C'est un escroc dont l'unique préoccupation est de s'enrichir. Tartuffe est doté d'une dimension protéiforme selon le regard qui le voit. Le premier groupe constitué de Dorine, Damis et Cléante manifeste à son égard une véritable hostilité.
Alors que Dorine l'informe de la mauvaise santé de sa femme durant plusieurs jours, Orgon ne cesse de répéter « Et tartuffe ? ». Il ne souhaite que plaindre Tartuffe, se portant pourtant fort bien et le qualifie de « pauvre homme ». Ainsi, le caractère est dépeint, un homme ridicule, grisé par son amour pour Tartuffe.
Orgon est un bourgeois fortuné et charitable qui recueille Tartuffe, un soi-disant homme d'Église qu'il admire. Mais ce séducteur invétéré (Tartuffe a pour habitude de séduire, c'est une manière d'être) n'est qu'un imposteur qui n'en veut qu'à la fortune de son hôte, lequel se laisse piteusement tromper et abuser.
Dans sa préface, Molière écrit que la pièce a un but moral : "Rien ne reprend mieux les hommes que la peinture de leurs défauts". Il écrit Tartuffe pour que les hommes cessent d'être de faux dévots et des hypocrites.
Le maître de la maison, Orgon, est absent de la scène. Par son absence dès le début de la pièce, Orgon est symboliquement privé d'autorité, et en effet, il ne peut pas en avoir, car on verra qu'il est manipulé par Tartuffe.
À travers le personnage de Tartuffe, Molière dénonce l'hypocrisie de ceux qui se présentent comme des modèles de piété et notamment les directeurs de conscience qui s'introduisent dans les familles et en abusent.
Tartuffe s'apprête à continuer sa cour, mais Orgon, convaincu de l'infamie de Tartuffe et n'en pouvant plus, apparait. Il lui ordonne de quitter sa maison. Mais ce n'est plus sa maison puisqu'il a cédé tous ses biens à Tartuffe… Tartuffe sort, victorieux.
Madame Pernelle et Orgon : ils sont naïfs, prenant fait et cause pour le Tartuffe, leur parole n'évolue pas. Dorine, Cléante, Elmire : ils s'entendent tous les trois pour démasquer le tartuffe, malgré trois caractères différents.
La pièce a fait scandale parce que, tout en prétendant viser les faux dévots, elle attaquait aussi les vrais dévots, ainsi que l'affirment ses adversaires.
Le sujet du premier Tartuffe avait un dénouement qui ne pouvait pas être celui du Tartuffe de 1669. Au départ, un gros homme dévot profite de l'ascendant qu'il exerce sur un homme pour s'opposer au mariage de son fils et pour séduire sa femme. Mais grâce à l'habileté de cette femme, il est démasqué.
Tartuffe (ou Tartufe), est l'emploi comme nom commun (1669) de Tartuffe, nom du personnage éponyme de la célèbre comédie de Molière (1664). L'auteur emprunte ce nom à la Comédie italienne, où un personnage a le surnom de Tartuffo, proprement « truffe » (XVIe siècle).
(1609) Littré explique : « Molière, qui écrit Tartuffe , a emprunté ce mot à l'italien tartufo (« truffe, hypocrite ») [qui] se trouve dans le Malmantile de Lippi avec le sens d'homme à esprit méchant ; le Malmantile circulait manuscrit en France avant le Tartuffe [de Molière] » ; voir truffa (« escroquerie »).
C'est l'une des toutes premières très grandes comédies que nous a légué Molière et elle est remarquable à plus d'un titre. Tout d'abord, d'un point de vue scénique et dramaturgique, il réussit une entrée en scène particulièrement tonitruante sous la houlette de Madame Pernelle.
L'histoire se passe au XVII è siècle dans le salon d'Argon. Mme Pernelle, la mère d'Orgon, un catholique sincère mais crédule, est en visite chez son fils. A l'instar de celui-ci, elle admire Tartuffe pour sa dévotion et elle est scandalisée que les autres membres de la famille voient en lui un hypocrite.
Tartuffe détourne le vocabulaire religieux à seule fin de séduire Elmire. En effet, il commence par la flatter, « vos célestes appas », dans le but de la soudoyer : il cherche à faire une déclaration d'amour et veut être sûr qu'elle ne le rejette pas.
Tartuffe est une caricature des dévots, il joue l'homme religieux. Dénonciation de l'hypocrisie: Tartuffe est un hypocrite. Il fait tout pour satisfaire ses besoins personnels. Il fait croire qu'il est l'ami d'Orgon mais tente de séduire sa femme et il le manipule afin qu'Orgon lui lègue toute sa richesse.
Littéraire. Faux dévot. 2. Personne fourbe, hypocrite.
Dans Tartuffe, Molière aborde un thème éminemment politique : en mettant en scène un faux dévot, il évoque une religion dévoyée. Or, le pouvoir religieux et le pouvoir politique étaient étroitement associés au 17 ème siècle : le roi était censé détenir son pouvoir de Dieu.
Dans cette pièce, Molière se moque d'un riche bourgeois qui veut imiter le comportement et le genre de vie des nobles. Ce spectacle est très apprécié par Louis XIV qui l'impose à ses courtisans plutôt hostiles.
1. Tartuffe n'apparaît qu'à l'acte III, et Orgon à la scène 4 de l'acte I. Cela permet à Molière de peindre le couple Orgon / Tartuffe et la relation qui les unit, grâce aux répliques des autres personnages.
Marianne, fille d'Orgon et amante de Valère. Valère, amant de Marianne. Cléante, beau-frère d'Orgon. Tartuffe, faux dévot.
Faux dévot,
personne qui affecte hypocritement une dévotion outrée.
"Le Tartuffe" n'est pas une pièce hilarante, elle est plutôt sérieuse ( mais pas aussi noire qu'on le dit ). Et c'est surtout une pièce très fine et très intéressante !... Ce que j'ai le plus aimé dans "Le Tartuffe", c'est d'abord le style, le vers, le joli vers de Molière.
Dorine, un personnage ironique
La scène est surtout drôle, car il y a confrontation entre le franc-parler de Dorine et l'hypocrisie de Tartuffe. Dorine se montre très ironique, ironie que Tartuffe ne perçoit pas, ce qui le rend d'autant plus ridicule. Dorine feint la naïveté pour ridiculiser Tartuffe.
Chez Molière, l'hypocrisie est indissociable d'une certaine subversion de la confiance. Tartuffe, de toute évidence, n'a pas choisi Orgon par hasard. Il a compris qu'il obtiendrait facilement sa confiance, et même qu'avec lui il pourrait se permettre d'être plutôt approximatif dans son rôle.