Dom Juan,
Sans aller jusqu'à prouver l'inexistence de Dieu, Dom Juan cherche à démontrer sa totale indifférence. En un sens, son argument a une certaine portée puisqu'il a raison : malgré ses prières, le pauvre reste pauvre (« je suis dans la plus grande nécessité du monde »), et tient donc une conduite illogique.
– Je suis un pauvre homme, Monsieur, retiré tout seul dans ce bois depuis dix ans, et je ne manquerai pas de prier le ciel qu'il vous donne toute sorte de biens. DOM JUAN. – Eh ! prie le Ciel qu'il te donne un habit, sans te mettre en peine des affaires des autres.
Certains personnages n'apparaissent qu'une seule fois : Gusman (l'écuyer de Done Elvire), Francisque (un pauvre mendiant), Monsieur Dimanche, (un marchand qui a prêté de l'argent à Dom Juan), La Violette et Ragotin (des laquais de Dom Juan), La Ramée (un spadassin qui fait une courte apparition), et enfin, le spectre ...
(La pièce ne sera rejouée qu'en 1841). Dom Juan a épousé Dona Elvire mais l'abandonne aussitôt et enlève une jeune femme promise à un autre. Mais la femme trahie le retrouve et le menace. Quant à sa nouvelle proie, elle lui échappe.
Don Juan est mort de la main du Commandeur. Don Juan n'en finit pas de mourir, de siècle en siècle, injustement assassiné par la justice divine.
Dom Juan nous apprend que la fidélité à soi-même est ainsi la première éthique d'une vie publique, et nous avertit du risque encouru lorsque que l'on renonce à son intégrité. Dom Juan n'adhère pas au système de valeurs religieuses qui fondent la bienséance de son temps.
L'impétuosité de Dom Juan lui vaudra la mort par le Ciel, par l'entremise du bras d'une statue de pierre. En cela, il est représentatif d'une tragédie classique : la pièce se termine avec la mort du personnage principal.
I Une relation maître-valet :
Sganarelle est au service de Don Juan : il le sert à table, reçoit des ordres et se soumet à ses moindres désirs. Il lui obéit et reçoit parfois des soufflets.
Ils l'attaquent alors en règle : Molière est sommé de supprimer certaines scènes et plusieurs répliques qui tournent la religion en dérision. Censurée, la pièce ne sera jouée qu'une seule fois du vivant de Molière.
Dom Juan se caractérise aussi par sa méchanceté : c'est un « grand seigneur méchant homme » (I, 1). Il aime en quelque sorte de façon sadique faire souffrir les autres. Il méprise la douleur de Done Elvire délaissée et humiliée, ou celle d'un Pierrot qui tente de préserver sa Charlotte.
Le début de l'acte V précipite le châtiment annoncé : Dom Juan joue le faux dévot devant son père Dom Louis et devant les frères d'Elvire. Cette hypocrisie, ultime affranchissement à la morale, précède la mort de Dom Juan qui se joue aux scènes 5 et 6 de l'acte V.
Il a déjà une nouvelle femme en tête, fiancée à un autre homme, il compte l'enlever au cours d'une promenade en mer. Elvire arrive, furieuse et malheureuse, et reproche à don Juan son attitude.
dans Le Médecin volant il est le valet de Valère qui lui demande de se déguiser en médecin pour qu'il puisse voir Lucile, la fille de Gorgibus qui veut la marier a un vieux riche : Villebrequin ; dans L'École des maris, Sganarelle est un tuteur possessif ; dans Le Mariage forcé, il est barbon et dindon de la farce.
Sganarelle, un faiseur de fagots de bois, ivrogne et brutal, bat sa femme Martine.
257–261) suggère que le terme Jack provient du jeu de plis All Fours (également appelé High-Low-Jack or Seven Up) où ce nom était donné aux valets, et peut-être plus particulièrement au valet d'atout qui rapportait un point au joueur qui arrivait à le remporter.
LA FLECHE, valet de Cléante. DAME CLAUDE, servante d'Harpagon. BRINDAVOINE, laquais d'Harpagon. LA MERLUCHE, laquais d'Harpagon.
Bluwal, Stock, 1974). Les plans en contre-plongée, mettant le Commandeur en position de supériorité, annoncent le châtiment divin. Alors que le séducteur n'a cessé de promettre sa main sans la donner, ici, il la donne délibérément, ce que le gros plan souligne très nettement. Dom Juan meurt.
Le tragique
L'ultimatum refusé, la vie de Dom Juan est presque terminée, il arrive à un point de non-retour : "jusqu'ici". De plus, Dom Juan souffre lors de cette dernière scène : "Je n'en puis plus". En tant que héros tragique, il doit mourir, condamné par la fatalité et par Dieu.
Molière dénonce la dévotion affectée et simulée qui règne en son temps mais peut-être aussi de façon plus générale l'écart entre les paroles vertueuses et morales et la réalité des êtres et met aussi en garde le spectateur contre le danger d'être dupé…
Don Juan est homme, mais il pourrait être femme. Son histoire montre que le donjuanisme n'a pas de sexe, c'est le comportement de quelqu'un qui séduit pour s'affirmer. Don Juan séduit pour le plaisir de vaincre la résistance. Il fait ce qui est nécessaire « jusqu'à y parvenir », exactement comme vous.
Un hypocrite cruel
Dom Juan est un menteur et un manipulateur. Il séduit Mathurine et Charlotte en leur promettant de les épouser. Il ne tient pas sa promesse, mais il se moque aussi d'elles, les manipule, ménage la chèvre et le chou. Il se moque des fiancés, des frères, des amis.
Sganarelle, un faiseur de fagots de bois, ivrogne et brutal, bat sa femme Martine. Pour se venger celle-ci fait croire aux domestiques de Géronte, Valère et Lucas, que son mari est un médecin mais qu'il n'accepte de travailler qu'après avoir reçu des coups de bâton.
Personnage comique créé par Molière dans le Médecin volant. Personnage principal, faire-valoir, opposant, ou complice, il s'illustre dans toutes les conditions et tous les états : apparaissant dans un total de sept pièces, le personnage prendra de l'âge et plusieurs visages.
La stratégie de séduction de Dom Juan
Il fait un geste galant : il baise la main de Charlotte comme si elle était une grande dame. Il fait une déclaration d'amour. Il la demande en mariage et utilise le champ lexical de l'honneur : "bonne foi", "honneur", "loyauté", "morale".