Le bonheur est le sentiment de la pleine évolution de l'activité rationnelle 4). L'idée est grande et profonde. Aussi Aristote, lorsqu'il l'expose, se sent-il comme emporté par une sorte d'en- ]thousiasme.
Si, comme Aristote le veut (je résume EN, I, 6), le bonheur est la plus haute perfection de la fonction propre à l'homme, et si cette fonction est l'activité de l'âme et les actions (praxeis) raisonnables, « alors le bien propre à l'homme est l'activité de l'âme en conformité avec la vertu ».
Le bonheur ne peut s'atteindre que dans une vie qui a trouvé son excellence propre ; c'est pourquoi la question qui sous-tend toutes les autres est celle de la vertu, de l'excellence humaine. Le désir d'y voir clair là-dessus fait de Socrate un philosophe.
Aristote considère la matière et la forme comme fondues ensemble, ce qui permet de produire la substance composée (σύνολον, sunolon). La matière est le pondérable, le sensible, le corps d'un animal ou d'une œuvre. La matière est associée à la puissance, car la matière est à l'objet ce que la puissance est à l'acte.
Pour l'élève de Socrate, le bonheur est le but de la vie meilleure, comme il l'explique dans "Le Banquet" et "Le Timée".
La tendance au bonheur est conforme à la nature de tout être animé et sensible, pense Rousseau. Or l'homme ici-bas ne peut connaître un bonheur absolu. Seul Dieu jouit d'un tel bonheur. L'homme ne peut aspirer qu'à un bonheur relatif.
Selon Michel Delon dans Le Bonheur au XVIIIe siècle, c'est la « plénitude » qui caractérise le bonheur chez Voltaire, qui peut dès lors être défini comme expérience de la plénitude existentielle, mêlant et entrecroisant des données sensorielles, corporelles, intellectuelles et sociales.
“L'objet de la guerre, c'est la paix.” “C'est de par leur caractère que les hommes sont ce qu'ils sont, mais c'est de par leurs actions qu'ils sont heureux, ou le contraire.” “La richesse consiste bien plus dans l'usage qu'on en fait que dans la possession. ” “Entre deux maux, il faut choisir le moindre.”
Selon Aristote, Platon conçoit « l'essence ou idée (εἶδος, eïdos) comme un être existant en soi, tout à fait indépendamment de la réalité sensible » de sorte que la science doit aller au-delà du sensible pour atteindre « des intelligibles, universels, immuables et existants en eux-mêmes ».
Platon veut s'élever au-dessus de la réalité et accéder à la Vérité par la réminiscence ; Aristote recherche une adéquation à la réalité à établir grâce aux lois logiques. Pour le premier les principes précèdent les faits, pour le second c'est l'inverse, les faits passent avant les principes.
Selon Spinoza, le bonheur réside dans la libération de la servitude des passions par une maîtrise éclairée du désir, plutôt que par sa suppression. Il encourage la réflexion comme moyen de parvenir à cette maîtrise, permettant ainsi de vivre en accord avec la nature et d'accéder au bonheur.
C'est là la promesse d'Épicure. Le bonheur est accessible et la pratique de la philosophie en est la voie royale. Elle consisterait en cette réflexion sur les moyens de vaincre ce qui, dans la vie de tous les jours, nous empêche d'être véritablement et durablement heureux.
Le stoïcisme, contrairement à ce que le mot stoïque laisse penser, ne consiste pas à éviter les émotions mais à les maîtriser pour atteindre la tranquillité de l'âme. Le bonheur est l'absence de troubles dans l'âme, dit aussi « ataraxie », et ne dépend que de nous.
Résumons la thèse platonicienne sur le bonheur comme cela : une vie passée à courir après ce dernier est épuisante. Pour vivre heureux, il faut absolument maîtriser la force de notre désir. Le bonheur n'est pas dans le plaisir à répétition, mais dans la quête des plaisirs durables.
Toute chose intermédiaire est précédée et suivie d'autre chose, et ce qui précède est nécessairement cause de ce qui suit. Si l'on nous demandait laquelle d'une série de trois choses est la cause, nous dirions que c'est la première. Car ce n'est point la dernière : ce qui est à la fin n'est cause de rien.
➤ Quelle est la citation la plus belle de Aristote ? La plus belle citation de Aristote est : Il est beau de ne pratiquer aucun métier, car un homme libre ne doit pas vivre pour servir autrui.
(De là qu'Aristote associe par ailleurs fréquemment Dieu et nature [63][63]Par exemple, De Caelo, 271 a 33 : « Dieu et la nature ne font…. S'agissant d'accomplissement le plus parfait possible dans le devenir, il lui arrive même de mentionner Dieu seul [64]
Aristote donne aussi un ordre naturel aux 4 éléments : en-bas la terre, puis l'eau, puis l'air et enfin le feu. Pour les Grecs, la vie elle-même dépendait d'une combinaison de ces 4 éléments. La Terre est la substance ou le corps physique, elle est la nourriture nécessaire au maintien de cette existence.
Aristote introduit en effet la question dès le début de son enquête lorsqu'il écrit : « les principaux types de vie sont au nombre de trois : celle dont nous venons de parler (= la vie de jouissance), la vie politique, et en troisième lieu la vie contemplative » (I, 3, 1095 b 17-19).
Aristote affirme que la Terre se tient immobile au centre du Monde car le mouvement naturel des parties de la Terre aussi bien que de la Terre elle-même prise comme un tout tend vers le milieu du Monde. Il rejette donc l'argument d'indifférence d'Anaximandre et de Platon pour promouvoir une raison physique.
Il s'agit d'un état durable de plénitude et de satisfaction, agréable et équilibré de l'esprit et du corps. La souffrance, l'inquiétude, le trouble sont absents. Le bonheur est en lien avec l'image que l'on a de soi par rapport à tout ce qui nous entoure.
La notion de bonheur est intimement liée au désir. Être heureux, ce serait réaliser tous ses désirs, ou du moins réaliser tous ses désirs « importants ». L'être humain heureux accomplit les objectifs qu'il s'est fixé, ceux qui ont une valeur pour lui-même.
Le vrai bonheur ne se trouve pas dans la richesse et les honneurs, mais dans le devoir vaillamment accompli, ainsi que les bonnes actions.
La thèse défendue par Schopenhauer est que le « bonheur » se trouve dans un juste milieu temporel : entre la naissance du désir et sa satisfaction doit s'écouler une durée moyenne, qui évite les extrêmes (durée trop longue ou durée trop courte).
Selon Socrate, la sagesse n'est pas un savoir théorique, mais un savoir-vivre qui doit permettre d'accéder au bonheur. Ce bonheur s'obtient en vivant de façon vertueuse, selon la justice, vertu morale suprême. Cette vertu, la justice, représente l'excellence dans le domaine moral.