Les effets de l'inégalité n'affectent pas qu'une minorité la plus pauvre, insistent les chercheurs : là où les disparités de revenus sont plus marquées, la population dans son ensemble souffre plus fortement de la compétition sociale et du déficit de confiance en soi.
PAS SEULEMENT UNE QUESTION D'ARGENT. Les effets des inégalités se font ressentir bien au-delà du pouvoir d'achat. Les disparités peuvent avoir une incidence sur l'espérance de vie et sur l'accès aux services de base, tels que les soins de santé, l'éducation, l'approvisionnement en eau et l'assainissement.
Les inégalités menacent la cohésion sociale. La ségrégation, c'est-à-dire la séparation de certains groupes, peut aussi mener à l'exclusion de ces groupes de la société. De plus, les facteurs de fragilisation des liens sociaux peuvent se cumuler.
En cas de difficultés financières, on réduit un peu les soins, l'alimentation, mais on supprime surtout les vacances. Les inégalités ne portent pas que sur le fait même de partir. Partir plus ou moins loin distingue aussi les catégories sociales.
D'autre part, trop d'inégalités effrite la cohésion sociale : hausse de la criminalité, hausse du taux d'abstention, richesses monopolisées par une minorité qui rejette toute solidarité et œuvre pour contribuer toujours moins.
Des inégalités qui perdurent et/ou se cumulent peuvent engendrer des comportements défavorables à l'intégration, tels la résignation et le renoncement à toute participation sociale, ou la révolte, l'hypothèse étant qu'une société inégalitaire mais très mobile a une probabilité plus forte d'être intégrée qu'une société ...
Ces inégalités se manifestent dans la grande majorité des pays du monde. Elles se remarquent dans les domaines comme l'art, l'économie, l'éducation et la rémunération, mais aussi dans la sexualité, la justice et le mariage. Le mouvement pour l'égalité des droits entre les hommes et les femmes est récent.
Les inégalités et l'injustice sociale créent un sentiment de frustration qui alimente les tensions au sein de la société, explique Anda David, spécialiste des questions d'inégalités à l'Agence française de développement (AFD) : « Les individus qui en souffrent ont tendance à moins coopérer entre eux, ce qui augmente le ...
Les inégalités sociales sont des différences entre individus ou groupes sociaux portant sur des avantages ou des désavantages dans l'accès à des ressources socialement valorisées.
Pour réduire les inégalités à l'intérieur des pays et entre eux, il faut répartir équitablement les ressources, investir dans l'éducation et le développement des compétences, mettre en œuvre des mesures de protection sociale, lutter contre la discrimination, soutenir les groupes marginalisés et encourager la ...
Les causes de la hausse de ces inégalités sont nombreuses. A commencer par la mondialisation, «l'entrée de la Chine sur le marché mondial du travail, et l'arrivée de nombreux travailleurs peu qualifiés qui ont tiré les salaires vers le bas dans les pays riches», indique Thomas Piketty.
La fragilisation ou la rupture des liens sociaux
La thèse de la crise ou en tout cas d'un certain délitement du lien social est partagée par de nombreux sociologues et renvoie généralement à l'affaiblissement du rôle intégrateur des grandes institutions que sont la famille, l'école, le travail, la protection sociale.
Les différences d'âge, de profession, de situation matrimoniale, d'apparence physique, de niveau d'études, etc. deviennent donc de fait des inégalités dès que la société leur confère une importance et valorise certaines caractéristiques par rapport à d'autres.
Les inégalités sont en hausse et elles nuisent à l'économie, à la démocratie et à la société. Les écarts excessifs de richesses et d'opportunités affectent tout le monde. Souvent présentées comme inéluctables, elles sont le reflet de choix de société.
Une forte inégalité est injuste, car elle suscite chez les plus démunis un désir de nuire aux mieux lotis, ce qui porte atteinte aux intérêts de tous les membres de la société.
Les inégalités qu'elles soient qualitatives ou quantitatives, prennent des formes variées : inégalités de revenu ou de patrimoine, inégalités scolaires, culturelles, générationnelles, genrées, politiques, etc.
Les immigrés et les étrangers
Si les enfants d'immigrés réussissent mieux que les autres à l'école, leurs parents sont davantage concernés par le chômage et les bas revenus que le reste de la population. L'origine sociale des immigrés et des étrangers est la principale explication des inégalités qui les touchent.
Selon une étude réalisée par le Fonds monétaire international (FMI), une plus grande égalité des revenus favorise une croissance économique plus durable que le libre-échange et les investissements étrangers, et diminue le niveau de corruption des gouvernements, ou le niveau de la dette extérieure (Berg et Ostry, 2011).
Les inégalités de revenus n'explosent pas, mais elles ont augmenté depuis le milieu des années 1990. Plus récemment, depuis le milieu des années 2010, le niveau de vie des plus aisés est reparti à la hausse alors qu'une grande partie de la population a vu ses revenus continuer à stagner ou baisser légèrement.
L'AFD œuvre à la réduction des inégalités dans toutes les thématiques et à toutes les échelles. Au sein des pays, nous aidons les populations les plus pauvres et les plus vulnérables, y compris dans les pays à revenu intermédiaire, où demeurent d'importantes poches de pauvreté.
Aux inégalités économiques, qui sont constatées sur la base des inégalités de revenus et de patrimoine, s'ajoutent des inégalités sociales, qui peuvent être des inégalités de statut entre hommes et femmes, des inégalités ethniques, des inégalités culturelles et scolaires, etc.
1À l'échelle mondiale, les inégalités entre individus se mesurent en prenant en compte deux niveaux d'inégalité : à l'intérieur des pays et entre pays. On estime aujourd'hui qu'environ 70 % des inégalités de revenus à l'échelle mondiale sont imputables à ce second facteur – les inégalités entre pays [1]
Les inégalités de genre, entre hommes et femmes, s'observent dans toutes les régions du monde. Les femmes ont des salaires plus faibles. Dans les pays en développement elles ont un niveau d'instruction plus faible car elles ne peuvent pas toujours accéder à l'éducation.
Tout d'abord, les femmes portent un regard plus sévère que les hommes sur les inégalités culturelles : elles sont près de six sur dix (58 %) à les juger fortes contre 48 % de leurs homologues masculins, et 36 % considèrent que la fréquentation des musées et des théâtres demeure réservée à une élite contre 28 % des ...
Au sein d'une même région ou d'une même ville, on peut aussi voir des différences marquées entre différents territoires ou quartiers, que ce soit en termes d'opportunités économiques ou de qualité de vie. Ces inégalités dites « territoriales » constituent un problème politique, social et économique important.