la profession de foi matérialiste comme une raillerie du dogme de la Trinité et la scène du Pauvre comme la dénonciation de l'injustice divine, du faible secours qu'apporte Dieu et la prière aux indigents !
Molière décrit lui-même son héros comme un "grand seigneur méchant homme". Mais plus que la luxure de Dom Juan, c'est sa relation à Dieu qui choque, la façon dont il en parle. On peut presque parler d'athéisme. Dom Juan en tout cas défie Dieu, il blasphème.
Or le personnage de Dom Juan scandalise en 1665 par son comportement libertin, c'est-à-dire libre par la pensée au point de vouloir s'affranchir du dogme religieux et libre dans les mœurs puisqu'il est un séducteur invétéré. Cette position est intenable au XVIIème siècle qui condamne l'athéisme.
Casanova est un séducteur qui, à la différence de Don Juan ou du Valmont des Liaisons dangereuses, accepte de tomber amoureux, adore être subjugué, jouit de perdre le contrôle – jusqu'à un certain point.
Se nourrir des regards valorisants que l'on peut croiser, se rassurer sans franchir les limites que le couple s'est posées, c'est une chose. Séduire activement, jouer avec le feu, c'est une autre chose et cela peut malheureusement faire des dégâts importants sur le plan de la confiance dans le couple.
L'intrigue étant orientée vers le châtiment final, le dénouement constitue le point d'orgue de la pièce. Dom Juan achève ici sa folle cavalcade vers la mort.
Un Don Juan n'appelle pas
Ainsi, il n'appelle jamais et répond une fois sur deux à nos coups de fil. D'ailleurs, il n'aime pas le téléphone, trop « intime ».
Don Juan, c'est quelqu'un qui n'a pas accepté la possibilité de changer, d'évoluer, qui a peur », explique le psychiatre. Changer par l'humour. Prendre du recul, se regarder soi-même comme une petite souris de laboratoire confrontée à des choix.
A la différence des mythes antiques issus de la mythologie (Orphée), Don Juan est un mythe moderne qui tire sa source dans l'histoire d'un seigneur espagnol : Don Juan Tenorio. Ce seigneur libertin abandonna la fille d'un commandeur, après l'avoir déshonorée, et tua son père au cours d'un duel.
L'usage est d'écrire « Dom Juan » lorsqu'il s'agit du titre de l'œuvre de Molière, « Don Giovanni » ou « Don Juan de Mozart » lorsqu'il s'agit de l'opéra de Mozart, et « Don Juan » lorsqu'il s'agit d'une autre œuvre.
En tant que tragi-comédie, Dom Juan viole donc une autre règle, qui veut qu'on n'associe pas comique et tragique. On peut évoquer un dénouement tragique, non seulement en raison de la mort de personnage titre, mais aussi parce que Don Juan épouse jusqu'à la fin sa destinée.
Le père de Dom Juan a une haute image de ce qu'il doit à son rang, et à la morale. C'est le type même du "père noble", et sa noblesse morale, l'amour sincère qu'il éprouve pour son fils, sa dignité en font un personnage touchant.
Ca reste passionnant, pour ceux qui s'intéressent aux idées, mais ce n'est pas, dans ces moments-là, un modèle de construction théâtrale. Et le rythme s'en ressent. Pas du fait qu'il s'agisse de la seule pièce de Molière ne respectant pas les trois règles de l'unité de lieu, de temps et d'action.
Dom Juan doit de l'argent à Monsieur Dimanche, venu le lui réclamer. Il n'a aucune intention de régler sa dette mais consent à le recevoir. Face aux créanciers, il prétend avoir « le secret de les renvoyer satisfaits sans leur donner un double ».