Tartuffe, faux dévot chrétien, se réclamait de la même morale que ceux qu'il prenait de haut. Aujourd'hui, ceux qui pratiquent le signalement moral ne se font pas les champions d'une morale populaire ou universellement admise, mais très souvent cherchent à imposer de nouvelles normes.
(1609) Littré explique : « Molière, qui écrit Tartuffe , a emprunté ce mot à l'italien tartufo (« truffe, hypocrite ») [qui] se trouve dans le Malmantile de Lippi avec le sens d'homme à esprit méchant ; le Malmantile circulait manuscrit en France avant le Tartuffe [de Molière] » ; voir truffa (« escroquerie »).
La querelle du Tartuffe
Dans sa préface, Molière écrit que la pièce a un but moral : "Rien ne reprend mieux les hommes que la peinture de leurs défauts". Il écrit Tartuffe pour que les hommes cessent d'être de faux dévots et des hypocrites.
À travers le personnage de Tartuffe, Molière dénonce l'hypocrisie de ceux qui se présentent comme des modèles de piété et notamment les directeurs de conscience qui s'introduisent dans les familles et en abusent.
Tartuffe symbolise l'hypocrisie religieuse qui sert de masque pour toutes sortes de turpitudes : il s'introduit dans la maison d'un riche bourgeois, Orgon qui, subjugué par la foi affichée du personnage, le recueille, l'héberge, lui accorde toute sa confiance...
Faux dévot,
personne qui affecte hypocritement une dévotion outrée.
Le Tartuffe est une comédie en cinq actes et en alexandrins écrite par Molière et créée de 1664 à 1669. La pièce a connu plusieurs remaniements du fait de son interdiction par le roi.
L'interdiction de la pièce était sans doute dictée par des considérations de politique religieuse, en particulier par la nécessité de ne pas affaiblir l'Église catholique dans un temps où la dissidence janséniste faisait peser sur elle la menace d'un schisme.
C'est un homme cupide et jouisseur dominé par la sensualité. Il est capable de faire preuve d'un appétit pantagruélique ce qui est en totale contradiction avec ce qu'il prône. Sa concupiscence ne fait aucun doute car il désire ardemment posséder Elmire. C'est un escroc dont l'unique préoccupation est de s'enrichir.
Celui qui se fait passer pour un autre. Synonyme : bluffeur, charlatan, fourbe, hypocrite, intrus, menteur, mystificateur, tartufe, tartuffe, tricheur. – Familier : fumiste.
Coup de théâtre, il est arrêté par le commissaire.
Ce dernier explique que le roi connaissait la fourberie de Tartuffe déjà auteur d'escroqueries précédentes. Pour remercier Orgon de sa fidélité passée, il lui rend ses biens et lui pardonne d'avoir par amitié aidé Argas. Mariane et Valère peuvent librement se marier.
Qui fait preuve d'hypocrisie. Synonyme : affecté, chafouin, déloyal, dissimulateur, dissimulé, faux, faux comme un jeton, feint, fourbe, jésuite, mensonger, mielleux, perfide, simulé, sournois, tortueux.
REPORTAGE - Personne d'autre que Molière n'a décrit aussi bien les mœurs de ses contemporains, des personnages toujours d'actualité. Cela explique sans doute pourquoi les enfants aiment toujours autant l'étudier. Près de 400 ans après sa naissance, il reste incontournable en classe et dans notre langue française.
Le sujet du premier Tartuffe avait un dénouement qui ne pouvait pas être celui du Tartuffe de 1669. Au départ, un gros homme dévot profite de l'ascendant qu'il exerce sur un homme pour s'opposer au mariage de son fils et pour séduire sa femme. Mais grâce à l'habileté de cette femme, il est démasqué.
Le roi ne pouvait alors permettre de jouer une pièce dénoncée par les dévots comme une atteinte à la religion. Il fallut donc cinq ans à Molière pour se sortir de ce guêpier, notamment par un coup de génie qui lui fit transformer le personnage de Tartuffe.
Tartuffe réussit à le manipuler en singeant la dévotion et a réussi à devenir son directeur de conscience. Cet aventurier se voit proposer la fille de son bienfaiteur en mariage, en même temps qu'il tente de séduire Elmire, beaucoup plus jeune que son mari.
Le Tartuffe interdit par Louis XIV joué pour la première fois à la Maison de Molière. Pour le 400e anniversaire de la naissance de Jean-Baptiste Poquelin, la Comédie-Française jouera le 15 janvier la version inédite de la pièce vue avec plaisir puis censurée par le Roi-Soleil, mise en scène par Ivo van Hove.
Le classicisme, courant majeur à partir des années 1660, alors que Louis XIV règne à la cour. Le Tartuffe (1669) est une comédie de moeurs qui s'adresse à la raison et à l'équilibre de chacun. Elle s'attaque à l'hypocrisie et a la fausse dévotion tout en faisant rire.
Le Tartuffe ou l'Imposteur est une comédie en cinq actes écrite par Molière, représentée en 1669. Il existe une première version de cette pièce, d'abord intitulée Le Tartuffe ou l'Hyppocrite, qui comprenait trois actes, et qui a été représentée au château de Versailles devant Louis XIV et sa cour.
Hypocrite. Un homme faux. ➙ déloyal, fourbe, sournois. Qui n'est pas naturel à qqn.
Attitude consistant à dissimuler son caractère ou ses intentions véritables, à affecter des sentiments, des opinions, des vertus qu'on n'a pas, pour se présenter sous un jour favorable et inspirer confiance : L'hypocrisie de la société mondaine. 2.
Prétexte mensonger. Synonyme : affectation, apparence, semblant, simulacre, trompe-l'œil, vernis. – Littéraire : masque.
Par de pareils objets les âmes sont blessées, Et cela fait venir de coupables pensées. Par ces vers Tartuffe entend compléter l'image qu'il veut donner de lui-même, celle d'un parfait dévot, et achève ainsi de se présenter à nous comme le parfait hypocrite que nous attendions.