Doute philosophique, doute méthodique de Descartes. Attitude du sujet pensant qui considère tout jugement sur tout objet de connaissance comme douteux afin de tendre vers la plus grande certitude possible, la certitude première étant celle du sujet pensant lui-même (cf. cartésien A b).
Il existe deux formes de doute: le doute ordinaire et le doute philosophique.
Le doute est constitutif de la philosophie parce qu'il est inséparable de la pensée même. On connaît la formule de Socrate : « tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien », mais aussi celle du scepticisme de Montaigne « Que sais-je ? », plus radicale encore puisque je suis même incertain de ce que je sais ou pas...
Sens philosophique
Le scepticisme est un mouvement philosophique qui érige le doute en système de pensée et ne croit pas en la possibilité d'atteindre avec certitude la connaissance et la vérité. Il n'affirme rien et garde sur chaque chose la "suspension du jugement".
Pour Descartes, le doute est un procédé de méthode et un acte de volonté. Toute connaissance implique une croyance à la réalité des objets connus. Cette croyance vient de la volonté et non de l'entendement. L'entendement voit et perçoit; la volonté affirme et nie.
Le doute débouche ici sur une certitude absolue (enfin !) : je doute, il y a donc quelque chose qui doute, je suis donc une chose pensante. S'il y a bien une chose dont le doute ne saurait avoir raison, c'est bien ma puissance de douter elle-même. Dès lors que je doute, je sais que je pense et donc, que j'existe.
Le doute acquiert un sens philosophique avec l'école sceptique qui, considérant que la vérité, si elle existe, est inaccessible, recommande de suspendre son jugement (epochè) et de n'adhérer à aucune opinion afin d'être libre. Ce doute existentiel que l'on retrouve chez Montaigne devient méthodique chez Descartes.
Le doute est une action de la pensée volontaire qui consiste à remettre en cause les fondements d'une vérité en suspendant son jugement. C'est une action critique.
Intime / psychique. Le doute premier, c'est le doute sur soi. Sentiment de se fourvoyer, dont on ne peut ni donner la preuve ni la cause, et qui échappe à l'analyse. Le doute est une intuition déstabilisante, une série de questions sur les fondements, série qui s'alimente d'elle-même.
Douter est la première étape de la connaissance. Celui qui ne doute pas ne risque pas de progresser vers la connaissance et la vérité. En effet, si je ne doute pas, je ne risque pas de me rendre compte de mon ignorance. Le doute permet de prendre conscience de mon ignorance.
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Douter ce n'est pas renoncer à la vérité mais entreprendre une démarche pour la trouver. Le doute méthodique est le signe de la plus grande exigence de vérité, de celle qui ne se satisfait jamais du probable ou du vraisemblable.
Douter rend plus fort
C'est là que l'on dépasse le scepticisme pour penser et vivre sa vie. C'est ce va-et-vient dont parlait Descartes : 'parce que j'ai douté, parce que j'ai interrogé, je suis capable d'agir'. Pratiquer le pas de côté, l'introspection d'essayer de trouver sa cohérence, et sa logique.
Douter si deux et deux font quatre, si l'homme est un animal raisonnable, c'est avoir des idées de deux, de quatre, d'homme, d'animal, et de raisonnable. Le doute laisse donc subsister les idées telles qu'elles sont ; ainsi, nos erreurs venant de ce que nos idées ont été mal faites, il ne les saurait prévenir.
Comme le champignon qui s'insinue dans ces arbres, les doutes peuvent envahir nos pensées. Si nous les laissons proliférer, avec le temps, ils peuvent affecter nos racines et faire pourrir notre fondement de foi jusqu'à ce que nous aussi, nous soyons abattus.
Ainsi, une personne sceptique désigne une personne qui doute. Ce peut être de quelque chose, d'une idée ou encore d'un individu... Elle peut alors, dans ce contexte, réserver son jugement et refuser d'émettre une opinion. Exemple : je suis sceptique quant au programme politique de ce candidat.
a) Le sens de cette métaphore : le sel a ici une vertu conservatrice ; le doute permet, comme le sel pour la viande, aux connaissances de ne pas pourrir. Si on ne doute pas, si on reste sur ses positions sans les interroger, on prend le risque de se tromper : on croit savoir, mais, en fait, on ne sait pas.
Elle justifie d'éliminer ceux qui ne la partagent pas. Les gens qui doutent, qui critiquent ou qui s'opposent, deviennent autant d'ennemis à éliminer. Si besoin est, on jugera légitime de les asservir, de les torturer ou de les tuer. La certitude, en rendant fou, rend barbare.
Descartes lui reprend ainsi trois arguments justifiant le doute : la faillibilité des sens, qui peuvent tromper le sujet (par exemple, l'image du bâton brisé dans l'eau) ; le risque de la folie ; et la confusion avec le rêve, qui dissipe la frontière avec l'éveil et remet ainsi en cause la réalité du corps.
Synonyme : en être réduit aux hypothèses, se méfier, rester dans l'expectative. – Littéraire : se défier.
Pourquoi puis-je douter de tout, sauf de mon existence ? Qu'est-ce qui justifie que « je suis » ? Mais il y a un je ne sais quel trompeur très puissant et très rusé, qui emploie toute son industrie à me tromper toujours[4].
Pour Descartes, autant dans le domaine de la théorie que dans le domaine de la pratique, nous ne pouvons douter de tout. Le doute est impossible à maintenir jusqu'au bout dans la théorie, même quand on a le temps et qu'il s'agit seulement de rechercher la vérité.
nom masculin. État de l'esprit qui est incertain de la réalité d'un fait, de la vérité de paroles, de la conduite à adopter dans une circonstance. ➙ hésitation, incertitude, perplexité.