Dans les scène précédentes, l'amour de Dorante pour Araminte fut révélé à tous les personnages par une lettre. La lettre constitue un des stratagèmes décisifs de Dubois. Mais dans cette scène, l'ingénieux valet fait au contraire croire à Araminte qu'il a agi contre les intérêts de Dorante.
Araminte comprend que M. Rémy a menti et que Dorante n'a pas de sentiments pour Marton. Celle-ci va d'ailleurs demander à Dorante de l'épouser, ce qu'il refuse. Araminte décide alors de mettre en place un plan pour faire avouer à Dorante ses sentiments envers elle.
Dorante cherche à épouser la veuve Araminte, chez qui il se fait embaucher. Mais cette dernière est déjà engagée dans un projet de remariage avec le Comte Dorimont et seul un valet rusé, comme l'est Dubois, pourra dénouer les nœuds qui entravent l'épanouissement des sentiments amoureux.
II – Dubois dépeint un Dorante fou d'amour
Le trouble d'Araminte croît et verse même vers la peur : « tu m'alarmes ». Elle lui demande la « vérité » qui est justement masquée chez Marivaux. Dubois révèle alors le mal de Dorante : « C'est à la tête que le mal le tient. » La scène devient alors franchement comique.
Dorante est sous le choc. Araminte l'interpelle, lui imposant son rythme, et l'interroge : « À quoi rêvez-vous ? » A cette question ouverte, Dorante, «toujours distrait. », répond « Oui, Madame » comme si on lui avait posé une question fermée. Sa perte de maîtrise langagière constitue une perte de pouvoir.
L'enjeu de la pièce est de faire émerger la vérité. Cette vérité affleure parfois, par exemple lorsque Araminte avoue son trouble dans des apartés (I,15). Mais elle est vite refoulée. C'est le procédé de la fausse confidence qui va obliger chacun à se démasquer et à se comporter en accord avec ses sentiments.
Plus qu'un simple élaborateur de situations, Dubois cherche aussi à changer les opinions des membres de son entourage pour les amener à le croire. Il est derrière tous les personnages de la pièce. Cela est particulièrement parlant quand il dit : « Il faut qu'elle nous épouse » à l'acte III, scène 1.
Dorante : Neveu de Monsieur Rémy. Il a perdu sa fortune, il est donc ruiné.
À la scène 13 de l'acte II, Araminte redouble ses fausses confidences en déclarant qu'elle veut épouser le comte. Il s'agit alors de provoquer Dorante, de l'obliger à se découvrir.
D'ailleurs, Marivaux accentue fortement les dissymétries entre les deux personnages : ils n'ont ni le même objectif, ni le même statut social, ni le même âge (Araminte a environ 35-37 ans alors que Dorante n'a que 29 ans) pour accroître ce sentiment de liberté qui doit se gagner au détriment d'un avenir assuré ...
Dorante est un intrigant, manipulateur et sans scrupule. C'est aussi le complice du piège organisé par Covielle et Cléonte. Dorimène est une veuve qui se permet de tout faire, malgré tous les efforts de M. Jourdain.
"Silvia, fille de M. Orgon, craint d'épouser, sans le connaître, Dorante, le jeune homme que son père lui destine. Elle décide de se travestir et d'échanger son habit avec sa femme de chambre Lisette.
Dubois prononce alors la phrase-clef de l'œuvre : « Quand l'amour parle, il est le maître ; et il parlera. » Dubois apparaît comme un fin connaisseur du sentiment amoureux : il se propose de faire parler l'amour qui devient sujet de la phrase (« il parlera »).
Dorante : Le personnage de Dorante est aussi d'une grande richesse et d'une grande complexité. Dorante est un bourgeois comme Araminte, “ honorable” comme elle, mais il est pauvre et c'est comme intendant – donc serviteur – qu'il entre dans sa maison.
2) Manipulateur - C'est un manipulateur astucieux et plein d'assurance, qui est prêt à tout pour arriver à ses fins, il se montre dynamique, fin psychologue, et sans scrupule.
Dubois emploie une métaphore filée, celle de la folie d'amour. On trouve ainsi un champ lexical développé, qui parcourt le texte : « fou, cervelle brûlée, un perdu » ou encore « il extravague d'amour ». Le valet se fait en quelque sorte le porte-parole de son ancien maître et fait la cour à Araminte à sa place.
Le maître amoureux et son valet ingénieux ont mis sur pied un complot systématique d'une efficacité diabolique. Dubois, calculateur et fin psychologue, se pose d'emblée comme la tête pensante du stratagème. C'est lui qui est l'auteur de la première fausse confidence faite à Araminte.
Le stratagème est un motif récurrent, il est l'un des rouages essentiels de la mécanique de la comédie et assure incontestable- ment à l'intrigue une progression dramatique. Les comédies de Molière exploitent à loisir ce dispositif : les personnages rusés et audacieux y foisonnent et rivalisent d'ingé- niosité.
Locution nominale
(Littérature) Type de comique provoqué par une situation qui entraîne l'amusement, et qui peut se coupler à d'autres comiques (de gestes, de mots, d'exagération, etc.).
Dubois est l'ancien intendant de Dorante. Il offre ses services à Araminte avec qui il a maintenu une bonne relation: « …c'est un garçon de confiance, qui me sert bien, et que je veux garder. », Réplique d'Araminte, Acte II, Scène 2.
Car, si la toile d'araignée que tisse le valet, avec son art de la fourberie, capture ses victimes comme des mouches et si le labyrinthe qu'il construit égare ceux qu'il circonscrit de sa malice, Dorante et Araminte, en se fiant au jeu auquel Dubois les dispose, ne deviennent pas pour autant des pantins.
Les Fausses confidences ont une intrigue simple : Dorante, un jeune homme de bonne famille mais pauvre, est amoureux d'Araminte, une veuve riche et belle. Pour la séduire, il entre à son service en tant qu'intendant.
Quand l'amour parle, il est le maître, et il parlera : adieu ; je vous quitte ; j'entends quelqu'un, c'est peut-être Monsieur Remy ; nous voilà embarqués poursuivons.
Les personnages des Fausses confidences de Marivaux. - Les personnages principaux : Dubois est l'ancien valet de Dorante. C'est un manipulateur astucieux et plein d'assurance, qui est prêt à tout pour arriver à ses fins, il se montre dynamique, fin psychologue, et sans scrupule.
Les Fausses Confidences est une comédie en 3 actes de Marivaux. Elle fut représentée pour la première fois le 16 mars 1737 au Théâtre-Italien, à Paris. Avec cette pièce, l'œuvre dramatique de Marivaux aboutit à une forme de comédie en prose marquée par une sorte de réalisme bourgeois.