S'autoriser à être gaucher peut, par exemple, passer par l'utilisation du cahier-calque (breveté par JMM) comme cahier de poésie en classe. Certains enseignants sont ouverts à cette pratique. L'enfant fait le dessin à gauche et écrit le texte sur le calque de droite à gauche.
Certains se décrivent comme des « handicapés manuels », mauvais en écriture et en dessin. Pourquoi tant de haine contre les gauchers ? Depuis l'antiquité, leur différence est chargée d'une symbolique lourde. Alors que la droite représente la rectitude, la vertu et le bien, la gauche incarne l'inverse…
Ils réfléchissent probablement plus vite
Les gauchers pourraient accéder aux hémisphères de leur cerveau plus rapidement et plus efficacement, ce qui se traduit par un traitement plus rapide de l'information.
On appelle gaucher contrarié, celui qui de façon naturelle, voulait écrire de la main gauche et que l'on a obligé ou incité à écrire de la main droite, obligation qui peut aussi être accompagnée d'autres interdits.
Un quotidien compliqué
On vous pose toujours la même question. Les ciseaux et ouvre-boîtes sont votre pire cauchemar. Vous ne pouvez pas écrire sur des cahiers à spirales. Les amphi vous oublient.
À l'inverse des droitiers, un gaucher a en principe davantage développé l'hémisphère droit de son cerveau qui régit tout le côté gauche de son corps. On définit le gaucher généralement par la main d'écriture mais pas seulement. On peut donc aussi être gaucher du pied, de l'œil, de l'oreille.
La «gaucherie» est héréditaire
Et le fait d'être entouré de gauchers augmentera forcément les chances d'un enfant d'être gaucher à son tour, c'est donc aussi une question d'environnement. «Les parents gauchers ont une chance sur deux d'avoir un enfant également gaucher, explique Pierre-Michel Bertrand.
Le gaucher contrarié devient un gaucher dans l'âme mais droitier dans la vie. Cela laisse des séquelles: le bégaiement, des strabismes… Mais la force des gauchers, c'est qu'ils font face à l'adversité.
Le cerveau des gauchers pourrait être différent de celui des droitiers. Des mutations dans leur génome, en modifiant la structure de leurs neurones, conféreraient une meilleure communication entre les deux hémisphères. Chez gauchers, les connexions entre les deux hémisphères cérébraux seraient différentes.
Résultat : certains gauchers ont une partie du cerveau plus développée que les droitiers. "On a mis en évidence que sur une petite proportion de sujets gauchers, le corps calleux, donc la structure de faisceaux de fibres blanches qui connectent les deux hémisphères, était plus important.
L'ambidextrie est la capacité pour une personne d'être aussi habile avec les deux bras (le terme est aussi, plus rarement, employé pour les jambes, par exemple pour le pied d'appel, mais devrait en réalité faire référence à toutes les parties du corps).
Selon eux, les gauchers étaient plus susceptibles de mourir dans des accidents domestiques et de développer des problèmes neurologiques ou immunitaires, victimes d'un «monde de droitiers», dont les outils ont été pensés uniquement pour l'usage de la main droite.
Au Moyen Age la main gauche était perçue comme « la main du diable » : ça démarrait mal pour ce signe particulier qui n'en est plus un pour 8 millions de Français aujourd'hui.
On prend la fourchette dans la main gauche pour piquer les aliments et le couteau dans la main droite, mais si l'on n'a pas besoin du couteau, la fourchette passe dans la main droite.
La prédisposition à être gaucher ou droitier serait en fait liée à la domination d'un œil sur l'autre et à la préférence accordée instinctivement par le cerveau aux données provenant de cet œil.
Mais, ce n'est pas la seule explication. Pour les droitiers et les gauchers, les données spatiales et visuelles sont traitées dans l'hémisphère droit du cerveau. Selon les scientifiques, les gauchers sont avantagés, car l'analyse du jeu et la commande de la réaction se font dans le même hémisphère.
L'hémisphère gauche a donc un rôle plus important que le droit pour la motricité. S'il y a plus de droitiers, c'est probablement parce que le cerveau gauche est dominant. En quelque sorte, on est droitier de la main et gaucher du cerveau.
Ces sont les ambidextres. Dans sa forme la plus rare, qui représente environ 1% de la population mondiale, les personnes ambidextres peuvent employer les deux mains de la même façon, à n'importe quel moment, en tant que main dominante. Les côtés gauche et droit de leur cerveau sont à peu près symétriques.
Les enfants qui n'ont pas de main dominante ou qui sont ambidextres sont plus susceptibles de souffrir de problèmes de santé mentale, langagiers et scolaires dans l'enfance que les enfants droitiers ou gauchers, selon une nouvelle étude publiée le 25 janvier dans le périodique en ligne Pediatrics.
Il s'agit d'une étape importante du développement de l'enfant. L'établissement de la main préférentielle dite aussi dominante est un indicateur de la spécialisation des hémisphères cérébraux et de la maturation du corps calleux lors du développement neurologique.
*Ce constat est issu du dernier recensement de la population mondiale estimée à 7,7 milliards et du pourcentage de gauchers recensés en France en 2005 qui était de 13 %. En réalité, comme l'ont démontrées plusieurs études le pourcentage de gaucher avoisinerait les 16 % soit 1milliard 230 millions.
Comment devient-on droitier ou gaucher, voire ambidextre, adroit ou maladroit ? "C'est lié au processus de latéralisation du cerveau", répond la psychomotricienne. Schématiquement, l'hémisphère gauche du cerveau contrôle l'hémicorps droit, et l'hémisphère droit l'hémicorps gauche.
Or, selon une étude publiée par la revue scientifique Frontiers in Psychology, les personnes qui utiliseraient leur main gauche auraient des capacités, notamment dans les mathématiques, nettement supérieures à ceux qui se servent de leur main droite et les scientifiques expliquent très bien cette particularité.
En effet, la plupart des enfants gauchers, quand ils écrivent de gauche à droite, le font en ouvrant largement le bras gauche qui se décolle du corps. La main se trouve sur la ligne d'écriture au lieu d'être placée dessous comme les droitiers. En faisant ainsi, sa main repasse au fur et à mesure sur la ligne.