A priori, l'histoire de Gargantua est très simple à comprendre. Le lecteur suit une partie de la vie d'un géant : sa naissance, son enfance, son éducation, la guerre qu'il mène, ses principes moraux, enfin le récit se termine sur un développement autour de l'utopie de l'Abbaye de Thélème.
D'une volonté de pacifisme, la guerre est parfois inévitable. C'est le thème d'une réflexion de l'époque que celui de « la guerre juste ». La lettre de Grandgousier envers Gargantua est un modèle de justification de la guerre utile et nécessaire. Elle a pour but la restauration de la paix, en préservant les hommes.
L'éducation. L'éducation est le thème central de Gargantua. Onze chapitres y sont consacrés. Rabelais y développe une critique de l'éducation scolastique et prône une éducation humaniste.
La liberté est un thème important dans Gargantua, au coeur des chapitres 52 à 58 sur l'Abbaye de Thélème. Dans cette abbaye utopique, où sont accueillis les hommes et les femmes bien nés et bien éduqués, les murailles sont inexistantes et les jeunes gens n'ont qu'une seule règle : « Fais ce que tu voudras. »
Mais la vie des mortels, comme les Fanfreluches, n'est pas si insignifiante qu'on pourrait le croire. C'est pourquoi Rabelais a placé l'énigme au début du Gargantua : pour confronter les mortels, et plus précisément les lecteurs, à leur façon d'être inauthentiques.
Elle évoque également une légende populaire selon laquelle Jésus-Christ est sorti de l'oreille de sa mère en entendant les paroles de l'ange Gabriel. Son père, en découvrant son fils qui réclame à boire, s'écrie : « Que grand tu as », sous-entendant la taille du gosier.
Le ton est ainsi donné, et les particularités de Gargantua seront à l'image de sa naissance et de ses premiers cris : Grandgousier découvre « l'esprit merveilleux » de son fils « à l'invention d'un torchecul » (chap. xiii).
Après avoir terminé son éducation, Gargantua retourne chez son père et règne sur le pays avec sagesse et justice. Cependant, il est bientôt impliqué dans des guerres avec les ennemis de son père et est capturé par les ennemis de son pays.
Gigantisme des appétits : plus que sa taille, c'est sa goinfrerie qui fait de lui un être démesuré. Son premier cri est « A boire ! », ce qui enchante son père au lieu de l'inquiéter ! ; tous les éléments de gigantisme touchent d'abord à sa voracité : le géant est d'abord quelqu'un qui mange et/ou boit.
L'éducation
Rabelais confronte dans son roman deux types d'enseignement. D'un côté, il présente la scolastique médiévale. Cet enseignement était remis en cause à l'époque de l'auteur, notamment grâce à l'arrivée du courant humaniste. Rabelais le décrit comme étant trop lourd et désuet, mais aussi ridicule.
"Fais ce que voudras": Thélème, l'utopie humaniste de François Rabelais - Musanostra.
Dans Gargantua, Rabelais reprend les grands thèmes de son temps qui ont nourri la réflexion de tous les penseurs de la Renaissance, qu'ils soient érudits humanistes, hommes de lettres ou poètes. Mais il rend compte aussi de ce que l'humanisme est en soi utopie.
Elle met onze mois de gestation pour finalement accoucher de Gargantua par son oreille, lors d'un festin organisé pour le mardi gras. Étymologiquement, son nom vient de l'argot gargamelle, attesté dès le XVe siècle, qui désigne le gosier (de l'ancien occitan gargamella, même signification).
C'est une œuvre drôle, qui joue sur les mots –avec le nom des personnages notamment– et qui parodie les codes du récit épique. Les situations grotesques provoquées par la taille des géants sont nombreuses. C'est un humour fondé sur la démesure, les disproportions.
Gargantua, Rabelais : Titre
En effet, le premier cri de Gargantua ayant été “à boire, à boire, à boire”, Grandgousier s'exclama : “quel grand [gosier] tu as !”.
Gargantua va à Paris et urine entre les deux tours de la cathédrale Notre-Dame de Paris pour témoigner sa gratitude envers les citadins pour leur hospitalité. La situation comique est ici grotesque. Le combat des fouaces et la guerre qui en découle. Les fouaces sont des sortes de brioches.
Il est le fils de Grandgousier dont il reçoit les mêmes attributs onomastiques puisque son nom lui est imposé relativement à ses premiers mots : « A boire ». « Gargantua » signifie « que grand tu as (gosier) ».
Rabelais a été censuré pour hérésie
À travers son œuvre, François Rabelais a eu à cœur de dénoncer la guerre et la violence, tout en présentant une satire de la religion.
selon les règles de ses précepteurs sophistes. Pour organiser l'éducation de Gargantua, Ponocrates commence par observer ses habitudes : Après avoir bien [...] tué le temps, il buvait et banquetait, avant de s'étendre sur [...] un bon lit pour dormir deux ou trois heures.
Les cibles de la pensée : le sophisme, la guerre et la religion. Les intellectuels sophistes sont la première cible des attaques de Rabelais. Ce sont des précepteurs chargés d'éduquer les jeunes hommes selon des principes que Rabelais abhorre.
S'il advenait que l'air fût pluvieux et intempéré, tout le temps d'avant dîner était employé comme de coutume, excepté qu'il faisait allumer un beau et clair feu, pour corriger l'intempérie de l'air.
Rabelais est un humaniste car sa passion de l'Antiquité le fait étudier les langues anciennes et traduire les ouvrages antiques en la langue parlée par ses contemporains. Il rompt avec le Moyen Âge en critiquant la société de son temps.
La dimension burlesque apparaît dans le décalage entre le titre élogieux « La vie inestimable du grand Gargantua » qui nous place dans un registre épique ou hagiographique (= relatant la vie des Saints, le genre hagiographique est très lu à l'époque de Rabelais) et le style bas qui transparaît dans l'anaphore de l' ...
Le rire démesuré nous donne une idée de la générosité du savoir qui se multiplie sans limites. Le savoir comme « plaisir dionysiaque » (comme le dieu antique du vin et des excès). La naissance de Gargantua rappelle celle d'Athéna, (déesse de l'intelligence et de la stratégie militaire).