Depuis l'automne 2022, la BCE mène une politique de hausse des taux directeurs afin de lutter contre l'inflation. Depuis mars 2023, elle réduit également son programme d'achat d'actifs. Les effets sont manifestes : la distribution de crédit, tout comme l'expansion de la masse monétaire, ont nettement freiné.
Pour informer ses décisions et le public, la Banque de France produit des statistiques monétaires et de crédit, ainsi que des projections macroéconomiques à trois ans de l'inflation et du PIB pour la France. Elle mène des travaux d'analyse et de recherche pour adapter ses outils de diagnostics économique et monétaire.
L'inflation sous-jacente est également un indicateur très surveillé par les banques centrales de la zone euro. Sur le Vieux Continent, l'inflation hors prix de l'énergie et de l'alimentaire devrait s'établir à 2,7% en 2024 et 2,1% en 2025, contre 5% en 2023, selon l'Eurosystème.
L'Insee définit l'inflation comme « la perte du pouvoir d'achat de la monnaie qui se traduit par une augmentation générale et durable des prix ». Le mouvement de hausse générale des prix qu'est l'inflation est cumulatif ou auto-entretenu sur plusieurs années.
Depuis juillet 2022, pour tenter de juguler une inflation galopante, la BCE s'est lancée dans une politique de resserrement monétaire. Elle a progressivement relevé ses taux directeurs, à raison de dix hausses successives, les établissant dans une fourchette entre 4% et 4,75%.
Depuis l'automne 2022, la BCE mène une politique de hausse des taux directeurs afin de lutter contre l'inflation. Depuis mars 2023, elle réduit également son programme d'achat d'actifs. Les effets sont manifestes : la distribution de crédit, tout comme l'expansion de la masse monétaire, ont nettement freiné.
Afin de soutenir le pouvoir d'achat des Français face à la hausse de l'inflation, plusieurs mesures ont été adoptées durant l'été 2022 : prime exceptionnelle de rentrée, revalorisation des prestations sociales, prime sur la partage de la valeur, remise carburant, rachat de RTT ou encore suppression de la redevance ...
L'essentiel
L'inflation peut être causée par la demande, par les coûts et par la monnaie. Ses conséquences sont moins graves pour les pays en développement ou pour les emprunteurs, mais globalement l'inflation produit des effets négatifs en diminuant le pouvoir d'achat et en baissant le potentiel de croissance.
L'inflation de croissance, autour de 5 %, est liée à une surchauffe économique qui pousse les entreprises à rechercher des capitaux et de la main-d'œuvre « à tout prix », comme dans les pays avancés entre 1950 et 1973 ou en Inde depuis 1991.
L'inflation alimentaire ralentit nettement
On risque de vivre encore avec des prix toujours en hausse en 2024 et 2025". Pour rappel, l'inflation moyenne sur l'ensemble de l'année 2022 s'est élevée à 5,2%, contre 1,6% en 2021 et 0,5% en 2020. En 2023, elle devrait s'établir aux alentours de 4,9%.
Tout simplement parce que c'est le meilleur moment pour s'endetter. C'est très simple : la valeur réelle de l'argent chute. Il est donc préférable que l'inflation porte atteinte à la valeur réelle de l'argent qu'on doit à sa banque plutôt qu'à son épargne.
En augmentant son taux directeur, la banque centrale lutte donc contre l'inflation en freinant la croissance économique.
La réponse relève de la science économique : une inflation trop élevée entamerait trop largement le pouvoir d'achat des ménages, et donc la consommation. Afin de freiner cette hausse des prix, les banques pourraient relever les taux d'intérêt, rabotant un peu plus la capacité d'emprunt et donc les investissements.
Pourquoi augmenter les taux ? La BCE augmente ses taux lorsqu'elle constate que l'inflation est trop importante : en renchérissant le loyer de l'argent, elle vise à décourager les emprunts, la circulation d'argent, la consommation et donc, in fine, à enrayer la spirale d'augmentation des prix.
L'érosion de la valeur monétaire due à la hausse générale des prix fait qu'un placement dont le rendement est inférieur au taux de l'inflation ne rapporte plus rien. Il vous coûte même de l'argent, car le taux de rendement réel (taux de rendement du placement minoré du taux d'inflation) est négatif.
L'objectif d'une inflation de 2 % offre une marge en cas d'écarts des taux d'inflation entre les pays de la zone euro, qui devraient idéalement s'équilibrer dans le temps.
« La transition énergétique, les efforts de relocalisation, la hausse du pouvoir de négociation des salariés, le vieillissement démographique, tout cela joue en faveur d'une inflation spontanée supérieure à 2 % », explique Patrick Artus, conseiller économique de Natixis.
En période d'inflation marquée, il peut être intéressant de se positionner sur des matières premières comme l'or, l'argent, les matières premières agricoles ou encore l'énergie (pétrole, gaz). Certaines comme l'or sont des actifs réels qui suivent généralement le mouvement et les cycles inflationnistes.
Les avantages à investir pendant l'inflation
L'augmentation des prix affectant leur budget mensuel et réduisant leur capacité d'emprunt ; Des critères d'attribution de prêts immobiliers plus stricts de la part des banques ; L'augmentation des taux d'emprunt influençant leur taux d'endettement, et donc l'accès au prêt.
Une inflation modérée est bonne pour l'économie
Cela permet aux entreprises d'ancrer leurs anticipations de hausses des prix à moyen et long terme. Le caractère prévisible de ces dernières est favorable à la prise de décision d'investir, car il réduit l'incertitude sur les revenus futurs engendrés par l'investissement.
En 2023, les Français ont vu les prix de l'alimentation augmenter de 11,9 % selon l'association Familles rurales. Alors, pour 2024, les Français attendent de pied ferme une baisse des prix.
Les chiffres définitifs de l'institut national des statistiques sont tombés ce vendredi 12 janvier 2024. Bilan des courses, l'inflation moyenne sur l'année 2023 a atteint +4,9 %, selon l'Insee. Une légère accalmie, après les +5,2 % de 2022, mais bien au-delà des + 1,6 % de 2021 et 0,5 % de 2020.
Évolution de l'indice des prix à la consommation harmonisé dans l'Union européenne et la zone euro. insee.fr, 20 février 2024. Le taux d'inflation annuel de la zone euro en baisse à 2,8%. ec.europa.eu, 1er février 2024.
Ils ralentissent légèrement en 2023. L'inflation annuelle s'établit ainsi à +4,9 % après +5,2 % en 2022 et +1,6 % en 2021.
Les paniers conformes au PNNS ont augmenté de plus de 10 %
"Tous les aliments de notre panier ont augmenté, mais trois postes ont connu une inflation particulièrement marquée, supérieure à 18 % en 2023 : les produits sucrés, les matières grasses et surtout les produits laitiers", détaille l'observatoire.