Différents « états d'amour » : Julien est un être narcissique et manipulateur qui vit ses premiers rapports amoureux sous des allures déguisées. Plus précisément, il est influencé par ses lectures qui mettent en valeurs des vertus héroïques et qui insistent sur la conquête et l'honneur du soldat.
Il préfère manœuvrer lui-même en prenant modèle sur sa maîtresse. Son orgueil n'a pas de prix. Sans fortune et encore au seuil d'une ambition dévorante, il domine madame de Rênal. Cet amour, en effet, ne lui a jamais permis de perdre la tête.
Malgré sa timidité naturelle, il parvient peu à peu à séduire Mme de Rênal, jeune femme assez belle, mais également d'une naïve timidité. La vie de Sorel chez les Rênal est donc marquée par sa vive passion pour Mme de Rênal et par son ambition démesurée. Il rêve de devenir une sorte de nouveau Napoléon Bonaparte.
Julien Sorel est souvent considéré comme un héros romantique par excellence. Cela se ressent notamment dans les adaptations cinématographiques du roman.
Dans la première partie du roman, se trouve Mme de Rênal, qui joue un rôle stéréotypé du temps. C'est une femme conventionelle, bourgeoise, de la province, mariée déjà à seize ans et mère de trois enfants.
Emprisonné à Besançon, il attend son jugement et ne désire plus que la mort. Dans sa cellule, Mathilde et Mme de Rênal viennent toutes deux le voir. Toujours déchiré entre les deux femmes, il choisit Mme de Rênal. En dépit de toutes les tentatives pour le faire acquitter, Julien est finalement guillotiné.
Au début il ne s'agit pour lui que d'un jeu où la manipulation est de mise. Il n'éprouve que de l'aversion, de la haine pour une caste qui n'est pas la sienne et contre laquelle il souhaite se venger car il ressent tout comme une injustice.
Il est également attachant car il croit avant tout que ce sont le mérite et les qualités d'une personne qui font d'elle un être noble et non son rang de naissance. Il est entier dans ses amours, c'est d'ailleurs ce qui va le conduire à sa perte (la je ne spoile pas c'est marqué dans le résumé!!)...
Mais peu à peu se noue un amour conflictuel avec l'orgueilleuse fille du marquis, Mathilde de La Mole qui est très amoureuse de Julien. Pour Julien, Mathilde est désirable parce que les autres la désirent. C'est le rang social de Mathilde qui pousse le jeune homme à accepter cette liaison.
Furieux, Julien revient à Verrières et tire sur Mme de Rênal, qui n'a été que blessée. Bien que Madame de Rênal lui pardonne son geste, Julien est condamné à mort. Sa décapitation devrait être le point d'orgue dramatique de cet épilogue, mais Stendhal donne une autre tonalité à la fin de son roman.
L'amour entre les jeunes gens est un jeu d'orgueil et de mépris, et Julien finit par triompher de Mathilde, qui se retrouve enceinte. La situation semble désespérée, mais M. de la Mole, furieux, finit par obtenir pour Julien un titre de noblesse, qui lui permette de prétendre à Mathilde.
Le pauvre Julien se morfond et désespère au fond de son séminaire triste à pleurer par l'ampleur de la bêtise et de l'ignorance qui y règnent, jusqu'à ce que le supérieur, l'abbé Pirard, janséniste très mal vu par sa hiérarchie, soit envoyé à Paris puis lui propose de devenir le secrétaire du Marquis de la Mole.
Julien aurait aimé faire partie de ces élus. Le modèle napoléonien a fondé ses valeurs : il s'agit d'être héroïque, courageux, de poursuivre gloire et conquêtes et de relever d'ambitieux défis.
Julien Sorel : héros du roman. Fils d'un charpentier de Verrières, il est anobli à la fin du roman. Un temps précepteur chez Monsieur de Rênal où il est l'amant de Mme de Rênal, il vit ensuite dans un séminaire avant de devenir secrétaire chez le Marquis de la Mole.
Par une soirée d'été au chapitre 8, Julien touche la main de Mme de Rênal qui la retire aussitôt. Vexé, Julien décide alors de prendre cette main le lendemain, avant que sonne les dix coups de l'horloge, voyant dans ce geste le symbole de sa réussite et de son pouvoir de conquête.
Mathilde de La Mole est le second amour de Julien. Il se trouve face à cette jeune fille d'une beauté masculine qu'il ne goûte guère, mais dont le mépris pique sa fierté. C'est précisément parce qu'il ne peut l'avoir qu'il met toute son ardeur à la conquérir.
Il veut s'élever de son milieu, dominer son destin et échapper au poids de sa famille.
Isolement, souffrance, exaltation, emportement, engagement et idéalisme pourraient conduire à dire de Julien Sorel qu'il est romantique. « Jamais il ne fera ni un bon prêtre, ni un grand administrateur. Les âmes qui s'émeuvent ainsi sont bonnes tout au plus à produire un artiste. » II.
Le Rouge et le Noir est rattaché au mouvement du romantisme français, mais initie également le mouvement du réalisme, dont les écrivains veulent dresser un portrait réaliste, miroir de la société, et notamment des classes moyennes et populaires.
Il a une particularité en tant que roman d'amour car il y a deux héroïnes. « Car ce roman en a deux contre toutes les règles suivies jusqu'ici. » (Stendhal). Deux héroïnes d'importance égale dans le roman et dans la vie du personnage.
Il résulte de ce qui précède que Julien n'est pas hypocrite par nature, mais par choix. C'est la seule « arme » dont il dispose pour s'élever socialement. L'armée qui aurait pu être une voie héroïque lui est fermée depuis la chute de Napoléon (livre 2, chapitre 29).
Julien Sorel est décrit comme un héros ayant pour modèle Napoléon Ier, rêvant de faire une carrière militaire, et contraint d'y renoncer.
Le Rouge et le Noir, chronique d'une société Dans Le Rouge et le Noir, l'histoire du héros Julien Sorel s'inspire de celle d'Antoine Berthet, condamné à mort en 1828 par la cour d'assises de l'Isère pour avoir tenté d'assassiner madame Michoud chez laquelle il avait été précepteur.
Julien Sorel, un héros romantique
D'abord, Julien Sorel est un personnage qui ne craint pas d'exprimer ses sentiments. D'ailleurs, il apparaît souvent comme un personnage exalté, passionné. Il pleure à plusieurs reprises, il a du mal à maîtriser ses sentiments.
Le héros romantique est un archétype littéraire faisant référence à un personnage qui rejette les normes et les conventions établies, a été rejeté par la société et s'est lui-même (ou elle-même) comme le centre de sa propre existence.