Au niveau national, quelque 15,7% des stations-service de France sont en pénurie d'au moins un des carburants (essence et/ou diesel). Parmi elles, 7,4% sont à sec à la suite des mobilisations dans les raffineries contre la réforme des retraites.
La région Centre-Val de Loire est la deuxième région la plus impactée par la pénurie d'essence derrière l'Île-de-France. Mieux vaut rouler dans un véhicule diesel que dans un véhicule essence, actuellement, en Indre-et-Loire.
CARTE. Pénurie de carburants : la situation s'améliore en ce début de semaine. Le nombre de stations-service en rupture totale ou partielle ce lundi 3 avril 2023 diminue par rapport à la semaine dernière.
Actuellement, 3% des stations seraient touchées par des ruptures partielles ou totales à l'échelle nationale. Mais selon Fig Data, le département des Bouches-du-Rhône est actuellement le plus touché avec près de 18% des stations en rupture totale ou partielle, contre 15,4% dans le Gard et 11,4% dans le Vaucluse.
« Il n'y a pas de risque de pénurie de carburant au niveau national car les stocks, dans les dépôts de maillages, sont à leur maximum », affirme le président de l'Ufip, Olivier Gantois.
Le département le plus touché reste la Loire-Atlantique, avec 55,06% des stations en pénurie d'au moins un carburant. D'autres départements à l'Ouest sont également très affectés (Mayenne, Ille-et-Vilaine, Maine-et-Loire, tous au-dessus de 40% de stations en pénurie).
La Mayenne, l'Ille et Vilaine ou le Maine-et-Loire comptent plus de 40 % de stations en situation de pénurie. Le Sud est aussi fortement touché, notamment les Bouches-du-Rhône avec plus de 40 %, et plusieurs autres départements à plus de 30 %.
Succès des remises à la pompe
Ce qui a permis de baisser drastiquement le prix du litre de carburant pour les clients de la marque. Mais dans le même temps, cela a provoqué l'afflux de nombreux Belges venus faire leur plein en France. Résultat, les stocks ont commencé à baisser de façon inquiétante dès la mi-septembre.
Ce phénomène peut s'expliquer par un blocage de dépôts ou un retard d'approvisionnement, lié au mouvement de grève contre la réforme des retraites dans les raffineries. D'autres régions ont été impactées comme la région Provence-Alpes-Côte d'Azur ou les Pays de la Loire.
Mais TotalEnergies l'assure auprès de nos confrères : "Nos équipes restent mobilisées pour faire face à cette demande plus élevée que d'habitude et continuent de réapprovisionner le réseau grâce à des moyens logistiques supplémentaires." Cet afflux vers les stations essence n'est pas la seule explication.
Le prix des carburants a très fortement varié entre 1992 et 2022. En 30 ans les prix de l'essence et du gasole ont plus que triplé. En janvier 1992, le prix d'un litre de diesel équivalait à 54 centimes d'euros. En mai 2023, il était de 1,69 euros.
"Pour un retour à la normale, il faut compter à peu près 10 jours", explique-t-il.
Les stations les plus touchées par la pénurie de diesel à l'échelle nationale. Loin derrière TotalEnergies, ce sont Carrefour et Leclerc qui commencent à manquer de diesel dans ses stations. À date, ce serait 5,6% des stations qui seraient concernées pour le premier et 5,2% pour le second.
De nombreuses pompes à essence sont à sec en France. En cause, des ristournes temporaires sur les prix et un mouvement de grève dans les raffineries. Faire le plein devient parfois mission impossible.
Une nouvelle pénurie de carburants se dessine sous l'effet des blocages de raffineries et de dépôts pétroliers provoqués par la mobilisation contre la réforme des retraites.
Les raffineries isolées sont celles de Donges (Grand Ouest), de Grandpuits (région parisienne) et de Feyzin (métropole de Lyon). Total, Esso et Petroineos en sont les opérateurs.
Parmi les neuf raffineries, Total en possède cinq en France, tandis qu'ExxonMobile en possède deux. Les autres centres de raffinage appartiennent aux groupes pétroliers PETROINEOS et SARA (pour la Martinique).
D'abord, les raffineries. Elles sont toujours bloquées, mais les dépôts de carburant, eux, continuent à livrer. Et seules près de 800 stations-service sur 11.000 ont connu des difficultés.
En France, 6 l d'essence sur 10 sont vendus par la grande distribution. Et 1 l sur 10 est distribué par l'enseigne Leclerc.
Suite à l'arrêté ministériel du 26 janvier 2009, les industries pétrolières ont dû repenser un nouveau carburant en y incorporant du bioéthanol pour réduire le taux de CO2, un gaz à effet de serre.
Une surconsommation de 10 à 30%
Avec la fin des grèves, très récente, la capacité française de production n'est pas encore à 100%, ce qui explique une partie des difficultés. Selon Francis Pousse, président national stations-service chez Mobilians, le rebond des pénuries ne va pas durer.
Les biocarburants à base d'alcool (bioéthanol) ou d'huile (biodiesel) ; Le dihydrogène (H2) ; l'électricité.
Particulièrement adapté aux gros rouleurs, le gasoil devient plus rentable que l'essence avec le temps et bénéficie d'une meilleure autonomie et d'une revente plus avantageuse. Le diesel gagne le match du long terme !